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Pas de solution pour la Syrie tant qu’Assad reste au pouvoir, assure le Premier ministre turc

Après avoir déclaré qu’Ankara chercherait à normaliser ses relations avec la Syrie, Binali Yıldırım dément les spéculations relatives à un possible assouplissement de la position turque vis-à-vis du président syrien
Yıldırım a déclaré plus tôt cette semaine que la Turquie chercherait à normaliser ses relations avec la Syrie (AFP)
Par AFP

Le Premier ministre turc Binali Yıldırım a déclaré que le président syrien Bachar al-Assad devait abandonner le pouvoir dans le cadre de tout accord de paix visant à mettre un terme à la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis cinq ans.

Yıldırım avait récemment annoncé qu’Ankara chercherait à avoir de bonnes relations avec la Syrie suite au succès diplomatiques de son pays auprès d’Israël et de la Russie, soulevant ainsi des spéculations quant à un possible changement de la diplomatie de la Turquie vis-à-vis de son voisin du sud-est.

La Turquie est depuis le début de la guerre l’un des plus fervents opposants à Assad, soutenant des groupes rebelles combattant pour démettre le président syrien.

Dans une interview pour la BBC mercredi soir, Yıldırım a indiqué qu’Assad devait partir dans la mesure où, s’il restait aux commandes, le conflit ne pourrait être résolu.

« D’une part, il y a Assad et, de l’autre, Daech [le groupe État islamique (EI)]. Si vous demandez, devrions-nous préférer Assad ou Daech, nous ne pouvons choisir l’un plutôt que l’autre. Tous deux doivent partir – ils sont tous les deux des problèmes pour les Syriens », a-t-il déclaré.

« Imaginons que nous nous débarrassons de Daech, le problème ne sera toujours pas résolu. Tant qu’Assad reste, le problème ne sera pas résolu. Une autre organisation terroriste émergera. »

Yıldırım a également accusé le gouvernement Assad d’avoir créé l’EI en tuant ses propres citoyens délibérément.

Mercredi à Ankara, le Premier ministre turc avait annoncé aux dirigeants provinciaux de son parti qu’il était certain que la Turquie « normaliserait » ses relations avec la Syrie.

Toutefois, il a précisé à la BBC : « Les choses doivent changer en Syrie mais d’abord Assad doit changer. À moins qu’Assad ne change, rien ne changera. »

Le conflit syrien a causé la mort de 280 000 personnes, bien qu’Yıldırım ait dit qu’un demi-million de personnes avaient été tuées.

Des millions de Syriens ont été forcés de fuir leur domicile et de partir tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La Turquie accueille actuellement environ 2,5 millions de réfugiés syriens.

Traduit de l’anglais (original).

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