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Un ministre israélien déclara pouvoir « pardonner des cas de viol » de Palestiniennes, révèlent des archives de 1948

Un bug du site des archives d’État d’Israël nous apprend également que David Ben Gourion voulait « anéantir » des villages palestiniens
L’ancien Premier ministre israélien David Ben Gourion (à gauche) accompagné du ministre israélien de la Défense, le général Moshé Dayan (à droite) (AFP/photo d’archives)
Par MEE

Un problème technique sur le site des archives d’État israéliennes révèle qu’un important politicien du pays a déclaré en 1948 pouvoir « pardonner des cas de viol » commis contre des Palestiniennes lors des violences qui précédèrent la fondation d’Israël, rapporte Haaretz

Aharon Zisling, qui deviendra plus tard ministre de l’Agriculture, tint ces propos lors d’une réunion du gouvernement provisoire au sujet de la guerre qui mena à la création d’Israël, a indiqué le journal mercredi.

« Disons que des cas de viols se sont produits à Ramle. Je peux pardonner des viols, mais je ne pardonnerai pas d’autres actes » : tels sont les mots attribués à Zisling.

Ces commentaires, qui devaient être censurés numériquement sur le site des archives d’État, apparaissent dans le compte-rendu d’une réunion de juillet 1948. 

Lors des événements qui débutèrent en 1948 et que les Palestiniens appellent la Nakba (« catastrophe » en arabe), les soldats israéliens tuèrent 15 000 Palestiniens selon les estimations et forcèrent 800 000 autres à fuir leur patrie.  

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Selon Haaretz, ces remarques de Zisling ont été dévoilées à cause d’un problème technique qui a permis la levée de la censure numérique sur ce document d’un simple clic.

Ces documents révèlent également que David Ben Gourion, l’homme qui deviendra le premier Premier ministre d’Israël, déclara plus tard au cours de cette même réunion que certains villages palestiniens devaient être effacés de la carte parce qu’ils « constitu[ai]ent un grand danger ».

Haaretz relate que la version censurée du document montre Ben Gourion dire : « Je suis contre la démolition de villages à grande échelle », mais une fois la censure retirée, il apparaît qu’il ajouta : « Mais il y a des endroits qui constituaient et constituent un grand danger et doivent être anéantis. Toutefois, cela doit être fait de manière responsable, en y réfléchissant bien avant le passage à l’acte. »

Les archives d’État israéliennes expliquent que le document devait être publié sans censure mais qu’un problème technique avait conduit à l’apparition des barres de censure, toujours d’après Haaretz

L’Akevot Institute, un centre de recherche israélien, avait demandé l’accès au compte-rendu de cette réunion. 

En décembre 2021, Haaretz et l’Akevot Institute avaient révélé les détails de trois massacres commis par les forces israéliennes dans les villages de Reineh, Meron et al-Burj en 1948. 

Ces documents montrent que d’importants dirigeants israéliens « étaient au courant en temps réel des événements sanglants qui ont accompagné la conquête des villages arabes ».

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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