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Netanyahou forme un nouveau gouvernement avec ses partenaires d’extrême droite

L’ex-Premier ministre au long règne revient au pouvoir après avoir conclu un accord de coalition avant l’échéance fixée à minuit mercredi
Le Premier ministre israélien élu Benyamin Netanyahou s’adresse à ses partisans à Jérusalem après la fin des votes lors des élections législatives du 1er novembre 2022 (AFP)
Par MEE

Benyamin Netanyahou a annoncé qu’il avait formé un nouveau gouvernement israélien, validant ainsi son retour au pouvoir en tant que Premier ministre au sein de l’administration israélienne la plus à droite de l’histoire.

« Je l’ai », a tweeté mercredi soir le Premier ministre élu, quelques minutes avant l’échéance fixée à minuit par le président Isaac Herzog pour former un nouveau gouvernement après les élections du 1er novembre.

« Grâce à l’énorme soutien public que nous avons reçu lors des dernières élections, j’ai pu mettre en place un gouvernement qui travaillera dans l’intérêt de tous les citoyens israéliens », a-t-il ajouté, avec une vidéo dans laquelle on le voit appeler le président. 

Le bureau d’Isaac Herzog a confirmé la réception de la déclaration de Netanyahou. 

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Celui qui a connu le plus long règne en tant que Premier ministre israélien, après avoir dirigé le gouvernement de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, revient au pouvoir après que son parti, le Likoud, des factions sionistes religieuses d’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes ont recueilli ensemble 64 des 120 sièges parlementaires.  

Bezalel Smotrich, chef de l’alliance politique Sionisme religieux, et Itamar Ben-Gvir, leader du parti Force juive, occuperont des postes importants au sein du nouveau gouvernement.

Homophobe autoproclamé et militant colonialiste, Bezalel Smotrich a été nommé ministre des Finances et sera également intégré au ministère de la Défense, où il supervisera les colonies situées en Cisjordanie illégalement occupée.

Ce poste confère à Bezalel Smotrich une autorité sur les permis de construire dans les colonies, les démolitions de maisons palestiniennes et les questions foncières. Il supervisera également deux unités militaires chargées de gérer les affaires civiles et de sécurité en Cisjordanie occupée.

Itamar Ben-Gvir, qui a été condamné par le passé en Israël pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste, sera nommé ministre de la Sécurité nationale et supervisera la police et la force en charge de la sécurité sur le site de la mosquée al-Aqsa.

Dans le même temps, Avi Maoz, chef du parti anti-LGBT Noam, a été nommé vice-ministre chargé de l’« identité juive », obtenant ainsi le contrôle de certaines parties du système éducatif national israélien. 

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Favorable aux thérapies de conversion des homosexuels, Avi Maoz s’oppose à la possibilité pour les femmes de servir dans l’armée et veut faire du grand-rabbinat la « quatrième branche du gouvernement ». 

Aryé Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, s’est également vu promettre les portefeuilles de l’Intérieur et de la Santé – alors même que la procureure générale d’Israël a déclaré qu’il ne pouvait pas faire partie du gouvernement en raison de condamnations antérieures pour des infractions fiscales. 

Parmi les réformes prévues par le nouveau gouvernement figure l’octroi aux parlementaires du droit d’annuler les décisions de la Cour suprême, ainsi que des réformes juridiques qui pourraient mettre fin au procès pour corruption qui menace Netanyahou – ce qu’il nie. 

Si aucune information n’a été communiquée dans l’immédiat au sujet de la date à laquelle le nouveau gouvernement prêterait serment, Netanyahou a fait savoir à Isaac Herzog qu’il voulait que cela ait lieu « dès que possible ». 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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