Israël-Gaza : polémique dans la classe politique française autour de la réaction de la gauche radicale
« Ils ont franchi la ligne rouge de l’apologie du terrorisme, ils doivent être sanctionnés ! » « Un nouveau cap dans l’indécence et l’ignominie. » « L’obsession anti-Israël à l’extrême gauche prend une nouvelle fois pour cible les juifs de France. »
En France, les propos tenus par les personnalités de La France insoumise (LFI, gauche radicale) après la riposte militaire israélienne sur Gaza en réponse aux attaques du Hamas samedi 7 octobre ont été condamnés par une partie de la classe politique sur les réseaux sociaux et par la Première ministre Élisabeth Borne.
Au départ de cette nouvelle controverse, un tweet de Jean-Luc Mélenchon.
Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer. La France…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 7, 2023
Le leader de LFI a ensuite été rejoint par Louis Boyard. En réponse au tweet d’Emmanuel Macron qui a condamné les attaques « contre Israël, ses soldats et sa population » et déclaré la France « solidaire d’Israël et des Israéliens », le député du Val-de-Marne a accusé Paris de « fermer depuis trop longtemps les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine » et de « renvoyer dos à dos la violence de l’État israélien et celle de groupes armés palestiniens ».
Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine.
— Louis Boyard (@LouisBoyard) October 7, 2023
Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l’état israélien et celle de groupes armés palestiniens.
Des années d’inaction et toujours les civils qui en paient le… https://t.co/h4dVW6X7di
Le groupe parlementaire La France insoumise a également publié un communiqué pour appeler la France, l’Union européenne et la communauté internationale à « agir sans délai » et pour insister sur le contexte dans lequel cette nouvelle flambée de violence survient : celui d’une « intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ».
🔴 COMMUNIQUÉ DU GROUPE PARLEMENTAIRE @FiAssemblee
— Mathilde Panot (@MathildePanot) October 7, 2023
Israël-Palestine : pour une paix juste et durable, stop à l'escalade !
L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à… pic.twitter.com/051jHTxbSm
En ne prenant pas clairement partie pour Israël, Jean-Luc Mélenchon a été attaqué par la Première ministre Élizabeth Borne, interviewée sur la chaîne BFMTV.
« Je pense que les positions de La France insoumise sont bien connues, avec beaucoup d’ambiguïté » et avec de l’« antisionisme », qui est « parfois aussi une façon de masquer une forme d’antisémitisme », a-t-elle estimé en défendant Israël comme un « État démocratique » pendant que le Hamas est « une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne ».
Élisabeth Borne (@Elisabeth_Borne) dénonce les "ambiguïtés" de LFI sur les attaques du Hamas en Israël pic.twitter.com/KjbQO6ziSF
— BFM Politique (@BFMPolitique) October 8, 2023
« À l’extrême gauche, la violence verbale est assumée, la recherche du chaos revendiquée », a-t-elle ajouté, en dénonçant aussi les « méthodes » de l’extrême droite : « désigner des boucs émissaires, faire de la démagogie à tout crin, et dresser les Français les uns contre les autres ».
Pour elle « les deux extrêmes ont cela en commun : ils ne cherchent pas la cohésion, mais la confrontation. Ils ne cherchent pas l’apaisement, mais l’embrasement ».
À l’extrême droite justement, Marion Maréchal, vice-présidente exécutive de Reconquête!, le parti politique d’extrême droite fondé en 2021 pour soutenir la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, a elle aussi réagi en jugeant « écœurant » l’argumentaire de La France insoumise, mais pour d’autres raisons.
Pour la @FranceInsoumise de Jean-Luc Mélenchon et le @NPA_officiel de Philippe Poutou, les kidnappings d’enfants israéliens par le Hamas, les corps mutilés de femmes et les prises d’otage de vieillards, sont les manifestations légitimes de "la résistance palestinienne". Écœurant.
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) October 8, 2023
La nièce de Marine Le Pen dénonce en effet « les commandos de jihadistes du Hamas infiltrés en Israël », appelant la France à « se tenir sans ambiguïté au côté d’Israël ».
De son côté, Marine Le Pen (Rassemblement national, extrême droite) a commenté : « Les frappes du groupe terroriste du Hamas contre le territoire israélien sont un acte de guerre inacceptable. »
La sortie d’Élisabeth Borne a provoqué une nouvelle levée de boucliers à gauche. Jean-Luc Mélenchon a répondu à la Première ministre en l’accusant de « profit[er] de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI ».
Ces propos sont ignobles.
— Manuel Bompard (@mbompard) October 8, 2023
Madame Borne ferait mieux de se mettre au travail pour construire la paix au Proche Orient plutôt que de profiter de cette situation pour polémiquer avec la France insoumise.
Qu'a fait le président de la République sur ce sujet depuis 6 ans ? pic.twitter.com/TdblLPvYdC
« Au lieu de générer des polémiques assez décalées avec la gravité » du conflit entre Israël et Gaza, Élisabeth Borne « devrait surtout mettre toute son énergie à demander à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU demande un cessez-le-feu immédiat », a appuyé la leader de la CGT Sophie Binet sur France Inter.
.@BinetSophie répond sèchement à Élisabeth Borne : "Au lieu de générer des polémiques assez décalées avec la gravité du moment, la Première ministre devrait mettre toute son énergie à demander à ce que l'ONU demande un cessez-le-feu immédiat" #Gaza #Israël #QuestionsPol pic.twitter.com/daUFdfqmm0
— France Inter (@franceinter) October 8, 2023
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