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Des groupes israéliens appellent au sacrifice d’animaux à al-Aqsa pour la Pâque juive

Une lettre signée par quinze rabbins renouvelle la demande d’effectuer des rituels religieux juifs sur le site de l’esplanade des Mosquées, où le culte non musulman est interdit
Un membre de l’Institut du temple tient une chèvre en préparation du renouvellement du sacrifice de la Pâque à Jérusalem le 2 avril 2012 (AFP)
Par MEE

Des rabbins et activistes israéliens ont renouvelé leur demande d’être autorisés à procéder à l’abattage rituel d’animaux sur le site de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée pour marquer la Pâque juive, qui doit commencer ce mercredi 5 avril.

La mosquée al-Aqsa est le troisième site le plus sacré de l’islam et une zone où les prières et les rituels non musulmans sont interdits en vertu d’accords internationaux vieux de plusieurs dizaines d’années.

Dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre Benyamin Netanyahou et au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, quinze rabbins écrivent qu’il est dans « l’intérêt national » d’Israël de les autoriser à effectuer le rituel sur le site.

« Nous voulons offrir le sacrifice de la Pâque dans le lieu et au moment qui lui reviennent malgré toutes les difficultés », déclarent-ils.

« Nous demandons l’ouverture du site du temple pour permettre aux messagers du peuple d’Israël de renouveler le sacrifice. »

Des groupes israéliens de droite demandent régulièrement à ce que les sacrifices d’animaux soient autorisés pendant la Pâque sur le site de l’esplanade des Mosquées, connu des juifs sous le nom de mont du Temple. Cette année, la Pâque juive coïncide avec le Ramadan.

Les juifs religieux croient qu’al-Aqsa est l’emplacement où se trouvaient jadis deux temples de la communauté. Tout ce qui en reste est le mur des Lamentations (Mur occidental), considéré comme le site le plus sacré du judaïsme.

Bien que le grand rabbinat de Jérusalem interdise depuis longtemps le culte juif sur le mont du Temple, certains groupes religieux demandent à ce que les juifs soient autorisés à y prier.

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Si les gouvernements israéliens successifs ont longtemps résisté à de tels appels – craignant une réaction négative de la part de la communauté musulmane mondiale –, plusieurs personnalités du nouveau gouvernement israélien ont soutenu l’autorisation du culte juif sur le site.

Après la guerre de 1967, Israël et le gardien d’al-Aqsa, la Jordanie, ont convenu que les juifs seraient autorisés à accéder au site mais pas à y prier.

En janvier, après une visite controversée sur l’esplanade des Mosquées, le ministre d’extrême droite Itamar Ben-Gvir a affirmé qu’il était « raciste » d’empêcher les juifs de prier dans l’enceinte.

« Le mont du Temple est l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël. Nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans, les chrétiens et les juifs », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il ne serait pas intimidé par les « menaces » du Hamas palestinien.

« Les juifs monteront également sur le mont du Temple, et ceux qui nous menacent doivent être traités avec une poigne de fer. »

Des membres du mouvement du Temple, qui inclut des groupes prônant la création d’un Troisième Temple, auraient appelé leurs partisans à apporter des offrandes et à se rassembler aux portes d’al-Aqsa le 5 avril pour marquer le début de la Pâque.

Traduit de l’anglais (original).

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