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Kurdes tués à Paris : le suspect voulait d’abord tuer des étrangers en banlieue parisienne

Le retraité français qui a reconnu avoir tué trois Kurdes vendredi à Paris s’était d’abord rendu dans une ville proche à forte population immigrée, « pour commettre des meurtres sur des personnes étrangères »
Un membre de la communauté kurde montre un portrait de l’une des victimes lors d’une manifestation au lendemain du triple assassinat qui a endeuillé la communauté kurde (AFP/Julien De Rosa)

La garde à vue du suspect dans le triple meurtre qui a endeuillé la communauté kurde de Paris vendredi a été levée samedi, pour des raisons de santé.

 Conduit à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, s’est décrit comme « dépressif » et « suicidaire », précisant avoir « toujours eu envie d’assassiner des migrants, des étrangers » depuis un cambriolage à son domicile en 2016 qu’il considère comme un « déclencheur », a précisé la procureure.  

L’ancien conducteur de train avait alors violemment frappé ses cambrioleurs. Il a été condamné le 30 juin dernier pour ces faits, à douze mois d’emprisonnement pour des violences avec armes, condamnation dont il a fait appel.

Tuer des étrangers

En garde à vue, l’homme de 69 ans a reconnu ressentir une « haine des étrangers devenue complètement pathologique ».

Le jour des faits, il s’est « d’abord rendu tôt le matin à Saint-Denis, muni de son arme et de ses munitions, pour commettre des meurtres sur des personnes étrangères », relate la procureure.

Il a « renoncé finalement à passer à l’acte, compte tenu du peu de monde présent et en raison de sa tenue vestimentaire l’empêchant de recharger son arme facilement », a annoncé la procureure de Paris, Laure Beccuau.

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Un titre de transport et les premières exploitations de la vidéoprotection corroborent ce déplacement, a-t-elle précisé.

Revenu au domicile de ses parents à Paris, il « décide ensuite de se rendre à pied rue d’Enghien où il sait que se trouve le centre kurde, connaissant ce quartier » proche.

Le sexagénaire a indiqué en vouloir « à tous les migrants » et expliqué « s’en être pris à des victimes qu’il ne connaissait pas, précisant en vouloir aux Kurdes pour avoir “constitué des prisonniers lors de leur combat contre Daech” [l’organisation État islamique] au lieu de les tuer », détaille Mme Beccuau.

L’homme a précisé « ne pas avoir fixé à l’avance le nombre de victimes mais avoir eu l’intention d’utiliser toutes les munitions et de se suicider avec la dernière balle », selon la procureure.

Lors de son interpellation dans un salon de coiffure où il avait été maîtrisé avant l’intervention de la police, ont été découverts son arme, « quatre chargeurs contenant au total 14 munitions, une boîte de 25 munitions ».  

Il a également reconnu que « son seul regret est de n’avoir pas pu se suicider, ajoutant s’être toujours dit que s’il se suicidait un jour, il “emporterait des ennemis dans la tombe”, précisant que par “ennemis”, il entendait “tous les étrangers non européens” », a expliqué Mme Beccuau.

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