Yaïr Lapid aux Émirats : une nouvelle étape dans la normalisation avec Israël
« Je décolle pour une visite historique aux Émirats » : c’est par un tweet et une photo de lui dans l’avion que Yaïr Lapid, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, a médiatisé sa visite aux Émirats arabes unis (EAU), premier pays arabe avec lequel Israël a normalisé ses relations diplomatiques en 2020.
Après avoir atterri à Abou Dhabi, Yaïr Lapid doit s’entretenir avec des hauts responsables émiratis et inaugurer l’ambassade d’Israël aux Émirats, une première dans le Golfe, qui devrait dans un premier temps accueillir trois diplomates.
Il se rendra également à Dubaï pour les ouvertures officielles du consulat d’Israël et du pavillon de son pays à l’Exposition universelle (du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022).
L’avion de Lapid a transité par l’espace aérien saoudien. Riyad, bien que n’ayant pas normalisé ses relations avec Israël, a ouvert l’année dernière son ciel aux vols Israël-EAU.
Le ministre n’a pourtant pas été accueilli sur le tarmac par un haut responsable et sa visite a été très peu couverte par les médias côté émirati, une discrétion qui tranche avec les grandes annonces et les slogans dithyrambiques durant les premiers mois de la normalisation entre les deux pays.
La visite de ce haut responsable israélien intervient dans un contexte de montée des tensions dans les Territoires palestiniens occupés par Israël.
Les pays arabes, parmi lesquels les Émirats et Bahreïn, avaient critiqué la répression de manifestations de Palestiniens par les forces israéliennes à Jérusalem-Est occupée.
Les frappes israéliennes sur Gaza avaient mis les nouveaux partenaires commerciaux arabes d’Israël dans l’embarras, face à une population arabe très critique dans la rue et sur les réseaux sociaux.
Accords commerciaux
Bahreïn, une autre monarchie du Golfe ainsi que le Maroc et le Soudan ont également signé ces derniers mois des accords de normalisation avec Israël, sous l’impulsion de l’ancienne administration américaine de Donald Trump.
Les Palestiniens ont dénoncé ces accords et les ont qualifiés de « trahison ». La résolution du conflit israélo-palestinien était jusqu’alors considérée comme une condition sine qua non à toute normalisation.
Ces derniers mois, les Émirats et Israël ont multiplié les accords de coopération dans divers domaines, notamment commerciaux.
En mars, les Émirats arabes unis avaient annoncé la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros) destiné à des secteurs stratégiques en Israël.
La délégation israélienne sera reçue par le ministre des Affaires économiques au ministère émirati des Affaires étrangères, selon un communiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.
Fin août, l’avion effectuant le premier vol commercial direct entre les Émirats et Israël s’était posé à Abou Dabi en provenance de l’aéroport international David Ben Gourion de Tel Aviv, avec à son bord une délégation américano-israélienne officielle.
En mars, la première visite officielle aux Émirats du Premier ministre israélien d’alors, Benyamin Netanyahou, avait été annulée en raison d’un « différend » avec la Jordanie sur le survol de son espace aérien, selon Israël.
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