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Un responsable américain aurait déclaré qu'Israël n'a pas juridiction sur Jérusalem-Est

Le diplomate préparant la venue de Trump en Israël aurait affirmé que la visite du président américain au Mur occidental s’effectuerait dans un cadre privé et que le Premier ministre Netanyahou n'était pas le bienvenu pour l’y accompagner
L’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman visite le Mur occidental à Jérusalem-Est, 15 mai 2017 (AFP)

Israël exige que la Maison Blanche explique pourquoi un diplomate américain préparant la visite du président Donald Trump à Jérusalem a déclaré que le Mur occidental, qui est situé dans la partie orientale de la ville, fait partie de la Cisjordanie occupée, a déclaré lundi un responsable israélien.

Israël considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale indivisible, une revendication qui n'est pas reconnue par la communauté internationale, et le Mur occidental – le site de prière le plus sacré pour les juifs – fait partie du territoire qu'il a capturé lors de la guerre de 1967.

La chaîne 2 d'Israël a signalé qu'au cours d'une réunion de planification de la visite de Trump entre des responsables américains et israéliens, ces derniers avaient été informés que la visite du président au Mur occidental s’effectuerait dans un cadre privé. Le fonctionnaire américain aurait déclaré qu'Israël n'avait pas juridiction dans la zone et que le Premier ministre Benyamin Netanyahou n'était pas le bienvenu pour y accompagner Trump.

Alors que le gouvernement de droite d’Israël espère une attitude plus favorable de la part du nouveau président républicain après une relation tumultueuse avec son prédécesseur démocrate, Barack Obama, l'administration Trump a envoyé des messages contradictoires sur la question israélo-palestinienne.

« La déclaration selon laquelle le Mur occidental se situe dans une zone de Cisjordanie a choqué », a déclaré le responsable du bureau de Netanyahou.

« Nous sommes convaincus que cette déclaration est contraire à la politique du président Trump... Israël a pris attache avec les États-Unis sur cette question », a-t-il précisé.

En décembre 2016, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné les colonies israéliennes par le biais d’une résolution rejetée par Trump, qui n’avait pas encore pris ses fonctions de président des États-Unis.

Trump aurait demandé à Netanyahou de ralentir la construction de colonies israéliennes en Cisjordanie, mais le président américain a par ailleurs nommé un envoyé pro-colonies en Israël et la Maison Blanche s’est abstenue de condamner les projets de nouvelles unités d’habitation dans des colonies existantes.

Le président américain a également promis lors de sa campagne électorale de déplacer l'ambassade des États-Unis en Israël à Jérusalem, une décision qui provoquerait la colère des Palestiniens et de l'ensemble du monde arabo-musulman.

Ce lundi, le nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, a fait une entorse au protocole diplomatique en visitant le Mur occidental. Il est très inhabituel qu'un nouvel envoyé visite le site sacré quelques heures seulement après son arrivée en Israël.

Friedman est un juif orthodoxe qui a recueilli des fonds pour une colonie juive en Cisjordanie occupée. Avocat de profession, Friedman n'a aucune expérience diplomatique. Il assumera officiellement ses fonctions lorsqu'il présentera ses lettres de créance au président israélien Reuven Rivlin mardi.
 

Traduit de l’anglais (original).

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