Guerre à Gaza : situation « catastrophique » à l’Hôpital indonésien, pris pour cible par l’armée israélienne
Les dernières heures de la guerre israélo-palestinienne ont été marquées par la crainte qu’Israël ne lance une opération militaire sur l’Hôpital indonésien de Gaza similaire à celle qu’il a menée il y a quelques jours à l’hôpital al-Chifa, le plus grand complexe médical de la bande côtière assiégée.
L’Hôpital indonésien, dans le nord de Gaza, a été confronté à de violents bombardements israéliens lundi matin, tandis que des chars ont récemment été aperçus à proximité. Au moins douze personnes à l’intérieur de l’hôpital ont été tuées et deux médecins ont été blessés.
Mohammad Zakkout, le directeur général des hôpitaux de Gaza, a indiqué lundi matin que la situation à l’Hôpital indonésien était « catastrophique ».
« Ce qui se passe ici est pire que ce qui s’est passé à l’hôpital al-Chifa, car c’est un hôpital beaucoup plus petit. Ce sera un plus grand massacre ici. Ce qui se passe est une condamnation à mort pour tout le monde à l’hôpital », a-t-il déclaré.
« Ce qui se passe ici est pire que ce qui s’est passé à l’hôpital al-Chifa, car c’est un hôpital beaucoup plus petit. Ce sera un plus grand massacre ici. Ce qui se passe est une condamnation à mort pour tout le monde à l’hôpital »
- Mohammad Zakkout, le directeur général des hôpitaux de Gaza
Selon lui, au moins 700 patients et membres du personnel se trouvent à l’intérieur de l’hôpital, en plus des Palestiniens déplacés par la guerre qui y ont trouvé refuge.
Des images montrent les destructions provoquées par les attaques israéliennes à l’intérieur de l’hôpital, notamment les plafonds effondrés.
Quiconque tente de quitter l’hôpital se fait tirer dessus, rapporte Mohammad Zakkout.
Certains patients à l’intérieur de l’hôpital sont dans un état critique, notamment des femmes qui ont besoin d’une césarienne et des patients sous dialyse. Les enfants ont de la fièvre, phénomène aggravé par le manque d’eau.
« Tout est une cible dans l’Hôpital indonésien »
Anas al-Sharif, journaliste présent dans l’hôpital, a déclaré lundi à Al Jazeera que « tout [était] une cible », alors que les forces israéliennes continuent d’ouvrir le feu à l’intérieur des bâtiments de l’hôpital.
Il a déclaré que l’établissement était désormais complètement hors service.
Il rapporte que les gens ne peuvent pas se déplacer à l’intérieur de l’hôpital, notamment entre les services ou se rendre aux différents étages.
Quiconque bouge se fait tirer dessus, « les tirs à balles réelles n’ont pas cessé depuis dimanche soir », ajoute le journaliste, qui précise qu’il y a un « grand nombre » de blessés à l’intérieur de l’hôpital et que l’électricité a été coupée.
La ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi, a condamné l’attaque israélienne contre l’hôpital.
« L’attaque constitue une violation flagrante du droit humanitaire international. Tous les pays, en particulier ceux qui entretiennent des relations étroites avec Israël, doivent utiliser toute leur influence et leurs capacités pour exhorter Israël à mettre fin à ses atrocités », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
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