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Cinq séismes meurtriers au Moyen-Orient à travers l’histoire

La région a connu certains des pires tremblements de terre au monde, notamment dans les zones de Turquie et de Syrie touchées ce lundi
Ruines du palais séleucide détruit lors du tremblement de terre de 526 à Antioche, illustrées par l’artiste Louis-François Cassas (domaine public)
Ruines du palais séleucide détruit lors du tremblement de terre de 526 à Antioche, illustrées par l’artiste Louis-François Cassas (domaine public)

Lundi, un tremblement de terre majeur d’une magnitude de 7,8 suivi de plusieurs répliques – dont l’une de 7,5 lundi à la mi-journée et une autre de 5,5 mardi avant l’aube – a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, tuant plus de 8 000 personnes et en blessant des milliers d’autres. Le Moyen-Orient a subi de nombreux séismes au fil des siècles, dont certains parmi les plus graves de l’histoire. 

Celui de lundi a touché la province de Hatay en Turquie ainsi que les provinces du nord-ouest de la Syrie, des zones qui avaient déjà connu deux des séismes les plus meurtriers au monde. 

L’Iran, la Palestine et l’Égypte ont également été dévastés par des secousses sismiques qui ont endommagé des bâtiments historiques et tué des dizaines de milliers de personnes. 

Middle East Eye revient sur cinq des plus importantes catastrophes dans la région au cours de ces deux derniers millénaires.

1138 : Alep, Syrie 

Le séisme qui frappa Alep le 11 octobre 1138 fut l’un des pires de l’histoire. La catastrophe aurait tué environ 230 000 personnes selon Ibn Taghribirdi, historien égyptien du XVe siècle.

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Il s’est produit dans une région du nord de la Syrie entre les plaques tectoniques arabique et africaine.

La citadelle d’Alep s’effondra totalement, tandis qu’un fort musulman à al-Atarib (aujourd’hui dans la province d’Alep) fut également détruit, tuant 600 gardes de la ville. 

À l’époque, Alep était sujette aux révoltes en raison des batailles entre les forces musulmanes et les croisés. 

La citadelle des croisés dans la ville proche de Harem, aujourd’hui dans la province d’Idleb, fut également rasée. 

Ce puissant séisme fut l’un des nombreux tremblements de terre à ravager les régions du nord de la Syrie et de l’ouest de la Turquie entre 1138 et 1139. 

856 : Damghan, Iran 

Le séisme de Damghan dans le nord de l’Iran en 856 fut l’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire mondiale. 

Le 22 décembre 856, un séisme majeur d’une magnitude de 7,9 et d’une intensité X (intensité maximum sur l’échelle de Mercalli) frappa les montagnes de l’Elbourz en Iran. 

Il aurait tué quelque 200 000 personnes, bien que ce bilan soit contesté. L’Institut américain d’études géologiques le classe 6e des tremblements de terre les plus meurtriers de l’histoire. 

La ville de Damghan fut en grande partie détruite, comme d’autres régions aux alentours.

Damghan était la capitale de la province perse médiévale de Qumis, jusqu’à sa destruction en 1723.

L’Iran est à cheval entre les plaques arabique et eurasienne, lesquelles se percutent fréquemment, provoquant des secousses sismiques dévastatrices.  

526 : Antioche, Turquie

En 526, un tremblement de terre meurtrier frappa la ville alors byzantine d’Antioche, aujourd’hui dans la province turque de Hatay. 

Si Antioche fut touchée, c’est à cause de son emplacement : point de convergence de trois plaques tectoniques (africaine, arabique et anatolienne). C’est cette même convergence qui est à l’origine du séisme de lundi dans la province de Hatay. 

Cette catastrophe naturelle tua 250 000 personnes selon certaines estimations. Beaucoup de ces décès ne furent pas une conséquence du séisme initial mais de la série d’incendies que celui-ci déclencha. 

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Ce séisme était probablement d’une magnitude de 7 selon les estimations modernes. 

La Domus Aurea, grande église octogonale, figurait parmi les monuments détruits par l’incendie qui en résulta. 

Certains chercheurs pensent que le lourd bilan pourrait s’expliquer par la tenue d’un festival chrétien pour l’Ascension, attirant des voyageurs de tout l’Empire byzantin. 

L’empereur Justinien, qui avait accédé au trône byzantin un an après l’événement, dépensa énormément d’argent pour reconstruire la ville. Cela fut en pure perte car la ville fut mise à sac par les Perses à peine dix ans plus tard. 

1033 : vallée du Jourdain, Palestine 

Le séisme de 1033 dans la vallée du Jourdain en Palestine ravagea des pans entiers de la région du Levant. 

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Ce tremblement de terre d’une magnitude comprise entre 6,7 et 7,1 selon la plupart des universitaires fit au moins 70 000 victimes. 

Cette catastrophe est imputée au rift de la mer Morte, une série de lignes de faille entre les plaques tectoniques africaine et arabique qui pourrait avoir provoqué de nombreuses secousses depuis deux mille ans. 

Les villes de Naplouse, Jéricho, Hébron, Tibériade, Ashkelon et Akka furent détruites. Une mosquée fut détruite à Gaza tandis que les murs et les églises furent endommagés dans la vieille ville de Jérusalem.  

Le palais de Hicham, grand site des débuts de l’islam à Jéricho (encore visité à ce jour), fut détruit. Des dommages furent également signalés en Syrie et en Égypte. 

Selon les archives historiques, la destruction suivit un schéma similaire au séisme qui s’était produit en 749 en Galilée, lequel avait tué des dizaines de milliers de personnes. 

1754 : Le Caire, Égypte 

En Égypte, des dizaines de milliers de personnes furent tuées dans un séisme dévastateur au Caire en 1754. 

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Celui-ci, d’une magnitude estimée à 6,6, aurait causé la mort de 40 000 personnes dans la ville appartenant alors à l’Empire ottoman. 

Beaucoup de bâtiments, provoquant la mort de nombreux habitants. 

Certaines parties de la Cité des morts, nécropole et cimetières de l’ère préislamique au Caire, furent détruites. 

Le monastère Sainte-Catherine dans la péninsule du Sinaï, aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, fut également endommagé puis restauré. 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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