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Israël : Ben-Gvir exige « des conditions de détention durcies » pour les prisonniers palestiniens

Le député d’extrême droite devait aussi demander ce lundi, lors de discussions en vue d’une coalition, un accès sans entrave pour les colons à la mosquée al-Aqsa, selon les médias locaux
Le plan de Ben-Gvir vise également à empêcher les prisonniers de préparer de la nourriture dans leur propre section et à réduire leur consommation d’eau (Reuters)
Le plan de Ben-Gvir vise également à empêcher les prisonniers de préparer de la nourriture dans leur propre section et à réduire leur consommation d’eau (Reuters)
Par MEE

Le député israélien d’extrême droite Itamar Ben-Gvir devait, ce lundi 7 novembre, exiger des conditions de détention plus strictes pour les prisonniers palestiniens, appelés par Israël « prisonniers de sécurité »,  ainsi qu’un accès sans entrave pour les colons à la mosquée al-Aqsa, à l’occasion de discussions informelles prévues ce lundi avec le chef du Likoud Benyamin Netanyahou en vue d’une coalition, selon des médias locaux.

Le bloc de Netanyahou, qui a remporté 64 sièges sur 120 lors des élections organisées la semaine dernière en Israël, devrait former un gouvernement avec les partis ultra-orthodoxes Shas et Judaïsme unifié de la Torah, ainsi qu’avec l’alliance d’extrême droite Sionisme religieux-Otzma Yehudit de Ben-Gvir.

Ben-Gvir veut chercher à restreindre l’« indépendance » des prisonniers dans les prisons israéliennes en empêchant l’organisation des prisonniers selon des groupes reflétant les factions palestiniennes à l’extérieur de la prison (Reuters)
Ben-Gvir veut chercher à restreindre l’« indépendance » des prisonniers dans les prisons israéliennes en empêchant l’organisation des prisonniers selon des groupes reflétant les factions palestiniennes à l’extérieur de la prison (Reuters)

Au cours du cycle électoral de l’an dernier, Netanyahou a déclaré que Ben-Gvir – qui gardait chez lui une photo de Baruch Goldstein, qui a massacré 29 Palestiniens dans une mosquée en 1994 – n’était pas apte à être ministre.

Cependant, à mesure que la popularité de Ben-Gvir s’est accrue, Netanyahou a changé de tactique et reconnu qu’il pourrait intégrer tout gouvernement potentiel. Ben Gvir devrait réclamer le poste de ministre de la Sécurité publique (Intérieur) au sein une coalition avec le Likoud.

Selon la chaîne israélienne Channel 13, au cours des discussions en vue d’une coalition ce lundi 7 novembre, Ben-Gvir devait présenter à Netanyahou un plan global portant sur la gestion des prisonniers palestiniens par l’administration pénitentiaire israélienne, notamment la mise en œuvre de restrictions accrues à leur encontre.

D’après Channel 13, Ben-Gvir veut chercher à restreindre l’« indépendance » des prisonniers dans les prisons israéliennes en empêchant l’organisation des prisonniers selon des groupes reflétant les factions palestiniennes à l’extérieur de la prison.

Moins d’eau pour les prisonniers

Par ailleurs, Ben-Gvir veut demander à ce que les autorités cessent d’échanger avec les prisonniers par l’intermédiaire d’un porte-parole ou d’un représentant s’exprimant en leur nom, et qu’à la place, « un représentant variable » soit identifié pour correspondre avec les autorités pénitentiaires uniquement sur des questions publiques et non au sujet des affaires personnelles des prisonniers, indique Channel 13.

Le plan de Ben-Gvir vise également à empêcher les prisonniers de préparer de la nourriture dans leur propre section – la nourriture devrait uniquement être fournie par l’autorité pénitentiaire elle-même –, en plus de réduire leur consommation d’eau, rapporte la chaîne.

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Ben-Gvir, qui a dirigé par le passé des groupes de colons lors d’assauts à la mosquée al-Aqsa et souhaite que les prières juives y soient autorisées, devait par ailleurs exiger un accès sans précédent à la mosquée lors de son échange avec Netanyahou, indique Channel 13.

En vertu d’un accord conclu il y a plusieurs dizaines d’années entre la Jordanie – gardienne des sites islamiques et chrétiens de Jérusalem – et Israël, les non-musulmans ne sont pas autorisés à pratiquer des rituels religieux dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, ni à y exposer des symboles israéliens.

Les non-musulmans peuvent visiter la mosquée sous la supervision du Waqf, une fiducie islamique conjointe jordano-palestinienne qui administre la mosquée.

En 2003, la gestion des visites d’al-Aqsa par le Waqf  a été révoquée par les autorités israéliennes. Depuis lors, la police israélienne autorise les colons et les activistes d’extrême droite à prendre d’assaut le site quasi quotidiennement. 

En début d’année, Ben-Gvir a qualifié les autorités du Waqf de « terroristes ». 

Selon des responsables des services de sécurité israéliens interrogés par Channel 13, les mesures exigées par Ben-Gvir ne serviraient qu’à « enflammer la situation sur le terrain ».

Les activistes israéliens d’extrême droite ne cessent de réclamer une présence juive accrue sur le site et certains souhaitent que la mosquée al-Aqsa soit détruite pour être remplacée par un Troisième Temple.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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