Après la mort d’un troisième collaborateur, la France fait évacuer 42 personnes de la bande de Gaza
La France a annoncé lundi soir avoir pu faire évacuer de la bande de Gaza 42 personnes, des ressortissants français, résidents français ou collaborateurs de l’Institut français, avec les membres de leurs familles.
« À la demande de la France, 42 personnes ont pu quitter ce jour la bande de Gaza, par le point de passage de Rafah », vers l’Égypte, indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères, ce qui porte à plus de 200 le nombre de personnes évacuées de Gaza « sur demande de la France ».
L'Ambassadeur de France et le Consul Général au Caire ont accueilli hier soir 42 ressortissants français, résidents français, collaborateurs de l’Institut français, avec les membres de leurs familles évacués depuis #Gaza, grâce aux efforts de la #France. pic.twitter.com/h9PwlKa24v
— France en Égypte (@FranceenEgypte) February 13, 2024
Cette annonce intervient après la mort, vendredi 9 février, de Rami Fayyad, un professeur de français qui collaborait depuis vingt ans avec l’Institut français de Gaza, décédé de maladie faute de traitement du fait des « conditions sanitaires catastrophiques » sur place, avaient indiqué vendredi à l’AFP des sources diplomatiques.
Notre collègue, Rami Fayyad, enseignait le français depuis plus de 20 ans à l’institut français. Malade, il n’a pu être évacué et est décédé, faute de soins…
— L'éducation avec Gaza (@EnseignantsGaza) February 11, 2024
L’Etat français ne doit plus abandonner ses agents !#Cease_fire_In_Gaza_Now @francediplo @IFjerusalem @Elysee pic.twitter.com/lQjL9WkgpN
« C’est le troisième agent palestinien qui décède à Gaza », avait déploré une de ces sources. « Le malaise grandit chez les agents du Quai d’Orsay, qui souhaitent qu’un hommage soit rendu à ces agents de l’État tragiquement disparus. »
Paris était parvenu en novembre à faire évacuer une centaine de personnes – des Français, leurs ayants droit et des agents de l’Institut français – mais des agents palestiniens avaient été contraints de rester dans la bande de Gaza.
L’un d’entre eux était mort en décembre « des suites de ses blessures lors d’un bombardement israélien à Rafah », avait alors indiqué le Quai d’Orsay, qui avait « condamné » ce bombardement et « exigé que toute la lumière soit faite » sur ses circonstances. Fathia Azaiza, une agente avait également péri en octobre, dans des circonstances qui n’ont pas été dévoilées.
Embargo sur les armes
Selon le ministère des Affaires étrangères, l’évacuation annoncée lundi est « le résultat des démarches des autorités françaises, menées au plus haut niveau ».
Les personnes évacuées ont été prises en charge côté égyptien par l’ambassade de France et le Consulat général de France au Caire, en coordination avec les équipes du Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
La France a exhorté dimanche Israël à l’arrêt des combats pour éviter « un désastre ».
« Une offensive israélienne à grande échelle à Rafah créerait une situation humanitaire catastrophique d’une nouvelle dimension et injustifiable », a réagi le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères Christophe Lemoine. « Afin d’éviter un désastre, nous réitérons notre appel à un arrêt des combats », a-t-il ajouté dans une déclaration écrite.
Le groupe parlementaire de La France insoumise (LFI, gauche radicale), qui estime que « la France doit porter une voix encore plus forte », a annoncé qu’il déposerait ce mardi 13 février une résolution parlementaire pour appeler la France à reconnaître l’État de Palestine à l’ONU.
🔴🗣 « Ce sont maintenant 1,4 million de Palestiniens qui sont coincés à #Rafah où Dorénavant, Netanyahu lance des attaques !
— Groupe parlementaire La France Insoumise - NUPES (@FiAssemblee) February 13, 2024
Notre groupe dépose aujourd'hui une résolution pour appeler lla France à reconnaître l'État de Palestine au sein de l'ONU ! » - @MathildePanot pic.twitter.com/DIwztmd0pT
Son leader, Jean-Luc Mélenchon a également demandé lundi 12 février un « embargo sur les armes » et des « sanctions économiques » contre Israël.
« Sniper, bombardements à Rafah, les criminels de guerre font la loi. Il faut les empêcher d’agir. Il faut respecter la signature de la France sur la Convention pour la prévention et la répression des génocides », a-t-il notamment plaidé.
Jean-Luc Mélenchon estime à cet effet qu’un embargo sur les armes et des sanctions économiques sont aujourd’hui « la voie la plus courte pour imposer le cessez-le-feu ».
Ces deux revendications ont été portées par de le groupe LFI à l’Assemblée nationale depuis plusieurs semaines et nombre de députés se sont exprimés sur la question.
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