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Le nouvel avion présidentiel égyptien devrait coûter 500 millions de dollars

Alors que cet achat est jugé injustifiable en cette période de difficultés économiques, un député égyptien assure que l’avion ne coûte pas plus de 240 millions de dollars
Selon le site Simple Flying, le Boeing 747-8 remplacera l’Airbus présidentiel A340 qui a 28 ans (capture d’écran)
Selon le site Simple Flying, le Boeing 747-8 remplacera l’Airbus présidentiel A340 qui a 28 ans (capture d’écran)

Un nouvel avion présidentiel devrait être livré au gouvernement égyptien pour un coût de 500 millions de dollars, alors même que le pays a du mal à générer des devises étrangères pour ses importations et à juguler l’inflation.

L’Égypte a acquis un Boeing 747-8, repéré la semaine dernière à Shannon en Irlande, où la société International Aerospace Coatings (IAC) réalisait des travaux de revêtement et de peinture.

Simple Flying, site d’informations dédié à l’aviation, a signalé le 29 août que la compagnie allemande Lufthansa avait vendu l’un de ses Boeing 747-8 à un « client non identifié » en 2020.

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Par ailleurs, il a révélé que l’appareil 747-8 deviendrait un appareil d’affaires du pouvoir égyptien, immatriculé SU-GGG, et qu’il remplacerait l’Airbus présidentiel A340 qui a 28 ans.

La presse égyptienne a rapporté que le contrat d’acquisition de l’un des appareils de la flotte de la Lufthansa, construite par Boeing avec une nouvelle technologie en 2011, avait coûté près de 500 millions de dollars.

Boeing avait demandé à la Lufthansa de garder l’un de ses 747-8 aux États-Unis à des fins des tests et de démonstration. En 2021, cet avion a été immatriculé SU-EGY après avoir été acquis par le gouvernement égyptien et transporté en Allemagne pour y subir des travaux de maintenance et l’installation d’un nouvel intérieur.

Mustafa al-Bakri, député égyptien et journaliste, a démenti le chiffre de 500 millions de dollars, estimant son prix à pas plus de 240 millions de dollars.

Bakri a expliqué jeudi que l’Airbus présidentiel A340, actuellement utilisé par le président Abdel Fattah el-Sissi, était en mauvais état et serait retiré de la flotte en 2023.

« Un avion acquis en 2020 avant la crise économique »

« Tout avion présidentiel d’un quelconque pays contient les moyens qui permettent au président de la République et à son équipe de gérer les affaires de l’État via des moyens technologiques sophistiqués », a ajouté Bakri.

« Ce nouvel avion présidentiel vaut 240 millions de dollars. [Sissi] avait initialement refusé les 500 millions de dollars et indiqué qu’il voulait des fonctionnalités simples, donc le prix est tombé à 240 millions de dollars et l’avion a été acquis en 2020, avant la crise économique », poursuivait-il.

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Pour ces détracteurs, le prix de cet appareil est injustifiable et l’achat intervient à un moment où l’Égypte a du mal à importer du thé et des biens essentiels car sa réserve de devises étrangères dans les banques diminue.

Talaat Khalil, secrétaire général du parti conservateur égyptien a écrit que le gouvernement disposait déjà de 24 avions et qu’il pouvait utiliser l’un d’eux pour les voyages présidentiels.

Le responsable critique l’achat « d’un avion de luxe à 500 millions de dollars » par le gouvernement qui, dans le même temps, organise des réunions les lumières éteintes pour montrer à la population que le pays se dirige vers l’austérité.

« Cette affaire laisse une mauvaise impression à la population et sème la confusion, tout le monde se demande pour quelle raison la présidence achète cet avion compte tenu de la grave crise économique. »

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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