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« Un rêve d’enfant » : l’Émirati Sultan al-Neyadi va passer six mois à bord de la Station spatiale internationale

L’astronaute sera le quatrième citoyen arabe et le deuxième Émirati à partir dans l’espace. Son séjour de six mois débutera le 23 février
Sultan al-Neyadi, 41 ans, prendra place à bord de la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre de la mission SpaceX Crew-6 (NASA)
Sultan al-Neyadi, 41 ans, prendra place à bord de la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre de la mission SpaceX Crew-6 (NASA)
Par MEE

Quand on grandit à Um Ghafa, près du désert de Rub al-Khali, aux Émirats arabes unis (EAU), on grandit forcément un peu la tête dans les étoiles, le ciel nocturne étant peu pollué par les lumières de la ville.

C’est probablement ce qui a éveillé très tôt l’intérêt de Sultan al-Neyadi, 41 ans, qui partira pendant six mois, le 23 février, dans l’espace à bord de la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre de la mission SpaceX Crew-6.

Avant lui, Hazza al-Mansouri était resté huit jours à bord de l’ISS, en septembre 2019, permettant aux Émirats arabes unis d’intégrer le petit club des pays arabes ayant envoyé un homme dans l’espace.

Traduction : « Les Émirats arabes unis se préparent à la première mission longue d’un spationaute arabe. Le Centre spatial Mohammed ben Rashed annoncera les détails de la mission le 2 février à 11 h 30 [heure des Émirats]. Suivez la diffusion en direct via nos comptes sur les réseaux sociaux. »

En 1985, l’Arabie saoudite avait envoyé le prince Sultan ben Salmane ben Abdelaziz al-Saoud dans l’espace grâce à la navette spatiale Discovery de la NASA. 

Aujourd’hui, le royaume du Golfe figure parmi la vingtaine de pays à avoir signé les accords Artemis, qui visent à créer un nouveau cadre pour l’exploration spatiale et faire alunir des gens et du matériel dans les décennies à venir.

Deux ans plus tard, c’est un Syrien, Mohammed Faris, qui avait rejoint la station Mir avec des collègues russes. Il s’était distingué en faisant partie des quatre Syriens sélectionnés pour rejoindre le programme d’entraînement russe consacré aux alliés de l’Union soviétique, l’Interkosmos. Il a aujourd’hui 64 ans et vit réfugié en Turquie.

Une « obsession »

Sélectionné parmi 4 000 candidats, Sultan al-Neyadi travaillait auparavant pour l’armée des Émirats arabes unis en tant qu’ingénieur des réseaux sociaux.

Titulaire d’un doctorat en technologies de l’information de l’université Griffith en Australie et d’une licence en ingénierie électronique et des communications de l’université de Brighton au Royaume-Uni, le quadra raconte que l’espace « a toujours été une obsession ».

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De son enfance, il se rappelle avoir été marqué par les aventures du capitaine Wildstar, un des héros du dessin animé Star Blazers, et par son téléscope, qui lui a permis « de voir la Lune, Saturne et Jupiter, ce qui a été une expérience inoubliable ».

« Les fonds d’écran de mon ordinateur étaient des images de belles nébuleuses ou de galaxies lointaines prises par le télescope spatial Hubble », témoigne-t-il encore.

C’est à 37 ans qu’il entrevoit son avenir plus concrètement, lorsqu’il assiste au premier événement scientifique organisé par le Centre spatial Mohammed ben Rashed (MBRSC), l’établissement chargé du programme spatial des Émirats arabes unis, situé à Dubaï.

Devant les réalisations du pays dans le secteur spatial, notamment les satellites d’imagerie, Emirates Mars Mission « Hope Probe » et Mars Science City, « il était évident que les Émirats arabes unis faisaient tout leur possible pour faire progresser leur secteur spatial. Ce n’était qu’une question de temps avant que nous ayons un astronaute émirati », se souvient-il.

En février 2021, les Émirats arabes unis sont devenus le premier pays du Moyen-Orient à envoyer un vaisseau spatial en orbite autour de Mars – et seulement le cinquième pays du monde à réaliser cet exploit.

Traduction : « La transmission de la première image de Mars par la sonde Hope Probe est un moment décisif dans notre histoire et marque l’entrée des EAU parmi les pays avancés engagés dans l’exploration spatiale. Nous espérons que cette mission conduira à de nouvelles découvertes sur Mars qui profiteront à l’humanité. »

Ce mois-ci, les Émirats arabes unis sont devenus le premier pays du Moyen-Orient à envoyer un vaisseau spatial en orbite autour de Mars – et seulement le cinquième pays du monde à réaliser cet exploit.

Le séjour de Sultan al-Neyadi dans l’espace débutera un mois avant le début du Ramadan. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Centre spatial Johnson de Houston, l’astronaute a toutefois précisé que dans son cas, celui d’un voyageur, le jeûne n’est pas obligatoire, et que dans ce genre de mission, il peut même présenter des risques.

Les dépenses de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) dans le domaine spatial ont presque doublé au cours de la dernière décennie, passant d’un total de 755 millions de dollars en 2010 à près de 1,3 milliard de dollars en 2020, selon le rapport sur la situation du marché réalisé par Euroconsult au sujet des programmes spatiaux gouvernementaux.

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