Guerre en Palestine : cent médecins israéliens appellent à bombarder les hôpitaux de Gaza
Une centaine de médecins israéliens ont signé une lettre ouverte appelant l’armée à bombarder les hôpitaux de Gaza, les qualifiant d’« infrastructures utilisées par le Hamas », selon les médias du pays.
Dans la lettre écrite en hébreu, ils affirment : « Les organisations terroristes utilisent les hôpitaux comme quartiers généraux […] depuis des années, les citoyens d’Israël souffrent d’une terreur meurtrière.
« Les habitants de Gaza ont jugé bon de transformer les hôpitaux en nids de terroristes pour profiter de la moralité occidentale, ce sont eux qui ont provoqué la destruction sur eux-mêmes ; le terrorisme doit être éliminé partout. Attaquer les quartiers généraux des terroristes est le droit et le devoir de l’armée israélienne. »
La lettre soutient également que l’armée a l’« obligation » de cibler les hôpitaux prétendument utilisés pour abriter le Hamas, qu’elle décrit comme « pire que l’EI [le groupe État islamique] » et qui « doivent être entièrement détruits ».
« Ceux qui confondent les hôpitaux et le terrorisme doivent comprendre que les hôpitaux ne sont pas un endroit sûr pour eux », écrivent les médecins.
La lettre a été amplement condamnée en ligne, notamment par le chirurgien anglo-palestinien actuellement basé à Gaza Ghassan Abu Sitta.
« 100 médecins israéliens signent une pétition appelant à la destruction de tous les hôpitaux de Gaza. Des gens charmants avec une grande attitude collégiale. Ils ont dû prêter le même serment d’Hippocrate qu’Harold Shipman », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter), en référence à un médecin anglais condamné à la perpétuité en 2000 pour des meurtres en série.
Bombardement d’hôpitaux
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, Israël a bombardé des hôpitaux à plusieurs reprises.
En réponse à une attaque palestinienne sans précédent depuis Gaza contre les localités du sud du pays, l’armée israélienne a lancé sa campagne de bombardement la plus agressive sur la bande côtière, détruisant des quartiers entiers et bombardant à plusieurs reprises des hôpitaux et des infrastructures civiles.
À la mi-octobre, l’armée israélienne a bombardé l’hôpital al-Ahli, tuant au moins 471 personnes.
Les environs de l’hôpital al-Qods, où se réfugient 14 000 Palestiniens, ont également été bombardés à plusieurs reprises pendant plus d’une semaine, abîmant la structure du bâtiment et causant des fumées qui ont intoxiqué patients et blessés.
Le 3 novembre, des avions israéliens ont bombardé l’entrée du plus grand hôpital de Gaza, al-Shifa, faisant au moins 15 morts et 60 blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien. Des bombes ont également été larguées dans les cours de l’Hôpital indonésien.
« Je suis horrifié par l’attaque signalée à Gaza contre un convoi d’ambulances devant l’hôpital al-Shifa », a déclaré vendredi soir le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. « Les images de corps éparpillés dans la rue devant l’hôpital sont déchirantes.
« Depuis près d’un mois, les civils de Gaza, y compris les enfants et les femmes, sont assiégés, privés d’aide, tués et chassés de leurs maisons par les bombardements », a ajouté António Guterres. « Cela doit cesser. »
Des ambulances ont également été prises pour cible tout au long de la guerre, et plus d’une quinzaine d’entre elles sont désormais totalement hors d’usage.
Traduit de l’anglais (original).
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