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Israël interdirait au Maroc, à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis d’importer ses cybertechnologies

Selon le journal Calcalist, Israël a réduit d’environ 60 % le nombre de pays pouvant acheter ses cybertechnologies
Une femme consulte le site web du logiciel espion de fabrication israélienne Pegasus dans un bureau de Nicosie, capitale chypriote, le 21 juillet 2021 (AFP)
Une femme consulte le site web du logiciel espion de fabrication israélienne Pegasus dans un bureau de Nicosie, capitale chypriote, le 21 juillet 2021 (AFP)
Par MEE

Israël a réduit d’environ 60 % le nombre de pays autorisés à acheter ses cybertechnologies, a rapporté jeudi le journal financier israélien Calcalist, à la suite des préoccupations internationales suscitées par le logiciel espion Pegasus vendu par la société israélienne NSO Group.

D’après le journal, qui n’a pas révélé ses sources, le Mexique, le Maroc, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis figurent parmi les pays ayant désormais l’interdiction d’importer des cybertechnologies israéliennes.

La liste des pays autorisés à acheter les technologies d’Israël a été réduite à 37 États, contre 102 auparavant.

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En réponse aux informations relayées, le ministère israélien de la Défense a déclaré à Calcalist que l’institution prenait « des mesures appropriées » lorsque les conditions d’utilisation fixées dans ses licences d’exportation étaient enfreintes, mais n’a pas confirmé que des licences avaient été révoquées.

Middle East Eye a contacté le ministère israélien de la Défense et NSO afin de recueillir des commentaires.

En juillet, Amnesty International, Forbidden Stories et un groupe d’organisations internationales de médias ont révélé que le logiciel espion Pegasus avait été utilisé pour pirater des smartphones appartenant à des journalistes, des responsables gouvernementaux, des activistes des droits de l’homme et des dirigeants politiques. 

Le groupe d’enquête a révélé avoir obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone qui semblaient être des cibles identifiées par des clients de la société israélienne pour être espionnées à l’aide de Pegasus.

Revers juridiques et financiers

Le Maroc et les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël l’an dernier, ainsi que l’Arabie saoudite, sont des pays où Pegasus était lié à des activités de surveillance politique, d’après l’enquête.

Depuis la publication du rapport, Israël fait l’objet de pressions pour limiter les exportations de logiciels espions, tandis que NSO, qui nie tout acte répréhensible, a dû faire face à plusieurs revers juridiques et financiers.

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Début novembre, le département du Commerce des États-Unis a placé sur une liste noire commerciale NSO et Candiru, une autre société israélienne de logiciels espions, pour avoir vendu des logiciels espions à des gouvernements qui en « faisaient un mauvais usage ». 

Cette mesure interdit aux deux entités d’acheter des pièces et des composants à des sociétés américaines sans licence spéciale.

La société de notation Moody’s a estimé qu’après les restrictions imposées aux États-Unis, NSO était confrontée à un risque croissant de défaillance sur environ 500 millions de dollars de dettes.

NSO est également la cible d’actions en justice et de critiques de la part de grandes entreprises technologiques qui l’accusent d’exposer leurs clients au piratage. Mardi dernier, Apple a intenté un procès à la société israélienne, accusée d’avoir utilisé son logiciel espion Pegasus pour attaquer des utilisateurs du géant technologique.

Apple a également communiqué son intention de soumettre NSO à une interdiction permanente d’utiliser des logiciels, des services ou des appareils Apple, ce qui enlèverait toute valeur au produit espion de la société.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation

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