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Israël abandonne les plans du projet de colonie E1 « divisant la Cisjordanie en deux »

Un projet de construction de milliers de maisons de colons en Cisjordanie occupée doit être reporté par crainte d’un tollé international
Vue aérienne prise le 30 avril 2023 montrant la colonie israélienne de Ma’aleh Adumim en Cisjordanie occupée (AFP)
Vue aérienne prise le 30 avril 2023 montrant la colonie israélienne de Ma’aleh Adumim en Cisjordanie occupée (AFP)
Par MEE

Israël est sur le point de suspendre un plan d’expansion d’une colonie à l’est de Jérusalem, qui, si elle était construite, diviserait la Cisjordanie occupée en deux.

Le sous-comité gouvernemental pour les objections au sein du Comité supérieur de planification de l’administration civile, qui autorise la construction de colonies en Cisjordanie, doit se réunir ce lundi 12 juin pour discuter du projet.

Les plans du projet de colonie E1, qui verrait 3 412 logements construits pour les colons juifs sur les terres palestiniennes occupées, prévoient de relier les colonies de Kfar Adumim et Ma’aleh Adumim à Jérusalem-Est occupée.

Selon le média israélien Haaretz, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a demandé au conseil de Ma’aleh Adumim de retirer sa demande d’audience controversée sur le projet E1.

Le plan diviserait effectivement la Cisjordanie en deux, isolant Jérusalem-Est des communautés palestiniennes de Cisjordanie, et obligeant les Palestiniens à faire des détours encore plus longs pour se rendre d’un endroit à un autre tout en permettant aux colonies abritant des Israéliens de s’étendre.

« Crime de guerre »

Les États-Unis et l’Union européenne se sont longtemps opposés à ce plan de colonisation, demandant aux administrations israéliennes successives de ne pas aller plus avant avec le projet.

Alon Cohen-Lifshitz de Bimkom, un groupe israélien de défense des droits de l’homme composé d’urbanistes et d’architectes professionnels, a qualifié la proposition de « crime de guerre ». Si la réunion avait eu lieu la semaine prochaine, Bimkom aurait soulevé des objections.

« Notre principale objection du point de vue du droit international est qu’il s’agit d’un crime de guerre », explique Lifshitz à Middle East Eye. « Dans les zones délimitées par le plan se trouvent trois communautés. La validation des plans créera un transfert forcé de ces communautés qui étaient là avant même que les plans ne soient approuvés. »

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L’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie laisse un patchwork de communautés palestiniennes de plus en plus divisées dans le territoire occupé, rendant la viabilité d’un futur État palestinien plus improbable.

Cela crée également ce que les Israéliens appellent des « faits sur le terrain », un argument qu’Israël a utilisé dans le passé pour faire pression afin que les colonies soient incluses sur les terres palestiniennes dans toute future négociation sur le statut final entre Israéliens et Palestiniens.

Alors que le projet E1 représente la tentative la plus visible d’une telle initiative, Lifshitz estime que « toute la Cisjordanie est fragmentée par des colonies, ce qui crée une matrice de contrôle dispersée sur les territoires occupés ».

Même si l’extension n’est pas construite, il souligne qu’il « n’existe pas de lien fort entre le nord et le sud de la Cisjordanie ».

Traduit de l’anglais (original).

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