L’Autorité palestinienne a une « liste de souhaits » en échange de la normalisation saoudo-israélienne
Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a adressé une série d’exigences à l’Arabie saoudite en échange de son soutien à la normalisation des relations entre Israël et le royaume, selon un média américain.
Citant un certain nombre de sources israéliennes et américaines mercredi, Axios a indiqué que les Palestiniens souhaitaient des changements de statut dans des parties de la Cisjordanie occupée actuellement considérées comme étant en zone C. Celles-ci sont actuellement interdites à la grande majorité des résidents palestiniens du territoire et sont entièrement sous contrôle militaire israélien.
Les responsables palestiniens souhaitent que ces territoires soient désignés zone B, c’est-à-dire sous contrôle israélien en matière de sécurité mais où l’administration civile est gérée par l’Autorité palestinienne.
Parmi les autres exigences énumérées dans l’article figurent l’ouverture d’un consulat saoudien à Jérusalem et la reprise par les Israéliens des négociations sur le statut final avec un « calendrier clair ».
Hussein al-Sheikh, conseiller principal d’Abbas qui dirige les consultations sur la question avec Riyad, a donné il y a trois mois au conseiller saoudien à la sécurité nationale Musaid ben Mohammed al-Aiban la liste des objectifs possibles, a rapporté Axios.
Un précédent article du Wall Street Journal indiquait que les responsables saoudiens envisageaient de reprendre l’aide financière à l’Autorité palestinienne afin d’obtenir du soutien pour leurs efforts de normalisation avec Israël.
En 2016, Riyad a réduit son aide à l’Autorité palestinienne et l’a complètement arrêtée en 2019. La raison invoquée alors était l’incapacité des responsables palestiniens à combattre la corruption.
On s’attend depuis longtemps à ce que l’Arabie saoudite rejoigne une liste croissante de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël.
Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont tous signé des accords avec Israël ces dernières années, mais Riyad hésite à aller de l’avant sans obtenir en retour des concessions de la part des Israéliens. Abbas a fermement condamné ces accords, les qualifiant de « trahison ».
Les responsables saoudiens ont déjà déclaré qu’il n’y aurait pas de normalisation avec Israël sans la création d’un État palestinien indépendant, mais les derniers articles dans les médias américains ne semblent pas indiquer qu’il s’agit d’une exigence non négociable des efforts de normalisation.
« Plus proche que jamais »
Il est difficile de prédire si un accord de normalisation saoudo-israélien sera bientôt signé étant donné les informations contradictoires sur les progrès réalisés par les deux parties au cours des négociations.
En juin, Aaron David Miller, ancien responsable du Département d’État américain, a déclaré à Middle East Eye qu’« il ne fai[sait] aucun doute que [les parties étaient] plus proches que jamais d’un accord, étant donné le fait que c’était quasiment le néant il y a quelques années ».
L’administration du président Joe Biden serait désireuse de conclure un accord avant l’élection présidentielle américaine de 2024, qui verra probablement s’affronter à nouveau Joe Biden et l’ancien président Donald Trump.
Un accord constituerait un trophée diplomatique majeur pour l’un ou l’autre des candidats, qui sont tous deux de fervents soutiens d’Israël.
Il est dit que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui dirige de facto le royaume, attendrait « quelque chose d’exceptionnel ».
Même si certaines des revendications de Riyad concernent les Palestiniens, elles se situent en dessous du « seuil de l’État », selon les analystes avec lesquels MEE s’est entretenu.
L’Arabie saoudite souhaite notamment des garanties américaines au sujet de sa sécurité et le soutien de l’Occident à son programme nucléaire.
Traduit de l’anglais (original).
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