Un site gazier d’Algérie attaqué à la roquette
Des miliciens ont tiré des roquettes sur un site gazier du sud de l’Algérie tôt ce vendredi matin, mais ils ont été repoussés sans pouvoir faire de victimes, ont déclaré des ouvriers à l’AFP par téléphone.
L’actif gazier d’In Salah, qui se trouve au niveau du gisement de Krechba, a été touché par des explosifs « tirés à distance » vers six heures du matin (5 h UTC), selon une déclaration officielle de Statoil corroborée par un employé.
Cette compagnie norvégienne, qui gère conjointement l’usine avec l’entreprise nationale algérienne Sonatrach et la société britannique BP, a déclaré avoir eu des contacts avec trois employés présents sur les lieux, qui sont maintenant en sécurité ; elle continue cependant à mener l’enquête sur ce qui est arrivé.
La petite ville d’In Salah a précédemment été le théâtre d’un certain nombre de manifestations contre la technique controversée de la fracturation hydraulique, qui permet d’extraire le gaz de schiste.
Des dizaines de policiers et de manifestants avaient été blessés en mars dernier lors de manifestations contre ces projets d’extraction.
Le gouvernement algérien avait annoncé l’an dernier un investissement de 70 milliards de dollars dans la technologie de la fracturation hydraulique, tandis que les prix de son principal produit d’exportation, le pétrole brut, ont chuté à leur niveau le plus bas depuis six ans.
Cependant, ce projet fut finalement suspendu suite au tollé qu’il avait soulevé chez les manifestants.
« Entre l’eau et le gaz de schiste, le peuple algérien choisira l’eau. Vous pensez vraiment que l’État algérien sera assez fou pour mettre en danger la vie de ses citoyens ? », avait alors déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.
Les écologistes affirment que la fracturation hydraulique risque de provoquer des séismes et de contaminer les réserves en eau du pays.
En janvier 2013, des combattants islamistes affiliés à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avaient attaqué un site gazier situé à In Amenas, dans le désert du Sahara, au sud de l’Algérie. Un siège de quatre jours et deux tentatives de sauvetage par l’armée algérienne s’étaient soldés par la mort de 38 otages, dont 37 étrangers et un Algérien.
Dix Japonais et cinq Norvégiens avaient trouvé la mort dans cette prise d’otages, ainsi que six ressortissants britanniques présents sur le site, qui est également exploité conjointement par Sonatrach, BP et Statoil.
Traduction de l’anglais (original) par Mathieu Vigouroux.
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