La Libye détient des migrants marocains dans des conditions inhumaines, selon une ONG
Les autorités libyennes sont accusées par une ONG européenne de défense des droits de l’homme de détenir des centaines de migrants marocains dans des conditions inhumaines sans justification légale depuis plusieurs mois.
Dans un communiqué publié mardi, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme affirme que les autorités en charge des prisons et des centres de détention libyens privent des centaines de détenus marocains d’un approvisionnement adéquat en soins de santé, en nourriture et en eau potable.
Selon l’Observatoire, l’insalubrité et la promiscuité font que les maladies infectieuses se propagent rapidement parmi les détenus, une situation qu’il juge flagrante au centre de détention libyen d’al-Daraj, où de nombreux détenus ont contracté le COVID-19.
Les migrants se rendent généralement par voie terrestre en Libye, où ils prévoient d’entamer leur traversée de la Méditerranée en direction de l’Italie.
Certains sont arrêtés par les gardes-frontières à leur entrée dans le pays, d’autres par les garde-côtes libyens lorsqu’ils tentent de rallier l’Italie.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 1 146 personnes ont perdu la vie en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours des six premiers mois de 2021.
Interrogé par l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, Al-Aweni Muhammad évoque le cas de son fils Mustafa, âgé de 23 ans, qui a été arrêté en avril à un poste de contrôle des gardes-frontières libyens.
« Il nous a appelés pour nous informer qu’il était détenu au centre de détention d’al-Daraj avec de nombreux autres migrants marocains. Il a décrit des conditions de détention très difficiles, notamment à cause du manque de nourriture, d’eau et d’hygiène, mais aussi en raison de l’épidémie de coronavirus qui sévit parmi les détenus », confie-t-il.
Dans son communiqué, l’Observatoire somme le gouvernement libyen de libérer tous les migrants marocains qu’il détient et de « fournir des soins de santé à ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les patients atteints du COVID-19 ».
« En vertu des conventions et normes internationales pertinentes, Le gouvernement libyen a l’obligation de traiter ces détenus avec dignité, de leur fournir un abri adéquat et de leur permettre de jouir de leurs droits fondamentaux », soutient Youssef Salam, chercheur juridique au sein de l’observatoire.
L’ONG invite également le Maroc à « coopérer activement avec les autorités libyennes pour mettre fin aux souffrances de centaines de familles qui s’inquiètent toujours du sort de leurs enfants ».
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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