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Des centaines de personnes contraintes de quitter Kirkouk après une attaque de l’EI, selon Amnesty

Les autorités de la ville contrôlée par les Kurdes détruisent les maisons de centaines de résidents arabes, leur ordonnant de quitter Kirkouk après une attaque de l’EI
Les forces de sécurité irakiennes kurdes détiennent des membres suspectés du groupe État islamique tandis qu’ellesils patrouillent à la périphérie de Kirkouk le 22 octobre, après que des militants ont attaqué la ville (AFP)
Par AFP

Selon Amnesty International, des centaines de familles ont été chassées hors de la ville irakienne de Kirkouk, apparemment en représailles d’une récente attaque du groupe État islamique (EI).

Les autorités de la ville sous le contrôle kurde ont détruit les maisons de centaines de résidents arabes et leur ont ordonné de quitter Kirkouk suite à l’attaque qui s’est déroulée le 21 octobre, a déclaré le groupe de défense de droits de l’homme basé à Londres.

Traduction : « Les forces kurdes irakiennes éjectent les Arabes (et non les Kurdes) de Kirkouk. »

Parmi les déplacés, 250 familles avaient précédemment dû fuir à Kirkouk, qui se trouve dans une zone riche en pétrole à environ 240 km au nord de Bagdad, depuis d’autres régions irakiennes.

190 autres familles auraient également été déplacées de villages environnants par les peshmergas kurdes et les forces Asayesh.

Amnesty a déclaré qu’il a été demandé à ceux qui ont été chassés de leurs maisons de retourner dans leurs villages d’origine ou d’emménager dans des camps, après avoir été suspectés d’aider l’EI à coordonner son attaque.

46 personnes sont mortes lors de ces trois jours d’affrontements, la plupart d’entre elles étaient des membres des forces de sécurité.

Le gouverneur de la province de Kirkouk, Najmeddin Karim, a déclaré à l’AFP qu’au moins 81 militants ont été tués tandis que d’autres ont été détenus.

Le rapport d’Amnesty cite des résidents déclarant que leurs maisons ont été démolies le 25 octobre, soit un jour après que Karim a annoncé que l’attaque avait pris fin.

Lynn Maalouf, directrice adjointe de la recherche pour Amnesty à Beyrouth, a rappelé que détruire des habitations civiles sans nécessité militaire constituait un « crime de guerre ».

« Expulser et déplacer de force des résidents sunnites arabes de Kirkouk est illégal et cruel. »

« Les autorités kurdes doivent immédiatement mettre fin à cette destruction illégale de biens civils et de déplacements forcés », a déclaré Lynn Maalouf.

L’assaut de l’EI sur Kirkouk semble être une tentative du groupe visant à détourner l’attention de Mossoul, où une offensive majeure pour reprendre la ville des militants est en cours.

Traduit de l’anglais (original). 

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