Deux attaques successives à Jérusalem-Est, les services de sécurité israéliens en alerte maximale
En quelques heures, Jérusalem-Est a été le théâtre de deux attaques à main armée : une première vendredi soir, qui a fait sept morts, et la deuxième samedi matin dans le quartier de Silwan.
Une tension extrême qui fait suite à une offensive israélienne à grande échelle dans le camp de réfugiés de Jénine, où neuf Palestiniens ont trouvé la mort jeudi.
Cette recrudescence de violence vient s’inscrire dans la continuité d’un mois de janvier extrêmement meurtrier, où les forces israéliennes ont multiplié les attaques en Cisjordanie occupée.
Lourd bilan vendredi soir
Vendredi, au moins sept personnes ont été tuées et trois autres blessées par un tireur, qui, selon la police, était un Palestinien de 21 ans résidant à Jérusalem-Est. Il a également été abattu.
La police israélienne a déclaré qu’il était arrivé en voiture vers 20 h 15, heure locale, devant un bâtiment utilisé comme synagogue dans la colonie de Neve Yaakov. Il a ensuite ouvert le feu sur les habitants du quartier, avant de s’enfuir à pied et d’être rattrapé par les forces de l’ordre. Il est mort dans un échange de tirs avec des policiers.
Le commandant de la police du district de Jérusalem, Doron Turgeman, a déclaré aux journalistes présents sur les lieux que le tireur avait agi seul, selon le Times of Israel.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, est arrivé rapidement sur les lieux. Une réunion d’évaluation devait être présidée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avec de hauts responsables de la sécurité.
Le bureau du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré qu’il quittait les États-Unis, où il était en voyage personnel, afin de rentrer en Israël.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est dit « profondément préoccupé » par l’escalade de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et a appelé à la retenue.
La Maison-Blanche a publié une déclaration disant que le président américain Joe Biden condamnait fermement l’attaque et ordonnait à son équipe de sécurité nationale d’offrir une assistance à leurs homologues israéliens.
Le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, a déclaré aux journalistes lors d’un point presse que Washington n’envisageait pas de changement concernant la visite du secrétaire d’État Antony Blinken en Israël la semaine prochaine.
Les colons israéliens se sont installés à Neve Yaakov après l’occupation de la ville par les forces israéliennes en 1967. Les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont considérées comme illégales au regard du droit international.
Nouvelle fusillade samedi matin
Une nouvelle attaque à Jérusalem-Est a fait deux blessés samedi matin, selon les services de secours israéliens, dans le quartier palestinien de Silwan, situé en bordure de la vieille ville.
Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a précisé que les deux victimes étaient un homme de 23 ans et un autre de 47 ans avec « des blessures par balles dans le haut du corps ».
L’auteur des coups de feu ayant blessé deux personnes, un père et son fils, est un Palestinien âgé de 13 ans, a indiqué la police israélienne dans un communiqué.
L’attaque a été perpétrée sur le site archéologique de la Cité de David, et l’adolescent, originaire de la partie de la ville sainte occupée par Israël, a été « neutralisé et blessé ».
Contexte brûlant
Ces deux fusillades interviennent un jour après que les forces israéliennes ont tué dix Palestiniens en Cisjordanie, dont neuf lors d’un raid à grande échelle dans le camp de réfugiés de Jénine.
Les civils et soldats israéliens ont tué plus de 30 Palestiniens depuis le début du mois, un chiffre qui témoigne de la violence croissante israélienne à leur encontre.
Sur l’année 2022, davantage de Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est que durant la Seconde Intifada .
Au moins 220 personnes sont mortes dans des attaques israéliennes dans les Ttrritoires occupés en 2022, dont 48 enfants. Sur le nombre total de morts, 167 provenaient de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et 53 de la bande de Gaza.
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