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L’immense chantier de la nouvelle ambassade américaine intrigue les Libanais

Il s’agit de la plus grande ambassade américaine dans la région après celle de Bagdad
Des internautes se demandent si ce compound n’est pas en réalité une couverture pour une base militaire américaine (Twitter)
Des internautes se demandent si ce compound n’est pas en réalité une couverture pour une base militaire américaine (Twitter)
Par MEE

Sur une colline, sur les hauteurs de la région d’Aouker, à treize kilomètres au nord de Beyrouth, la capitale libanaise, un gigantesque chantier de construction enflamme les réseaux sociaux.

Le 5 mai, l’ambassade américaine au Liban a publié une photo de ce chantier, avec la mention : « Les choses avancent dans notre nouveau compound ».

Il s’agit du nouveau siège de l’ambassade, en construction sur 174 000 mètres carrés surplombant Beyrouth à 200 m d’altitude. Le maître d’ouvrage de cet impressionnant chantier est le Bureau of overseas buildings operations (OBO) dépendant du département d’État américain.   

De nombreux internautes libanais ont réagi à ces photos impressionnantes en se posant des questions sur le pourquoi d’un tel édifice hors-normes, comme le note BBC Arabic.

« On dit que c’est la deuxième plus grande ambassade des États-Unis après celle de Bagdad. Quelle est la raison derrière la construction d’une ambassade de cette taille dans l’un des plus petits pays de la région ? », se demande, par exemple Mohamed Jamal Youcef.

D’autres s’interrogent : ce compound n’est-il pas en réalité une couverture pour une base militaire américaine ?

La chaîne d’information iranienne, Al-Alam, s’étonne de l’envergure de ce projet qui coûte 1,2 milliards de dollars, « soit le double du coût de l’ambassade américaine à Bagdad ».

Colère et ironie

« Ils ont rasé la moitié de la montagne pour la construire », note la journaliste Mariam Seif.

Le député Salim Aoun, du groupe parlementaire « le Liban fort » (courant aouniste), pose également la question environnementale. « Où est la préoccupation environnementale dans l’énorme construction de l’ambassade des États-Unis à Aouker ? »

« Nous n’avons entendu personne s’enquérir de l’impact environnemental, de l’abattage d’arbres, de la suppression d’une colline et d’un bosquet entiers et des permis légaux », souligne l’élu sur Twitter.

Salim Aoun rappelle que « la construction d’un quartier général pour le Courant patriotique libre [parti fondé par l’ex-président Michel Aoun] était une goutte d’eau dans la mer par rapport à ce projet et ça avait fait quand même scandale ».

« Moi j’y vois un bel ouvrage civilisationnel pour le Liban, quelque chose dont est incapable la classe [politique] corrompue », tweete une internaute.

Certains ont préféré l’ironie, comparant le nouveau compound en construction au siège de l’ambassade du Liban à Washington.

Traduction : « L’ambassade du Liban à Washington, deux chambres et leurs commodités. »

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