Guerre Israël-Palestine : de fausses informations ont été fournies par des responsables et bénévoles israéliens sur les crimes commis le 7 octobre
Haaretz, journal israélien de premier plan, a détaillé comment des récits non vérifiés et inexacts sur l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre ont conduit à la publication d’informations qui se sont révélées inexactes.
Certains de ces témoignages, qui décrivent des atrocités prétendument commises par des combattants palestiniens ce jour-là, ont été fournis par des responsables et des soldats israéliens ainsi que par des sauveteurs bénévoles.
Haaretz a recoupé certaines de ces allégations dans un article publié dimanche et constaté qu’elles ne concordaient pas.
L’armée israélienne a admis qu’au moins un soldat ayant alimenté l’une de ces histoires avait commis des erreurs.
Zaka, une organisation bénévole de recherche et de sauvetage qui a travaillé sur les lieux des attaques et a fourni des témoignages aux médias, a également déclaré que certains de ses membres avaient peut-être « mal interprété » ce qu’ils avaient vu et qu’ils n’étaient pas des pathologistes professionnels.
L’un des principaux sujets à avoir fait l’objet de nombreux reportages non confirmés et de désinformation est la mort d’enfants et de bébés, selon Haaretz.
« Bébés décapités »
Le 7 octobre, des centaines de combattants palestiniens ont pris d’assaut le sud d’Israël, attaquant des avant-postes et des bases militaires ainsi que des zones résidentielles. Quelque 1 200 Israéliens ont été tués lors de l’attaque.
En l’absence de liste officielle des victimes publiée par Israël, Haaretz a établi une liste de décès confirmés, laquelle comprend plus de 30 enfants. La liste n’est pas complète, car les travaux médico-légaux se poursuivent.
Quelques jours après l’attaque, dans un reportage qui a ensuite fait la une des journaux du monde entier, la chaîne d’information israélienne i24 a affirmé que 40 bébés avaient été décapités.
Alors que des doutes sur la véracité de cette histoire ont commencé à émerger, d’autres récits non confirmés d’atrocités présumées commises contre des enfants et des nourrissons ont fait surface.
Parmi eux, un témoignage de Golan Vach, chef du service militaire israélien de recherche et de sauvetage, qui a affirmé avoir vu les corps de bébés brûlés.
La semaine dernière, un journaliste israélien a partagé une interview avec un soldat qui affirmait que « des bébés et des enfants [avaient] été pendus en rang à des cordes à linge ».
Selon Haaretz, ces allégations sont fausses.
Les informations recueillies auprès de l’Institut national d’assurance d’Israël, des policiers et des dirigeants des kibboutzim ont montré qu’un seul bébé avait été identifié parmi les personnes tuées jusqu’à présent, alors que le processus d’identification est pratiquement terminé.
Parmi les autres enfants en bas âge tués ce jour-là figurent un enfant de 4 ans, deux enfants de 6 ans et deux enfants de 5 ans.
La majorité des mineurs tués étaient âgés de 12 à 17 ans, certains sont morts sous les roquettes.
Selon Haaretz, un porte-parole de l’armée a déclaré que le soldat qui avait raconté l’histoire des « enfants pendus à des cordes à linge » était un réserviste qui ne s’exprimait pas à titre officiel.
L’armée a nié ses allégations.
Aucune preuve disponible
Concernant les témoignages de Golan Vach, l’armée a déclaré qu’il s’était mal exprimé en disant bébés alors qu’il voulait dire enfants.
Une autre fausse déclaration a été faite par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a annoncé au président américain Joe Biden que les Palestiniens « avaient attaché des dizaines d’enfants » ensemble, les avaient brûlés et exécutés.
Il n’existe aucune preuve disponible suggérant que des groupes d’enfants ont été retrouvés morts au même endroit tel que le décrit Netanyahou, selon Haaretz.
Une autre fausse déclaration a été faite par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui a annoncé au président américain Joe Biden que les Palestiniens « avaient attaché des dizaines d’enfants » ensemble, les avaient brûlés et exécutés
Une autre histoire, selon laquelle un bébé israélien aurait été retrouvé brûlé dans un four, provenait d’Eli Beer, président de United Hatzalah of Israel, une organisation bénévole de services médicaux d’urgence.
Haaretz a conclu que cette histoire aussi était fausse. Une source de United Hatzalah a déclaré au journal que l’allégation provenait d’un volontaire qui pensait avoir vu ce bébé et l’avait dit à Eli Beer à tort.
D’autres récits fournis par le groupe de bénévoles Zaka semblent également incompatibles avec les informations disponibles sur l’âge et le lieu des personnes tuées.
L’un des membres du groupe a par exemple déclaré avoir vu vingt corps brûlés d’adolescents à Kfar Aza et vingt autres à Beeri.
Ces chiffres ne correspondent pas aux détails des enfants tués dans ces communautés.
« Mal interprété »
Haaretz a indiqué que deux mineurs, âgés de 14 et 16 ans, avaient été identifiés parmi les personnes tuées jusqu’à présent à Kfar Aza.
À Beeri, neuf mineurs au total ont été tués, la plupart ont été retrouvés morts à leur domicile avec leurs familles.
Le même bénévole de Zaka a affirmé avoir vu le corps d’une femme enceinte tuée par balle à Beeri qui avait été éventrée et dont le fœtus avait été poignardé.
Il a déclaré que deux enfants, âgés de 6 et 7ans, avaient été retrouvés morts à côté d’elle.
Cependant, sur les 87 personnes tuées à Beeri, aucune n’était âgée de 6 ou 7 ans, a rapporté Haaretz.
Concernant la femme enceinte, les habitants de Be’eri ont émis des doutes quant au fait que l’incident se soit produit dans leur communauté.
La police a également déclaré qu’elle n’en avait pas été informée. Une source du camp militaire de Choura, où les corps ont été identifiés et préparés pour leur inhumation, a dit ne pas en avoir eu connaissance.
En réponse aux questions de Haaretz, Zaka a déclaré que les volontaires avaient peut-être « mal interprété ce qu’ils [avaient] vu ».
« Les volontaires ne sont pas des experts en pathologie et ne disposent d’aucun outil professionnel pour identifier la personne assassinée et son âge, ou pour déclarer la manière dont elle a été tuée », a indiqué l’organisation.
Traduit de l’anglais (original).
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