« Le gardien d’al-Aqsa » : un jeu vidéo pour découvrir les trésors de l’esplanade des Mosquées
C’est une manière de briser, virtuellement, le siège israélien autour de ce lieu aussi mythique que spirituel : le jeu vidéo « Le gardien d’al-Aqsa » permet une saisissante plongée dans l’univers du haut lieu religieux de Jérusalem-Est occupée.
Lancé il y a deux ans par l’association palestinienne Bordj al-Luqluq, du nom d’un quartier de la vieille ville de Jérusalem, le jeu a déjà été téléchargé 200 000 fois et, cette semaine, une deuxième version améliorée a été publiée sur les plateformes IOS et Android.
Le jeu propose aux joueurs de gravir les échelons de « visiteur » à « gardien d’al-Aqsa », en passant par les étapes d’assistants puis de guides. Il est accessible à toutes les catégories d’âge.
Vidéo expliquant comment se déroule le jeu « Le gardien d’al-Aqsa ».
Le joueur, jeune homme en keffieh ou jeune femme voilée à l’écran, se promène dans le Haram al-Sharif (Noble sanctuaire) ou à l’intérieur des lieux de prière, tout en étant confronté à une série d’énigmes et de questions sur l’histoire et l’architecture d’al-Aqsa.
Le Haram al-Sharif, qui accueille le dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, est appelé mont du Temple par les juifs, qui font valoir que les ruines de deux temples antiques se trouvent au-dessous.
Un hommage aux employés du Waqf
« Les concepteurs de ce jeu ont subi une violente campagne de la part de l’occupation [Israël] depuis le lancement de la première version », a expliqué Muntaser Dkaidek, responsable du programme éducation et sport au sein de Bordj al-Luqluq, au site Arabi 21.
« Mais l’application a résisté aux attaques médiatiques israéliennes en se positionnant, durant un peu plus d’une semaine, en première place des jeux éducatifs à télécharger », poursuit Muntaser Dkaidek.
Ce jeu pédagogique est aussi une manière de rendre hommage aux employés du Waqf (biens religieux) de Jérusalem, souvent victimes d’agressions israéliennes.
Dernière en date, la démolition, lundi 22 février, par l’armée israélienne, d’une maison appartenant à la famille du responsable des gardes de la mosquée al-Aqsa, Fadi Ali Elyan, dans le quartier d’al-Issawiya à Jérusalem-Est.
« Bien que le bâtiment s’inscrive dans le plan-cadre autorisant les constructions à Issawiya, l’occupation cherche à le démolir, afin de me restreindre et de m’empêcher de travailler à al-Aqsa », a déclaré Fadi Ali Elyan.
« Il est à noter que le garde d’al-Aqsa, Alyan, a été arrêté et expulsé de la mosquée à plusieurs reprises, sous prétexte qu’il perturbait les incursions des colons et protestait contre la profanation des salles de prière par les soldats de l’occupation », rappelle le Centre palestinien d’information.
D’ailleurs, ce mercredi 24 février, des dizaines de colons ont occupé les cours de la mosquée al-Aqsa, selon la même source, « sous la protection des forces armées d’occupation ».
« Au cours des incursions, les forces d’occupation ont évacué les fidèles de la région orientale de la mosquée afin de faciliter l’assaut des colons », précise le Centre palestinien d’information.
Fin janvier, la Jordanie, dont dépend le Waqf de Jérusalem, a protesté contre les entraves mises, selon elle, par Israël à des travaux de restauration engagés par le Waqf sur l’esplanade des Mosquées.
Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Daifallah al-Fayez, a affirmé que le royaume avait déposé « par les voies diplomatiques, une note de protestation dans laquelle il exige d’Israël qu’il s’abstienne de toute violation ou provocation et respecte le mandat de la Jordanie sur l’administration des lieux saints » musulmans.
Le ministère fait état de « perturbations des travaux de restauration du dôme du Rocher ».
Une « semaine mondiale de solidarité avec al-Aqsa », prévue du 8 au 14 mars, a été lancée par l’association « Les amis d’al-Aqsa », basée en Grande-Bretagne, afin de sensibiliser l’opinion publique aux dangers de profanation qui menacent ce lieu saint de l’islam.
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