Israël : les États-Unis condamnent les propos « incendiaires » de Ben Gvir sur la liberté de mouvement des Palestiniens
Le Département d’État américain a condamné les propos tenus par le ministre israélien de la Sécurité nationale, le politicien d’extrême droite Itamar Ben Gvir, selon lesquels certains de ses droits seraient plus importants que ceux des Palestiniens.
Dans une déclaration au site d’information en ligne The Times of Israel, un porte-parole du Département d’État a cité Ben Gvir par son nom.
« [Les États-Unis] condamnent fermement les commentaires incendiaires du ministre Ben Gvir sur la liberté de mouvement des résidents palestiniens de Cisjordanie », a-t-il déclaré.
« C’est la réalité. C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit au mouvement »
- Itamar Ben Gvir
Mercredi, Ben Gvir a affirmé lors d’une interview sur la douzième chaîne israélienne que son droit à voyager en toute sécurité était « plus important » que celui des Palestiniens, et qu’il fallait en faire davantage pour garantir la sécurité des colons juifs.
« Mon droit, ainsi que celui de ma femme et de mes enfants, de circuler sur les routes de Judée-Samarie, est plus important que le droit de circuler des Arabes », a dit Ben Gvir, utilisant des termes nationalistes juifs pour désigner les zones de Cisjordanie occupée.
« C’est la réalité. C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit au mouvement. »
Si le Département d’État américain a déjà critiqué les actions et la politique de Ben Gvir dans le passé, cela semble être la première fois qu’il choisit de nommer directement l’homme politique israélien.
Le Département d’État a ensuite condamné « toute rhétorique raciste », tout en s’abstenant de qualifier Ben Gvir de raciste.
« De tels messages sont particulièrement préjudiciables lorsqu’ils sont amplifiés par ceux qui occupent des postes de direction et ils sont incompatibles avec la promotion du respect des droits humains pour tous », ajoute le communiqué.
Ben Gvir s’en est pris sur X (Twitter) à ses détracteurs, qu’il accuse de diffuser des « fake news », soutenant que ses propos avaient été sortis de leur contexte.
« J’ai déclaré hier lors d’une émission télévisée que le droit des Juifs de vivre et de ne pas être assassinés lors d’attentats terroristes prévalait sur le droit des Arabes de Judée et Samarie [Cisjordanie] de circuler sur les routes sans restriction en matière de sécurité », a écrit Ben Gvir.
« Mais la gauche radicale israélienne a supprimé de manière sélective une partie de ma déclaration, a délibérément déformé même [cette citation] et a supprimé le contexte afin de me calomnier comme si j’avais fait une déclaration raciste selon laquelle les Juifs méritent plus de droits civils que les Arabes. »
Un passif de racisme
Ben Gvir est un colon de la colonie occupée de Kiryat Arba, en Cisjordanie occupée, près de la ville palestinienne d’Hébron.
Il a un long passif de propos racistes et anti-palestiniens.
Il s’est formé au sein du parti Kach du rabbin Meir Kahane, dont le programme officiel préconise l’annulation de la citoyenneté israélienne pour les citoyens palestiniens de l’État.
Après l’interdiction de Kach – la seule entité politique juive jamais définie comme organisation terroriste en Israël –, Ben Gvir a continué son activisme violent contre les Palestiniens et a été inculpé huit fois pour cette raison, notamment pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste.
Pendant de nombreuses années, le portrait de Baruch Goldstein, le colon de Kiryat Arba qui, en 1994, a assassiné 29 fidèles musulmans dans la mosquée d’Ibrahim à Hébron, était accroché chez lui.
Traduit de l’anglais (original).
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