La mannequin Bella Hadid dit avoir perdu des contrats à cause de son soutien à la Palestine
La top-model néerlando-palestinienne Bella Hadid affirme ne pas craindre de perdre des contrats afin de continuer à soutenir la Palestine, plusieurs jours après avoir révélé que son action militante avait amené certaines entreprises à cesser de travailler avec elle.
Dans une interview conjointe avec l’acteur égypto-américain Ramy Youssef pour le magazine GQ, la mannequin de 25 ans a évoqué son ascendance musulmane et arabe et son soutien constant à la cause palestinienne.
« Il y a eu tellement d’entreprises qui ont cessé de travailler avec moi… J’ai des amis qui m’ont totalement laissé tomber »
- Bella Hadid
Bella Hadid est la fille du promoteur immobilier palestinien Mohamed Hadid et de la mannequin néerlandaise Yolanda Hadid. Elle est souvent saluée comme l’une des célébrités plaidant le plus ouvertement pour la Palestine.
Dans cette interview, Hadid fait référence au divorce de ses parents en 2000, époque où elle a déménagé en Californie et s’est sentie « arrachée » au côté palestinien de sa famille.
« Pendant très longtemps, il m’a manqué une partie de moi et cela m’a rendue extrêmement triste et seule », indique-t-elle à propos de son héritage arabe.
« J’aurais aimé grandir et être avec mon père chaque jour, étudier et être véritablement en mesure de pratiquer [l’islam], simplement en général être capable de vivre dans une culture musulmane », poursuit la jeune femme. « Mais on ne me l’a pas accordé. »
Bien qu’elle ait été coupée de sa famille palestinienne, Bella Hadid se dit fière de son héritage et utilise souvent ses réseaux comme outil pour sensibiliser à l’occupation israélienne. Elle prend également le temps de penser à sa famille et à ce que cette dernière a enduré.
« Je parle [de cela] pour les personnes âgées encore en vie là-bas et qui n’ont jamais pu voir la Palestine libre et pour les enfants qui peuvent encore grandir et avoir une belle vie. »
« On me colle des étiquettes de choses que je ne suis pas »
La famille de son père a fui la Palestine en 1948 lors de la Nakba (ou « catastrophe »), lorsque les milices sionistes ont expulsé plus de 700 000 Palestiniens de la Palestine historique et détruit quelque 500 villages pour faire place à la création d’Israël.
À l’époque, Mohamed Hadid et sa famille se sont réfugiés en Syrie, perdant leur maison à Safed au profit d’une famille juive.
À propos de la façon dont son soutien à la Palestine affecte sa carrière, Bella assure à GQ : « Je me suis rendu compte que je ne suis pas sur cette terre pour être mannequin. »
« J’ai énormément de chance et je suis bénie d’être dans une position où je peux m’exprimer comme je le fais. Et franchement, qu’est-ce que je risque ? De perdre mon job ? »
Quelques jours avant la publication du numéro de GQ, Hadid a fait une apparition dans le podcast Rep. Présenté par la journaliste Noor Tagouri, ce podcast s’intéresse à la représentation biaisée des musulmans dans les médias américains.
Bella Hadid y a admis que son travail avait été affecté par son action militante par le passé.
« Il y a eu tellement d’entreprises qui ont cessé de travailler avec moi », confie-t-elle. « J’ai des amis qui m’ont totalement laissé tomber. »
« Lorsque je parle de la Palestine, on me colle des étiquettes de choses que je ne suis pas. Mais je peux parler de la même chose que ce qui arrive là-bas, qui arrive ailleurs dans le monde, et c’est respectable. Alors quelle est la différence ? »
Bella Hadid a souvent fait les gros titres, dénonçant les réseaux sociaux tels qu’Instagram lorsqu’ils censurent ses publications sur la Palestine.
L’année dernière, la top model est apparue dans une pub dans le New York Times qui semblait l’associer au Hamas, dirigeant de facto de la bande de Gaza. La sœur de Bella, Gigi, et Dua Lipa, chanteuse aux multiples Grammy, figuraient également sur cette publicité.
Bella Hadid va faire ses débuts en tant qu’invitée dans la comédie Ramy sur la plateforme en ligne de vidéo à la demande Hulu.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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