Les soldats israéliens autorisés à tirer sur les Palestiniens qui lancent des pierres
Désormais, l’armée israélienne autorise ses soldats à tirer sur des Palestiniens qui lancent des pierres et des cocktails Molotov, même après la fin des actes de jets de pierres, et pendant le retrait des jeunes.
D’après la chaîne de télévision officielle KAN 11, le ministre de la Défense Benny Gantz et le chef d’état-major de l’armée, Aviv Kochavi, viennent de rendre publiques ces instructions.
De son côté, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a salué ce changement des règles de tir de l’armée, affirmant que les nouvelles instructions « permettront aux soldats de se défendre », alors que le procureur général, Avichaï Mandelblit, les a approuvées à son tour.
« Ainsi, c’est tout l’appareil politico-judiciaire d’Israël qui approuve et met en œuvre ce nouveau permis de tuer visant les manifestants palestiniens et palestiniennes, en particulier, les jeunes et les enfants », s’est indignéel’Association France Palestine Solidarité (AFPS), dans un communiqué.
« Il suffira, désormais, qu’un soldat estime avoir vu un jet de pierres de la part de Palestiniens pour qu’il puisse tirer sur eux. Quand on connaît l’impunité dont jouissent déjà les membres de l’armée, il ne fait guère de doute que n’importe quelle prétendue ‘’menace’’ constituera un prétexte, couvert à l’avance par les autorités militaires, à l’accomplissement de ces nouveaux actes barbares », poursuit l’AFPS.
Pour l’association, « le laisser-faire et la lâcheté de la ‘’communauté’’ internationale face aux crimes de plus en plus révoltants d’Israël produisent, depuis trop longtemps, leurs fruits les plus détestables, conduisant Israël qui se sent intouchable à encourager son armée à commettre des crimes abjects ».
8 000 enfants palestiniens arrêtés
L’ONG en appelle aux États-Unis, l’Union européenne et la France pour « arrêter le bras des bourreaux, sous peine que leur lâcheté ne se transforme en complicité avérée ».
« Au nom du respect des droits humains et en particulier de la Convention internationale des droits de l’enfant, la France et l’Union européenne doivent, sans attendre, exiger qu’Israël annule ce permis de tuer donné aux membres de son armée ».
Dans un récent rapport, l’ONG Defense for Children International – Palestine (DCIP) notait que 86 enfants palestiniens avaient été tués depuis janvier, faisant de 2021 l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les enfants palestiniens depuis 2014.
Depuis 2000, 2 198 enfants palestiniens ont été tués en raison de la présence de l’armée et des colons israéliens dans le territoire palestinien occupé, selon la documentation de DCIP.
D’après la même ONG, 500 à 700 enfants palestiniens sont détenus chaque année par Israël. L’accusation la plus courante est le jet de pierres. Cependant, DCIP estime que depuis 2000, au moins 8 000 enfants palestiniens ont été arrêtés et poursuivis dans le cadre du système de détention militaire israélien.
DCIP rapporte que dans 590 des cas documentés entre 2012 et 2016, 72 % des enfants palestiniens détenus ont dit avoir subi des violences physiques et 66 % ont fait l’objet de violences verbales et d’humiliations.
L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem avait affirmé que quasiment 100 % des enfants palestiniens accusés de jets de pierres étaient condamnés à des peines de prison.
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