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La Russie dénonce l’occupation du plateau du Golan après le soutien d’Israël à l’Ukraine

L’envoyé russe à l’ONU s’est dit « préoccupé » par les projets israéliens d’extension des activités de colonisation dans le Golan syrien, peu après qu’Israël a émis son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine
Vue aérienne montrant la ville de Katzrin, colonie israélienne sur le plateau du Golan occupé par Israël, le 26 décembre 2021 (AFP)
Par MEE

La Russie a condamné mercredi soir l’occupation du plateau du Golan après qu’Israël a exprimé son soutien à l’Ukraine dans la crise en cours.

L’envoyé russe aux Nations unies, Dmitry Polyanskiy, a déclaré lors d’un briefing au Conseil de sécurité de l’ONU que Moscou était « préoccupé par les plans annoncés par Tel Aviv visant à étendre les activités de colonisation sur le plateau du Golan occupé, qui contredisent directement les dispositions de la Convention de Genève de 1949 ».

« La position immuable de la Russie est que nous ne reconnaissons pas la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, qui est une partie inaliénable de la Syrie. »

Le plateau du Golan a été officiellement reconnu comme faisant partie de la Syrie lorsque le pays a acquis son indépendance en 1944 – des années avant la création d’Israël.

Plateau stratégique à cheval sur Israël et la Syrie et surplombant le sud du Liban, la région riche en ressources a été capturée par Israël pendant la guerre de 1967.

Selon les chiffres officiels syriens, au moins 131 000 Syriens des villes de Qouneitra et de Fiq ont été expulsés de la région, et quelque 137 villages et 112 fermes ont ensuite été annexés.

Les commentaires de Polyanskiy sont intervenus quelques heures avant que le président russe Vladimir Poutine ne lance jeudi une offensive à grande échelle à travers l’Ukraine.

Plus tôt mercredi, le ministère israélien des Affaires étrangères avait publié sa première déclaration sur la crise, dans laquelle il s’était délibérément abstenu de mentionner la Russie ou Poutine, mais avait déclaré soutenir l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine.

« Israël partage l’inquiétude de la communauté internationale concernant les mesures prises dans l’est de l’Ukraine et la grave escalade de la situation », indique le communiqué.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine pourrait placer Israël dans une situation difficile, car le pays est un proche allié des États-Unis tout en entretenant traditionnellement de bonnes relations avec Moscou et Kiev.

En 2019, Israël et l’Ukraine ont signé un accord commercial majeur et en décembre 2021, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, s’est rendu en Israël.

Un conflit armé pourrait également avoir des répercussions sur la politique intérieure d’Israël, le pays abritant plus de 500 000 expatriés ukrainiens et plus de 400 000 immigrés russes.

Traduit de l’anglais (original).

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