Les Palestiniens continuent de soutenir le Hamas malgré le bilan croissant des victimes à Gaza, indique un sondage
Plus de 50 % des Palestiniens pensent que le Hamas devrait gouverner la bande de Gaza lorsque la guerre actuelle prendra fin, tandis que seulement 11 % souhaitent que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, administre l’enclave côtière, selon une enquête réalisée par un institut de sondage palestinien de premier plan.
Les résultats ont été publiés mercredi dernier par le Palestinian Center for Policy Survey and Research (PCPSR) à Ramallah en coopération avec la fondation allemande Konrad-Adenauer (KAS), alors que l’inquiétude internationale grandit face à l’escalade du nombre de civils palestiniens tués dans l’offensive israélienne contre le Hamas, qui dure depuis près de six mois.
Selon le sondage, 59 % des personnes interrogées à Gaza et en Cisjordanie occupée ont déclaré qu’elles voulaient que le Hamas dirige la Gaza d’après-guerre, soit une baisse de 5 % par rapport au dernier sondage du PCPSR et de la KAS effectué en décembre.
L’enquête montre que 13 % des personnes interrogées espèrent que l’Autorité palestinienne revienne contrôler la bande de Gaza, mais seulement sous la direction de quelqu’un d’autre qu’Abbas.
L’homme de 88 ans a vu sa popularité chuter ces dernières années en raison de son échec à faire avancer les aspirations des Palestiniens à un État et de sa réticence à rétablir les liens avec le Hamas.
Il n’y a pas non plus eu de négociations de paix substantielles avec Israël depuis plus d’une décennie, et l’Autorité palestinienne est largement considérée désormais comme une entité de plus en plus corrompue et autocratique.
Mahmoud Abbas, élu pour un mandat de quatre ans en 2005, n’a pas nommé de successeur.
Selon l’enquête, réalisée entre le 5 et le 10 mars auprès d’un échantillon de 1 580 adultes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée, 70 % des personnes interrogées se sont déclarées satisfaites du rôle joué par le Hamas au cours de la guerre, et 61 % approuvent également le rôle joué par son leader basé à Gaza, Yahya Sinwar.
Ancien membre de la branche armée du Hamas, Sinwar a passé plus de vingt ans dans une prison israélienne après avoir été reconnu coupable de l’enlèvement et du meurtre de deux soldats israéliens. Il a été libéré lors d’un échange de prisonniers en 2011.
L’enquête a également révélé que 71 % des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie pensaient que l’attaque contre le sud d’Israël le 7 octobre était « correcte », soit une baisse de seulement 1 % par rapport au précédent sondage de l’organisation publié en décembre.
Les forces israéliennes ont tué plus de 32 000 Palestiniens depuis le 7 octobre, dont au moins 14 000 enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.
Israël a été accusé d’utiliser la faim comme arme de guerre, dans la mesure où il continue de restreindre sévèrement l’entrée de l’aide humanitaire depuis plus de cinq mois.
Lundi dernier, les agences de l’ONU ont déclaré que la famine était imminente dans le nord de Gaza. Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a déclaré qu’Israël « provoquait la famine » dans la bande de Gaza assiégée.
Une initiative soutenue par l’ONU a révélé que l’ensemble de la population de Gaza, estimée à environ 2,3 millions d’habitants, souffrait d’insécurité alimentaire « aiguë », tandis que la moitié de la population souffrait d’un niveau plus élevé d’insécurité alimentaire qualifié de « catastrophique ».
Traduit de l’anglais (original).
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