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Une délégation israélienne à Riyad pour une réunion de l’UNESCO, une première

L’Arabie saoudite a déclaré à plusieurs reprises qu’elle s’en tenait à la position de la Ligue arabe, vieille de plusieurs décennies, qui consiste à ne pas établir de liens officiels avec Israël tant que le conflit avec les Palestiniens n’est pas résolu
Lors de la 45e session étendue du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad, le 11 septembre, une plaque a été posée pour réserver le siège de la délégation d’Israël (AFP/Fayez Nureldine)
Lors de la 45e session étendue du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad, le 11 septembre, une plaque a été posée pour réserver le siège de la délégation d’Israël (AFP/Fayez Nureldine)

Une délégation israélienne a participé lundi 11 septembre à Riyad à une réunion de l’UNESCO, la première visite publique de représentants de l’État d’Israël en Arabie saoudite, sur fond de spéculations au sujet d’une possible normalisation entre les deux pays.

Poids-lourd du Moyen-Orient et gardienne des lieux saints musulmans, l’Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël et n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à l’État israélien de normaliser ses liens avec notamment deux voisins du royaume saoudien, les Émirats arabes unis et Bahreïn.

La délégation d’Israël participe à la 45e session étendue du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad le 11 septembre 2023 (AFP/Rania Sanjar)
La délégation d’Israël participe à la 45e session étendue du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Riyad le 11 septembre 2023 (AFP/Rania Sanjar)

« Nous sommes heureux d’être là. C’est un bon premier pas », a déclaré à l’AFP un responsable israélien qui a requis l’anonymat. « Nous remercions l’UNESCO et les autorités saoudiennes », a-t-il ajouté.

Un correspondant de l’AFP a vu les membres de la délégation israélienne assis dans la salle de réunion. Sur la table devant eux une plaquette avec le mot « Israël » écrit dessus.

Une réunion élargie du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO se tient actuellement en Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite a déclaré à plusieurs reprises qu’elle s’en tenait à la position de la Ligue arabe, vieille de plusieurs décennies, qui consiste à ne pas établir de liens officiels avec Israël tant que le conflit avec les Palestiniens n’est pas résolu.

« Attitude chaleureuse »

Les espoirs d’un accord sont nés début mai lorsque le proche conseiller de Biden Jack Sullivan a déclaré que la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël était dans l’intérêt de la sécurité nationale américaine.

Les deux pays coopèrent discrètement en matière de sécurité et de renseignements pour combattre l’Iran.

Les efforts des États-Unis pour admettre Israël au sein du CENTCOM (centre de commandement central américain pour le Moyen-Orient) ont étendu ces liens dans le domaine de la défense. L’année dernière, pour la première fois, l’Arabie saoudite et Oman ont rejoint publiquement Israël lors des exercices navals menés par les Américains.

Ces derniers mois, Riyad et Washington se sont entretenus sur les conditions posées par l’Arabie saoudite pour progresser sur la voie de la normalisation, notamment des garanties de sécurité et une assistance pour un programme nucléaire civil doté d’une capacité d’enrichissement d’uranium.

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L’Arabie saoudite a besoin de savoir si les Israéliens « s’activent pour que des progrès tangibles soient réalisés dans la résolution du conflit israélo-palestinien », avait déclaré à l’AFP en août Hesham Alghannam, analyste saoudien de l’université arabe Nayef pour les sciences de la sécurité à Riyad.

Malgré l’absence de relations, Riyad avait annoncé en juillet 2022 l’ouverture de son espace aérien à « tous les transporteurs », y compris israéliens. À l’époque, le royaume avait nié que cette mesure soit le signe d’un processus de normalisation.

En août, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a remercié les autorités saoudiennes de leur « attitude chaleureuse » à l’égard de passagers israéliens après l’atterrissage forcé à Djeddah dans l’ouest du royaume d’un avion reliant les Seychelles à Tel Aviv.

Le même mois, un sommet en Égypte entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le roi de Jordanie Abdallah II et le président palestinien Mahmoud Abbas, a « discuté des efforts américains visant à parvenir à la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël et des exigences de l’Autorité palestinienne dans la cadre de la signature d’un tel accord », avait alors indiqué une source palestinienne proche du dossier.

L’Égypte et la Jordanie, premiers pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël, respectivement en 1979 et en 1994, sont les grands alliés régionaux de Riyad.

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