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À Gaza, des images montrent la destruction des cimetières palestiniens par Israël

Des bulldozers ont creusé à l’intérieur même des tombes, provoquant le mélange de certaines sépultures
Des tombes rasées lors de l’offensive terrestre israélienne, dans le quartier de Faluja, dans la bande de Gaza, le 13 décembre 2023 (Reuters/Abed Sabah)
Des tombes rasées lors de l’offensive terrestre israélienne, dans le quartier de Faluja, dans la bande de Gaza, le 13 décembre 2023 (Reuters/Abed Sabah)

Le spectacle des cimetières de la bande de Gaza rasés par les forces israéliennes a laissé les Palestiniens sous le choc.

Les bulldozers militaires israéliens ont détruit plusieurs cimetières dans le nord de la bande de Gaza lors de leur incursion terrestre.

Après le retrait des chars, en début de semaine dernière, de certains cimetières et des zones environnantes, les habitants de retour sur les lieux commencent à évaluer l’ampleur des destructions.

Images satellite du cimetière d’al-Faluja datées du 6 décembre 2023 (à gauche) et du 10 décembre 2023 (à droite) (Planet Labs via Jake Godin/Scripps News)
Images satellites du cimetière d’al-Faluja datées du 6 décembre 2023 (à gauche) et du 10 décembre 2023 (à droite) (Planet Labs via Jake Godin/Scripps News)

« [Ils] n’ont rien laissé en place », témoigne à Middle East Eye Abed Sabah, un journaliste basé à Gaza.

Depuis le cimetière d’al-Faluja à Jabaliya, aujourd’hui rasé, Sabah a déclaré que des bulldozers militaires avaient creusé à l’intérieur des tombes, provoquant le mélange de certaines sépultures.

« Ces tombes sont des lieux qui ont une histoire et abritent les corps d’êtres chers », rappelle le journaliste. « Il est pénible de leur faire subir ces excavations. »

Pierres tombales déplacées

Certains habitants ont désespérément tenté de retrouver leurs proches décédés à travers les décombres dans l’espoir de reconstituer leurs tombes.

« Je suis venu visiter les tombes de mon frère et de mon oncle et je n’ai pas pu les trouver », a raconté un habitant à Al Jazeera. 

Selon le New York Times, les forces israéliennes ont endommagé ou détruit au moins six cimetières dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines.

Traduction : « Cimetière provisoire. »

Des images satellites montrent, selon l’article, des véhicules blindés opérant au sommet de ce qui était des tombes intactes dans le quartier Shejaiya à Gaza.

Des images prises par des journalistes locaux dans d’autres cimetières montrent des traces apparentes de bulldozers et des pierres tombales déplacées.

Les cimetières endommagés sont situés dans les villes de Beit Lahia, Beit Hanoun et de Gaza.

Euro-Med Human Rights Monitor, ONG basée à Genève, a déclaré avoir documenté des dommages dans les cimetières d’al-Faluja, d’Ali ben Marwan, de Sheikh Radwan, d’al-Shuhada et de Sheikh Shaaban, dans celui de l’église Saint-Porphyre de Gaza et dans le cimetière d’al-Shuhada au nord de Beit Lahia.

Jake Godin, un journaliste d’investigation pour le site Scripps News, qui a analysé les images satellites, explique à MEE que les photos avant et après montrent des bulldozers en train de déblayer ou des activités de déblaiement dans certains cimetières.

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« Vous pouvez voir de longues traînées de terre ou de la terre poussée », explique-t-il. « Quand vous regardez l’image satellite, vous voyez qu’il n’y a plus de pierres tombales, c’est juste de la terre, des bermes et de la terre poussée, puis des endroits où les véhicules [de l’armée israélienne] peuvent stationner. »

Le cimetière Ben Marwan à Shejaiya, qui a été partiellement vidé par l’armée israélienne comme le montrent les images satellites, a été repéré dans une vidéo publiée par l’armée le 10 décembre.

Les soldats ont été filmés en train de tirer à travers le cimetière et ont même tiré avec un lance-grenades.

L’armée israélienne n’a pas commenté les raisons pour lesquelles elle a ciblé des cimetières et mené des opérations à l’intérieur.

Les attaques intentionnelles contre des cimetières et autres lieux religieux pourraient être considérées comme des crimes de guerre.

Euro-Med Human Rights Monitor a accusé les forces israéliennes de « détruire des dizaines de tombes au mépris total du caractère sacré des morts ».

« Cadavres volés »

En plus d’avoir rasé le cimetière, l’organisation de défense des droits de l’homme a déclaré que l’armée israélienne avait vandalisé certaines tombes et « volé des cadavres qui appartiendraient à des militants palestiniens ».

« Israël viole systématiquement le caractère sacré des morts et des cimetières, en violation flagrante des principes du droit international humanitaire et des règles de la guerre en matière de protection des cimetières lors des conflits armés », a souligné le groupe dans un communiqué.

La destruction des cimetières a également bloqué l’accès des Palestiniens aux tombes, obligeant nombre d’entre eux à enterrer leurs proches dans des endroits inhabituels à travers la bande de Gaza.

Des images diffusées par les médias locaux ont montré des habitants utilisant les marchés, les bords des routes et les cours des hôpitaux comme lieux de sépulture.

Les obstacles à l’inhumation sont particulièrement importants dans le nord de Gaza en raison du nombre croissant de morts au cours de la campagne de bombardements par l’armée israélienne. 

Les bombardements incessants ont tué au moins 18 800 Palestiniens en 72 jours, dont la plupart sont des enfants et des femmes. En Israël, environ 1 140 personnes ont été tuées au cours de la même période.

Traduit de l’anglais (original).

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