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Quinze réseaux du renseignement israélien tombent au Liban

Le renseignement israélien a beaucoup recruté via les réseaux sociaux et avancé l’argument de l’argent pour convaincre ses recrues vu la situation économique catastrophique qui prévaut au Liban
La présence du Hamas dans les camps palestiniens au Liban intéresse particulièrement le renseignement israélien (AFP/Mahmoud Zayyat)
La présence du Hamas dans les camps palestiniens au Liban intéresse particulièrement le renseignement israélien (AFP/Mahmoud Zayyat)
Par MEE

Plus de quinze « réseaux d’espionnage israéliens » ont été démantelés récemment au Liban par la branche du renseignement des Forces de sécurité intérieure, rapporte le quotidien al-Akhbar.

Ces réseaux, non connectés entre eux et « actifs dans différentes régions libanaises et en Syrie », étaient ciblés, selon ce média libanais, depuis cinq semaines par la branche du renseignement en coordination avec le parquet spécialisé et le haut commandement des Forces de sécurité intérieure.

35 suspects arrêtés

« Il y a cinq semaines, un officier a informé les chefs de la branche du renseignement qu’il avait débusqué un signal concernant une activité de type sécuritaire. L’étroite surveillance d’un suspect a démontré qu’il avait des liens clairs avec l’ennemi israélien », raconte le quotidien, qui parle du début de « l’opération de sécurité la plus importante contre l’espionnage israélien » au Liban.

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Quelque 35 personnes – Libanais, Syriens et Palestiniens – ont été appréhendées. À leur insu ou non, elles travaillaient pour le renseignement israélien en collectant des informations, notamment sur la présence des factions palestiniennes au Liban, particulièrement le Hamas

L’enquête a dévoilé un « travail concentré sur les groupes du Hamas au sein des camps palestiniens, cherchant à déterminer l’identité des Palestiniens qui les fréquentent et à découvrir d’éventuels endroits de stockage d’armement ».

Les investigations des enquêteurs libanais ont permis de découvrir plusieurs « surprises » selon al-Akhbar, comme par exemple le noyautage de la branche du renseignement elle-même par un individu « proche de la haute hiérarchie » chargé de se renseigner sur l’organigramme de ce service et les missions de ses officiers.

Hamas et Hezbollah ciblés

Un autre noyautage a ciblé le Hezbollah à travers un membre retourné de la mobilisation de l’organisation politico-militaire qui avait participé à des missions en Syrie. Le suspect, arrêté par le service de sécurité interne du Hezbollah, travaillait sous couverture d’une ONG chargée d’études et de statistiques.

Un autre suspect a été arrêté par le renseignement syrien et le Hezbollah à Damas : il était chargé d’établir la localisation de sites civils, militaires et économiques et des cartes de routes dans la capitale syrienne.

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« L’ennemi a recruté des employés d’ONG pour récolter des renseignements sur la situation politique et sociale [au Liban], sur l’immobilier dans la région sud du pays, sur les sites du Hezbollah et de l’armée et sur des individus précis au sein du Hezbollah », précise al-Akhbar.

Certains jeunes appréhendés sont des ingénieurs en télécommunications recrutés pour créer des centres de communication secrets à Beyrouth.               

Les enquêtes ont également révélé le modus operandi des suspects pour contacter leurs recruteurs en Israël. Ils utilisaient des sites internet et des groupes de discussion fermés mais aussi tout simplement le téléphone.

Selon les sources du quotidien libanais, le renseignement israélien a beaucoup recruté via les réseaux sociaux et a avancé l’argument de l’argent pour convaincre ses recrues vu la situation économique catastrophique qui prévaut au Liban.

Les paiements transitaient par des réseaux comme Western Union ou OMT et les sommes, qui provenaient de différentes régions du monde, n’étaient jamais importantes (100 à 200 dollars le paiement) pour ne pas attirer l’attention, assimilées ainsi aux aides qu’envoient les Libanais de l’étranger à leurs proche au pays.   

D’après al-Akhbar, 12 des 35 suspects savaient pertinemment qu’ils travaillaient pour le renseignement israélien, alors que les autres pensaient sincèrement qu’ils collaboraient avec des organisations internationales ou des ONG. 

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