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Les enfants des combattants de Daech s’adaptent bien une fois rapatriés

Selon un rapport de Human Rights Watch, 89 % des personnes interrogées estiment que l’enfant s’adapte « très bien » ou « assez bien », en dépit des mois passés sous le joug du groupe État islamique ou dans l’« horreur » des camps de déplacés
Une femme porte son enfant alors que les Syriens attendent d’être libérés du camp kurde d’al-Hol, dans le Nord-Est du gouvernorat d’Hassaké, le 14 août 2022 (AFP/Delil Souleiman)
Une femme porte son enfant alors que les Syriens attendent d’être libérés du camp kurde d’al-Hol, dans le Nord-Est du gouvernorat d’Hassaké, le 14 août 2022 (AFP/Delil Souleiman)
Par AFP

Les enfants de combattants du groupe État islamique, en majorité, s’adaptent « bien » une fois rapatriés, se sociabilisant comme les jeunes de leur âge, indique lundi Human Rights Watch (HRW) dans un rapport intitulé « Mon fils est juste un enfant comme les autres ».

L’ONG a interrogé des proches, parents d’accueil, assistants sociaux et enseignants d’une centaine d’enfants âgés de 2 à 17 ans, tous revenus de zone irako-syrienne entre 2019 et 2022, dans les sept pays suivants : Allemagne, France, Kazakhstan, Ouzbékistan, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède.

Pour HRW, les enfants des camps d’al-Hol et de Roj sont confrontés à « des risques croissants de recrutement, de radicalisation et de traite » (AFP/Delil Souleiman)
Pour HRW, les enfants des camps d’al-Hol et de Roj sont confrontés à « des risques croissants de recrutement, de radicalisation et de traite » (AFP/Delil Souleiman)

Il en ressort que 89 % des personnes interrogées estiment que l’enfant s’adapte « très bien » ou « assez bien », en dépit des mois passés sous le joug de Daech ou dans l’« horreur » des camps de déplacés du Nord-Est syrien. Seules 4 % de ces personnes indiquent que l’enfant est en difficulté. 

Par ailleurs, 73 % des personnes interrogées affirment que l’enfant se débrouille « très bien » ou « assez bien » en classe, malgré un piètre accès à l’éducation durant leur captivité.  

Depuis 2019, plus de 1 500 enfants sont revenus, selon HRW. Le Danemark, la Russie ou les États-Unis, entre autres, ont fait revenir la plupart de leurs concitoyens, contrairement à d’autres pays, dont l’Australie, la France ou les Pays-Bas. Les prises en charge varient d’un pays à l’autre. 

La séparation avec la mère « ajoute un traumatisme »

Alors qu’en Ouzbékistan, les enfants restent avec leur mère, en Belgique, en France et aux Pays-Bas par exemple, ils sont immédiatement séparés, la mère étant détenue ou inculpée pour des faits liés à l’EI. 

En Suède par exemple, les enfants peuvent être placés en observation pendant trois mois dans un établissement d’accueil spécialisé pour la jeunesse avant d’être placés dans une famille élargie, une famille d’accueil ou une institution.

En Allemagne, les grands-parents ou autres membres de la famille élargie sont généralement en mesure d’assumer immédiatement la responsabilité de la prise en charge des enfants qui reviennent.

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« Dans de nombreux cas, la séparation a lieu sans avertissement, sans possibilité pour la mère d’expliquer à l’enfant ce qui se passait », note HRW. Or, la séparation avec la mère « ajoute un traumatisme » et devrait être évitée, plaide l’ONG, favorable à des « alternatives non privatives de liberté ».

Les longs délais avant le placement dans la famille élargie peuvent par ailleurs « saper la stabilité [de l’enfant] à long terme », souligne l’ONG. 

Environ 56 000 personnes sont détenues à al-Hol et Roj, deux camps en Syrie contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses. Y sont enfermés « arbitrairement » des épouses et enfants d’hommes soupçonnés d’appartenir à l’EI, indique HRW.

Plus de 18 000 sont originaires de Syrie, environ 28 000 d’Irak et plus de 10 000 d’une soixantaine d’autres pays, précise HRW. Selon l’ONG, plus de 60 % sont des enfants qui, pour une grande majorité ont moins de 18 ans et qui souffrent « d’hypothermie, de malnutrition et de maladies évitables ».

Ils sont confrontés à « des risques croissants de recrutement, de radicalisation et de traite », alerte HRW qui exhorte les États dont ils sont ressortissants à les rapatrier.

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