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Patrimoine turc : cinq sites incontournables de l’ère romaine

L’Empire romain englobait l’ensemble de l’actuelle Turquie et fit de Constantinople sa capitale, jusqu’à la défaite de l’Empire byzantin en 1453
Des vestiges de souverains du passé se dressent encore triomphalement dans le paysage de la Turquie moderne, notamment la fontaine de Trajan à Éphèse, dans la province d’Izmir (Creative Commons/Benh Lieu Song)
Des vestiges de souverains du passé se dressent encore triomphalement dans le paysage de la Turquie moderne, notamment la fontaine de Trajan à Éphèse, dans la province d’Izmir (Creative Commons/Benh Lieu Song)
Par MEE

La région qui englobe l’actuelle Turquie fut gouvernée par les Romains pendant environ quatorze siècles. Porte d’entrée vers le Proche-Orient, elle servit également de base administrative de l’empire après le règne de l’empereur Constantin Ier.

Sous le règne de ce souverain au IVe siècle, le pouvoir impérial, jusqu’alors en stagnation, connut un nouvel essor, marqué par l’adoption du christianisme comme religion d’État de l’empire et le transfert de sa capitale de Rome à Byzance. Rebaptisée Constantinople, on la connaît aujourd’hui sous le nom d’Istanbul.

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Alors que la partie occidentale de l’empire succombait à la décadence et aux invasions barbares, la moitié orientale s’épanouissait sous une forme hellénisée, avec le grec comme langue dominante.

L’Empire byzantin, baptisé ainsi d’après le nom d’origine de Constantinople, dura jusqu’en 1453, date à laquelle les Ottomans du sultan Mehmed II conquirent la ville et anéantirent une fois pour toutes les vestiges de la domination romaine.

Son héritage a néanmoins perduré, en particulier dans le patrimoine architectural de la Turquie : ainsi, certaines ruines encore debout sont disséminées dans l’actuelle Istanbul ainsi que dans le reste du pays.

Middle East Eye s’intéresse ici à quelques-uns de ces vestiges d’un des empires les plus influents de l’histoire.

Le temple d’Apollon, Sidé

Certains piliers de l’ancien temple romain d’Apollon sont toujours debout dans la région d’Antalya, en Turquie (Creative Commons/Saffron Blaze)
Certains piliers de l’ancien temple romain d’Apollon sont toujours debout dans la région d’Antalya, en Turquie (Creative Commons/Saffron Blaze)

Apollon était le frère jumeau d’Artémis, la déesse du désert, de la chasteté et de la fertilité, appelée Diane par les Romains. Il était pour sa part le dieu de la musique, de la danse et de la vérité.

Plusieurs temples ont été construits en son honneur autour de la Méditerranée, dont celui-ci à Sidé, sur le littoral méridional de la Turquie.

Construit par les Romains vers 150, sous le règne de l’empereur Antonin le Pieux, la structure comportait des colonnes romaines typiques coiffées de motifs corinthiens, avec des sculptures très détaillées.

Cinq colonnes du temple subsistent et ont été restaurées à plusieurs reprises ; leur dernière rénovation date de 2017. Des théâtres, des thermes, des routes et des murs de l’ère romaine sont également conservés à Sidé.

L’aqueduc de Valens, Istanbul

L’aqueduc transportait de l’eau vers Constantinople depuis la Thrace (Creative Commons/Laima Gutmane)
L’aqueduc transportait de l’eau vers Constantinople depuis la Thrace (Creative Commons/Laima Gutmane)

Après que Constantin Ier fit de Byzance (ou Constantinople) sa capitale, la croissance démographique de la ville nécessitait un approvisionnement en eau plus efficace.

La construction d’un aqueduc commença sous le règne d’un de ses successeurs, Constance II, mais le projet ne fut achevé qu’en 368, sous le règne de l’empereur Valens, qui donna son nom à l’édifice.

Acheminée jusqu’aux habitants depuis la Thrace, à l’ouest de Constantinople, l’eau apportée par l’aqueduc était également utilisée dans les thermes et les citernes de la ville.

Avec ses 920 mètres de long pour près de 30 mètres de haut, l’aqueduc est l’un des plus grands édifices de l’Istanbul moderne et reste dans un état remarquable en dépit des siècles.

Alimenté par un système de canaux et de puits qui s’étendait sur plus de 300 km jusqu’en Thrace, il était encore utilisé par les Ottomans pour leur approvisionnement en eau plus de mille ans après sa construction.

La Citerne Basilique, Istanbul

La citerne Basilique fut construite au VIe siècle par l’empereur Justinien Ier (AFP/Mustafa Ozer)
La citerne Basilique fut construite au VIe siècle par l’empereur Justinien Ier (AFP/Mustafa Ozer)

Construite en 532 sous l’empereur byzantin Justinien Ier, cette citerne située au cœur de la vieille ville d’Istanbul est préservée depuis des siècles.

Soutenue par 336 colonnes, la citerne pouvait stocker jusqu’à 80 000 mètres cubes d’eau, dont une partie était fournie par l’aqueduc de Valens.

Appelée Yerebatan Sarayı (« palais englouti ») par les Turcs, la citerne fut d’abord construite pour desservir le Grand palais de Constantinople. Le site a été restauré en 1985 par la municipalité métropolitaine d’Istanbul.

Aujourd’hui, cet endroit est l’une des attractions les plus populaires de la ville. Les touristes peuvent même remarquer les trois têtes représentant la mythique Méduse – une créature monstrueuse avec des serpents à la place des cheveux, dotée du pouvoir de pétrifier tout être humain croisant son regard – qui soutiennent certains des piliers sous les voies.

Le théâtre d’Aspendos, Serik

L’amphithéâtre d’Aspendos fut construit sous le règne de l’empereur romain Marc-Aurèle (Creative Commons)
L’amphithéâtre d’Aspendos fut construit sous le règne de l’empereur romain Marc-Aurèle (Creative Commons)

Cet édifice situé dans le sud de la Turquie fut construit sous le règne du philosophe stoïcien et empereur romain Marc-Aurèle, qui dirigea l’empire de 161 à 180.

Situé en Pamphylie, une région historique, il est considéré comme l’un des théâtres les mieux conservés au monde, avec des murs portant le nom de son concepteur, l’architecte grec Zénon, et de ses mécènes, les frères A. Curtius Crispinus Arruntianus et A. Curtius Crispinus.

De par sa conception, le théâtre comprend des caractéristiques grecques, comme le fait qu’une partie du mur sorte de la colline qui le borde.

D’une capacité de 12 000 spectateurs, le site est toujours utilisé aujourd’hui et accueille chaque année le festival international d’opéra et de ballet d’Aspendos.

La colonne de Constantin, Istanbul

L’empereur Constantin le Grand remplaça Rome par l’actuelle Istanbul en tant que capitale romaine (Creative Commons/Bollweevil)
L’empereur Constantin le Grand remplaça Rome par l’actuelle Istanbul en tant que capitale romaine (Creative Commons/Bollweevil)

Également située au cœur de la vieille ville d’Istanbul, la colonne de Constantin était autrefois surmontée d’une statue du célèbre empereur vêtu à la manière du dieu Apollon.

Bien que cette dernière n’ait pas résisté aux affres du temps, le monument demeure important car il est l’un des plus anciens édifices construits sous son règne.

Malgré les efforts déployés par les Ottomans pour renforcer la colonne afin de la protéger des tremblements de terre, un incendie survenu en 1779 lui donna l’aspect noirci qui la caractérise encore aujourd’hui.

La colonne est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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