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Guerre à Gaza : Israël « met en danger » la vie du leader palestinien emprisonné Marouane Barghouti

Barghouti, l’un des prisonniers politiques les plus connus, candidat présidentiel préféré des Palestiniens selon divers sondages, est isolé et torturé, selon un haut responsable
Des agents de sécurité israéliens marchent au pied d’une fresque représentant le dirigeant du Fatah emprisonné Marouane Barghouti au check-point de Qalandiya, entre Jérusalem et Ramallah, en Cisjordanie occupée, en juillet 2014 (AFP)
Par MEE

Marouane Barghouti, l’un des prisonniers politiques palestiniens les plus connus, serait soumis à l’isolement et torturé dans la prison israélienne dans laquelle il est détenu, a déclaré un haut responsable palestinien.

Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, a accusé lundi les autorités israéliennes de mettre en danger la vie de Barghouti en prison.

Cheikh a écrit sur le réseau social X que Barghouti était exposé à « l’isolement, à la torture et à des tentatives de le contraindre, de l’humilier et de le battre, mettant sa vie en danger ».

Barghouti, 64 ans, aurait été battu par des gardiens de prison israéliens ces derniers jours, selon Qadura Fares, chef de la Commission palestinienne pour les affaires des détenus et des ex-prisonniers.

Fares a indiqué que ces mauvais traitements faisaient partie d’une campagne de répression plus vaste à l’encontre des prisonniers palestiniens qui s’est intensifiée depuis le début du mois de Ramadan.

Les mesures punitives comprennent « des passages à tabac sévères, des insultes, des humiliations et la confiscation du Coran des cellules ».

« La situation est devenue plus dangereuse que quiconque pouvait l’imaginer, car la vie des prisonniers est véritablement menacée », a prévenu Fares.

Il a ajouté qu’un autre prisonnier de premier plan, Thabet Merdawi, un dirigeant du Jihad islamique emprisonné depuis 2002, était lui aussi confronté à une intensification des mauvais traitements.

« Nous appelons la communauté internationale, les institutions et les organisations internationales à intervenir immédiatement et de toute urgence afin de mettre fin aux mesures répressives prises contre nos prisonniers et nos dirigeants dans les prisons de l’occupation, de les protéger et de les libérer immédiatement », a déclaré Cheikh.

Isolement

Barghouti, 64 ans, est en prison depuis plus de deux décennies, malgré les appels de plus en plus nombreux à sa libération au fil des années.

Le mois dernier, le ministre israélien de la Sécurité, le politicien d’extrême droite Itamar Ben Gvir, a annoncé que Barghouti avait été placé à l’isolement.

« Je suis heureux que les services de sécurité israéliens mettent en œuvre ma politique très claire à l’égard des terroristes dans les prisons et aient transféré aujourd’hui le meurtrier Marouane Barghouti de la prison d’Ofer à l’isolement à la suite d’informations sur un soulèvement planifié », a-t-il écrit sur X.

Les témoignages de Palestiniens faisant état de mauvais traitements et de torture dans les prisons israéliennes se multiplient
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Les informations concernant Barghouti interviennent alors que les médiateurs ont renouvelé leur pression pour trouver un accord entre Israël et le Hamas en vue de mettre fin à la guerre à Gaza et procéder à un échange de prisonniers, lequel pourrait potentiellement inclure la libération de Barghouti.

Ce dernier a joué un rôle de direction de premier plan lors des deux Intifadas, ce qui fait de lui l’un des prisonniers palestiniens en détention israélienne les plus en vue.

Israël a accusé Barghouti d’avoir fondé les Brigades des martyrs d’al-Aqsa au début des années 2000 et l’a inculpé de 26 chefs d’accusation de meurtre et tentative de meurtre attribués au groupe.

Barghouti demeure une figure palestinienne populaire, en particulier après avoir décliné toute défense devant les tribunaux et refusé de reconnaître l’autorité du tribunal israélien.

Selon les sondages d’opinion réalisés depuis son emprisonnement, il reste le candidat présidentiel préféré du peuple palestinien.

Une enquête menée en décembre le place devant l’actuel dirigeant Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne depuis près de vingt ans, qui a annulé les élections prévues en avril 2021.

Traduit de l’anglais (original).

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