Aller au contenu principal

Israël : des policiers accusés d’avoir imprimé l’étoile de David sur la joue d’un Palestinien

Selon un média israélien, seize officiers sont allés arrêter l’homme accusé de trafic de drogue et aucune de leurs caméras corporelles ne fonctionnait
Des gardes-frontières israéliens escortent un Palestinien arrêté dans le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, le 25 janvier 2023 (AFP)
Par MEE

Un Palestinien du camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, a été battu par des policiers israéliens qui ont ensuite marqué sa joue de l’étoile de David, selon les médias israéliens.

Le Palestinien, qui n’a pas été nommé publiquement, a été arrêté mercredi, soupçonné par la police israélienne de trafic de drogue, a rapporté Ynet.

Seize policiers étaient présents lors de l’arrestation et « aucune de leurs caméras corporelles ne fonctionnait », rapporte le journal.

Jeudi, l’avocat de l’homme a présenté les accusations devant un tribunal de district de Jérusalem. Devant la cour, le Palestinien – qui a plus tard été libéré – a déclaré que la police l’avait frappé à coups de poing « sur toutes les parties de son corps et lui avait couvert le visage d’un tissu », avant de marquer sa joue d’une étoile de David, a rapporté Ynet.

« Il s’agit d’un cas très grave de violence et d’humiliation d’un détenu par des policiers. Le bureau de l’avocat commis d’office considère l’affaire très au sérieux et s’attend à un traitement immédiat de la part des Forces de défense israéliennes et de la police israélienne », a déclaré Vadim Shub, l’avocat commis d’office du district de Jérusalem, selon Ynet.

« En tant que pays respectueux des lois, nous ne devons pas accepter le phénomène des violences policières. Dans ce cas, la nature des blessures soulève un fort soupçon de tentative d’humiliation sur une base raciale. »

Attention, l’image dans le tweet ci-dessous peut choquer :

Traduction : « Des policiers israéliens ont battu un résident palestinien du camp de réfugiés de Shuafat, lui ont couvert le visage, l’ont ligoté, lui ont donné des coups de poing et lui ont marqué une étoile de David sur le visage. Seize policiers dotés de seize caméras corporelles – aucune ne marchait. Un Palestinien avec une étoile de David tatouée. J’en suis malade. »

La police israélienne a répondu en disant que lors de la perquisition au domicile de l’homme, « des substances suspectes de drogue [avaient] été saisies en quantité non destinée à la consommation personnelle ». La police a indiqué que l’homme avait commencé à « attaquer violemment les policiers avec ses jambes et a[vait] résisté à son arrestation ».

Elle a nié toute accusation et affirmé avoir dû faire usage d’une « force raisonnable » et que « l’ecchymose qui ressemble à un triangle » sur son visage avait probablement été causée par « un vêtement ». La déclaration est accompagnée de la photo d’une botte de police, laissant entendre que les marques sont dues à la pression exercée par la chaussure sur le visage du suspect.

L’incident a provoqué de nombreuses réactions scandalisées. Yousef Munayyer, l’ancien directeur exécutif de la Campagne américaine pour les droits des Palestiniens, a twitté : « C’est de l’apartheid et nos impôts le soutiennent chaque jour. »

« C’est littéralement à ça que cela ressemble lorsque l’État s’appuie sur la suprématie juive, les flics sachant qu’ils seront glorifiés et non tenus pour responsables de torture de prisonniers en marquant leur visage d’une étoile de David. »

« La brutalité de la police israélienne contre les Palestiniens continue de blesser gravement et même de tuer des Palestiniens contraints de vivre sous l’extrême violence quotidienne de l’apartheid israélien », a tweeté l’Institute for Middle East Understanding.

Canadians for Justice and Peace in the Middle East a pour sa part déclaré que c’était « la violence fasciste de l’occupation israélienne ».

Traduit de l’anglais (original).

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].