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Israël-Gaza : polémique dans la classe politique française autour de la réaction de la gauche radicale

La position de La France insoumise (LFI) sur la flambée de violence en Israël et en Palestine est dénoncée par une partie de la classe politique comme une justification à l’attaque du Hamas contre Israël
En ne prenant pas clairement partie pour Israël, Jean-Luc Mélenchon a été attaqué par la Première ministre Elizabeth Borne (AFP/Sébastien Salom-Gomis)
En ne prenant pas clairement partie pour Israël, Jean-Luc Mélenchon a été attaqué par la Première ministre Élizabeth Borne (AFP/Sébastien Salom-Gomis)
Par MEE

« Ils ont franchi la ligne rouge de l’apologie du terrorisme, ils doivent être sanctionnés ! » « Un nouveau cap dans l’indécence et l’ignominie. » « L’obsession anti-Israël à l’extrême gauche prend une nouvelle fois pour cible les juifs de France. »

En France, les propos tenus par les personnalités de La France insoumise (LFI, gauche radicale) après la riposte militaire israélienne sur Gaza en réponse aux attaques du Hamas samedi 7 octobre ont été condamnés par une partie de la classe politique sur les réseaux sociaux et par la Première ministre Élisabeth Borne.

Au départ de cette nouvelle controverse, un tweet de Jean-Luc Mélenchon.

Le leader de LFI a ensuite été rejoint par Louis Boyard. En réponse au tweet d’Emmanuel Macron qui a condamné les attaques « contre Israël, ses soldats et sa population  » et déclaré la France « solidaire d’Israël et des Israéliens », le député du Val-de-Marne a accusé Paris de « fermer depuis trop longtemps les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine » et de « renvoyer dos à dos la violence de l’État israélien et celle de groupes armés palestiniens ».

Le groupe parlementaire La France insoumise a également publié un communiqué pour appeler la France, l’Union européenne et la communauté internationale à « agir sans délai » et pour insister sur le contexte dans lequel cette nouvelle flambée de violence survient : celui d’une « intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ».

En ne prenant pas clairement partie pour Israël, Jean-Luc Mélenchon a été attaqué par la Première ministre Élizabeth Borne, interviewée sur la chaîne BFMTV.

« Je pense que les positions de La France insoumise sont bien connues, avec beaucoup d’ambiguïté » et avec de l’« antisionisme », qui est « parfois aussi une façon de masquer une forme d’antisémitisme », a-t-elle estimé en défendant Israël comme un « État démocratique » pendant que le Hamas est « une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne ».

« À l’extrême gauche, la violence verbale est assumée, la recherche du chaos revendiquée », a-t-elle ajouté, en dénonçant aussi les « méthodes » de l’extrême droite : « désigner des boucs émissaires, faire de la démagogie à tout crin, et dresser les Français les uns contre les autres ».

Pour elle « les deux extrêmes ont cela en commun : ils ne cherchent pas la cohésion, mais la confrontation. Ils ne cherchent pas l’apaisement, mais l’embrasement ». 

À l’extrême droite justement, Marion Maréchal, vice-présidente exécutive de Reconquête!, le parti politique d’extrême droite fondé en 2021 pour soutenir la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, a elle aussi réagi en jugeant « écœurant » l’argumentaire de La France insoumise, mais pour d’autres raisons.

La nièce de Marine Le Pen dénonce en effet « les commandos de jihadistes du Hamas infiltrés en Israël », appelant la France à « se tenir sans ambiguïté au côté d’Israël ». 

De son côté, Marine Le Pen (Rassemblement national, extrême droite) a commenté : «  Les frappes du groupe terroriste du Hamas contre le territoire israélien sont un acte de guerre inacceptable. »

La sortie d’Élisabeth Borne a provoqué une nouvelle levée de boucliers à gauche. Jean-Luc Mélenchon a répondu à la Première ministre en l’accusant de « profit[er] de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI ».

« Au lieu de générer des polémiques assez décalées avec la gravité » du conflit entre Israël et Gaza, Élisabeth Borne « devrait surtout mettre toute son énergie à demander à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU demande un cessez-le-feu immédiat », a appuyé la leader de la CGT Sophie Binet sur France Inter.

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