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Les Palestiniens accusent Israël d’un « massacre » contre des déplacés à Rafah

La Défense civile palestinienne dans la bande de Gaza a annoncé un bilan de 45 morts dans une attaque israélienne contre un centre pour personnes déplacées près de Rafah
Une Palestinienne tient la dépouille d’un enfant tué dans les bombardements israéliens, dans un centre médical de la zone de Tel al-Sultan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 mai 2024 (Eyad Baba/AFP)

L’Autorité palestinienne et le Hamas ont accusé Israël d’avoir commis un « massacre » en visant un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

« Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah.

La Défense civile palestinienne dans la bande de Gaza a annoncé un bilan de 45 morts, dont 23 femmes, enfants et personnes âgées.

« À la lumière de l’horrible massacre sioniste commis ce soir par l’armée d’occupation criminelle contre les tentes des personnes déplacées, nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger à se lever et à marcher avec colère », a écrit le Hamas dans un communiqué.

« Davantage d’horreur dans le ghetto de Gaza », a dénoncé sur X Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés.

« Les forces d’occupation israéliennes ont bombardé un camp de Palestiniens déplacés à Rafah, provoquant l’incendie de tentes en plastique et tragiquement brûlant vives des personnes.

« Cette cruauté, ainsi qu’un mépris flagrant du droit et du système internationaux, sont inacceptables. Le génocide de Gaza ne se terminera pas facilement sans pression extérieure : Israël doit faire face à des sanctions, à la justice, à la suspension des accords, du commerce, des partenariats et des investissements, ainsi que de la participation à des forums internationaux. »

Le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit au logement, Balakrishnan Rajagopal, a appelé à une action contre Israël après cette dernière attaque contre des Palestiniens déplacés à Rafah.

« Attaquer des femmes et des enfants alors qu’ils se retranchent dans leurs abris à Rafah est une atrocité monstrueuse. Nous avons besoin d’une action mondiale concertée pour mettre fin aux actions d’Israël maintenant », a-t-il déclaré sur X.

Traduction de la légende : « ‘’Des gens brûlés vifs’’ alors qu’Israël attaque une zone de sécurité désignée à Rafah. »

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) s’est pour sa part dite « horrifiée » par l’attaque israélienne contre le camp de Palestiniens déplacés à Tel al-Sultan, ajoutant que « cet événement meurtrier » montrait une fois de plus que nul endroit n’était sûr à Gaza.

Et l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a déclaré lundi que les informations faisant état d’attaques contre des familles cherchant refuge à Rafah étaient « horribles ». « Gaza est l’enfer sur terre. Les images d’hier soir en sont un autre témoignage », a écrit l’organisation onusienne sur X.

Des Palestiniens se rassemblent sur le site d’une frappe israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, le 27 mai 2024, qui a tué au moins 45 personnes (AFP)Des Palestiniens se rassemblent sur le site d’une frappe israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, le 27 mai 2024, qui a tué au moins 45 personnes (AFP)
Des Palestiniens se rassemblent sur le site d’une frappe israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, le 27 mai 2024, qui a tué au moins 45 personnes (AFP)

L’armée israélienne a affirmé quant à elle qu’un de ses avions avait « frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d’importants terroristes », dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar.

« La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis indiquant l’utilisation de la zone par le Hamas », a-t-elle affirmé dans un communiqué.

L’armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le weekend, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.

Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré ce lundi que la décision de la Cour devait être appliquée et que les pays européens discuteraient de la manière de prendre des mesures pour mettre en œuvre cette décision, a rapporté Reuters.

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Des frappes dans d’autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L’Hôpital koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d’une femme enceinte.

À Tel Aviv et dans le centre d’Israël, des sirènes d’alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois. L’armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé dimanche la mort de deux soldats, portant à 289 le bilan de ses militaires tués depuis l’entrée des troupes israéliennes le 27 octobre dans l’étroite bande de terre assiégée.

Depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, durant laquelle 1 170 personnes ont perdu la vie, la riposte israélienne contre la bande de Gaza a fait au moins 36 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants.

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