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La tbourida, l’art équestre marocain, entre au galop au patrimoine de l’UNESCO

Très populaire dans les campagnes, cette spectaculaire charge de cavalerie qui se termine par un tir synchronisé de mousquets est associée aux festivités du royaume
Des cavaliers marocains exécutent la tbourida, lors de la 9e édition du Salon du cheval dans la ville portuaire d’El Jadida, au sud de Casablanca, le 12 octobre 2016 (AFP/Fadel Senna)
Des cavaliers marocains exécutent la tbourida, lors de la 9e édition du Salon du cheval dans la ville portuaire d’El Jadida, au sud de Casablanca, le 12 octobre 2016 (AFP/Fadel Senna)
Par AFP

Héritage d’une vieille tradition guerrière, la tbourida, l’art équestre marocain, connue aussi sous le nom de fantasia, a été intégrée mercredi au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

« C’est la reconnaissance d’un héritage civilisationnel arabo-amazigh [berbère] unique au monde », s’est félicitée la délégation permanente du Maroc auprès de l’UNESCO dans un tweet.

Le Maroc avait officiellement déposé en 2019 le dossier de candidature pour inscrire la tbourida, dont le nom en arabe dialectal est dérivé de baroud (poudre à canon), sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. 

La tbourida « est une discipline traditionnelle qui se transmet de génération en génération » et qui « contient des éléments essentiels de l’identité culturelle et de la mémoire collective du Maroc, de ses régions et de ses communautés », a expliqué le comité d’évaluation des candidatures de l’UNESCO.

Spectacles grandioses

Très populaire dans les campagnes, cette spectaculaire charge de cavalerie qui se termine par un tir synchronisé de mousquets est associée aux festivités du royaume, y compris lors de grands mariages.

Ainsi, chaque année, des milliers de spectateurs enthousiastes assistent à ces spectacles grandioses lors du salon du cheval d’El Jadida (au sud de Casablanca), le plus important festival équestre du pays. 

Le nom en arabe dialectal tbourida est dérivé de baroud qui signifie poudre à canon (AFP/Fadel Senna)
Le nom en arabe dialectal tbourida est dérivé de baroud qui signifie poudre à canon (AFP/Fadel Senna)

Cette tradition équestre remonte au moins au début du XVIe siècle, selon diverses sources historiques.

Pour la parade, les cavaliers et leurs chevaux (de 15 à 25) se regroupent au sein de troupes appelées sorbas. Villes et villages ont leurs propres sorbas et tournois.

Dans le patrimoine de la tbourida à sauvegarder, figure le cheval barbe ou arabe-barbe, race typique d’Afrique du Nord, menacé de disparition mais dont le stock a été reconstitué à partir des années 2010, selon l’UNESCO.

Depuis 2018, seuls les chevaux de cette race sont autorisés à concourir dans les épreuves officielles.

La liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO compte aujourd’hui près de 500 inscriptions. 

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