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Gaza : l’armée israélienne accusée d’avoir interdit aux médecins et familles l’accès à des bébés prématurés retrouvés morts

Les corps des cinq bébés palestiniens prématurés ont été découverts à l’hôpital al-Nasr alors que des journalistes et des travailleurs humanitaires examinaient les décombres de l’établissement de santé lors de la trêve
Des images d’un média émirati semblant montrer les dépouilles des bébés prématurés à l’hôpital al-Nasr (Al-Mashhad)
Par MEE

Le médecin palestinien Ashraf al-Qidreh, basé à Gaza, a déclaré mercredi à l’AFP que les soldats israéliens avaient « interdit » aux médecins et aux familles d’approcher cinq bébés prématurés, décédés à l’hôpital avant l’entrée en vigueur de la trêve temporaire entre Israël et le Hamas.

Les cinq bébés prématurés ont été découverts morts dans un hôpital de la ville de Gaza, a indiqué le ministère palestinien de la Santé à l’agence de presse.

Jusqu’à l’arrêt des combats, les hôpitaux de la plus grande ville du territoire palestinien étaient visés par des raids israéliens. Plusieurs d’entre eux avaient été évacués, dont un certain nombre sur ordre de l’armée israélienne selon des médecins.

« Les forces d’occupation ont laissé cinq bébés prématurés dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital al-Nasr », l’un des principaux hôpitaux pédiatriques de Gaza, a affirmé le docteur Ashraf al-Qidreh.

« Les soldats interdisaient aux médecins et aux familles de les approcher et quand les médecins ont pu entrer dans le service mardi soir, ils ont trouvé leurs corps en partie décomposés », a-t-il ajouté.

Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit ne pas pouvoir commenter dans l’immédiat.

Commission d’enquête internationale

Les corps des cinq bébés palestiniens prématurés auraient été découverts à l’hôpital al-Nasr alors que des journalistes et des travailleurs humanitaires examinaient les décombres de l’établissement de santé bombardé lors de la trêve.

Les journalistes de la chaîne de télévision émiratie Al-Mashhad ont découvert les dépouilles en décomposition des enfants, qui ne faisaient pas partie des personnes évacuées de l’hôpital pédiatrique après que les forces israéliennes eurent ordonné aux patients et au personnel de partir le 10 novembre.

Les images diffusées par la chaîne semblaient montrer les bébés toujours allongés dans leur lit d’hôpital.

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Selon le groupe de défense des droits de l’homme Euro-Med Monitor, les cinq nourrissons ont été abandonnés pendant trois semaines avant d’être retrouvés morts.

Le directeur de l’hôpital, le Dr Mustafa al-Kahlot, a déclaré à l’ONG qu’il avait tenté de sauver la vie des cinq nouveau-nés avant qu’il ne soit trop tard en demandant l’aide d’organisations internationales, dont la Croix-Rouge, mais qu’il n’avait jamais reçu de réponse.

Euro-Med Monitor a appelé à la création d’une commission d’enquête internationale indépendante pour enquêter sur la mort des nourrissons palestiniens. L’ONG a demandé à ce que l’armée israélienne soit tenue responsable de la mort des bébés et que la Croix-Rouge réponde également aux soupçons de négligence dans sa réponse aux appels visant à sauver la vie des enfants et des patients à Gaza.

Les hôpitaux pris pour cible

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, au moins 22 hôpitaux de Gaza, dont certains dans le sud, ont reçu l’ordre de l’armée israélienne d’évacuer et ont été menacés d’être pris pour cible s’ils n’obtempéraient pas.

De nombreux médecins ont refusé de se conformer à ces ordres, invoquant le manque de mesures de sécurité pour les patients et de garantie de retour.

Alors que l’armée israélienne élargissait son offensive terrestre à Gaza, ses chars et forces d’infanterie ont encerclé plusieurs hôpitaux de la ville de Gaza et du nord de la bande côtière.

Les patients et les milliers de personnes réfugiées dans ces hôpitaux ont finalement été expulsés sous la menace des armes, notamment à l’hôpital al-Chifa, à l’hôpital al-Rantisi et à l’Hôpital indonésien.

Selon des témoins oculaires, lors des sièges d’hôpitaux et des expulsions forcées qui ont suivi, aucune aide ni mesure de sécurité n’a été fournie aux patients ou au personnel médical.

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Parmi les personnes prises au piège dans les hôpitaux – sans nourriture, sans eau ni électricité – figuraient des bébés prématurés dans des couveuses, des patients en soins intensifs, des personnes blessées lors de frappes aériennes et des patients âgés sous dialyse.

À la mi-novembre, le monde entier a suivi le sort de 39 bébés prématurés à l’hôpital al-Chifa, assiégé et attaqué par l’armée israélienne.

Huit d’entre eux sont morts faute d’électricité pour alimenter les couveuses.

Vingt-huit autres ont pu être évacués en Égypte où ils ont été hospitalisés, pour beaucoup sans leurs familles, certains étant orphelins, les parents d’autres s’étant vu refuser le passage vers l’Égypte, selon l’ONU.

Trois autres, trop faibles pour être transportés, ont été hospitalisés dans un établissement du sud de la bande de Gaza.

Traduit de l’anglais (orignal).

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