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Rencontre à Moscou entre les ministres turc et syrien de la Défense, une première depuis 2011

La Turquie affirme que la réunion a inclus une discussion « sur la lutte contre les groupes terroristes », alors que depuis des semaines la question d’une nouvelle offensive terrestre turque dans le nord-est de la Syrie se précise
Un homme porte un drapeau national turc alors que des combattants syriens soutenus par la Turquie se rassemblent le long des lignes de front face aux forces kurdes au nord de Manbij, dans la province d’Alep, au nord de la Syrie, le 5 juillet 2022 (AFP)

Les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus mercredi lors d’une réunion à Moscou avec leur homologue russe, une première rencontre officielle à ce niveau entre Ankara et Damas depuis le début de la guerre en Syrie en 2011

« Des discussions trilatérales ont eu lieu à Moscou entre les ministres de la Défense de la Fédération de Russie, de la République arabe syrienne et de la République de Turquie », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les discussions entre le Russe Sergueï Choïgou, le Turc Hulusi Akar et le Syrien Ali Mahmoud Abbas ont porté sur « les façons de résoudre la crise syrienne et la question des réfugiés », ainsi que sur « les efforts conjoints pour combattre les groupes extrémistes », selon la même source. 

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« Les parties ont souligné la nature constructive du dialogue qui s’est tenu dans ce format et le besoin de le poursuivre afin de stabiliser » la Syrie, a ajouté le ministère russe.

De son côté, le ministère turc de la Défense a fait état d’une réunion qui s’est déroulée dans une « atmosphère positive ».

L’agence d’État syrienne Sana, citant le ministère syrien de la Défense, a quant à elle indiqué que le chef des renseignements syrien était également présent et que la rencontre avait été « positive ».

Selon Sana, le ministre syrien de la Défense et le chef du renseignement syrien ont rencontré leurs homologues turcs à Moscou, avec la participation de responsables russes. 

Selon les médias turcs, le puissant patron des services de renseignement turcs (MIT), Hakan Fidan, était présent mercredi à Moscou.

Erdoğan sur le chemin de Damas ?

Il s’agit de la première rencontre officielle au niveau ministériel entre la Turquie et la Syrie depuis le début de la crise syrienne en 2011 qui a fortement tendu les rapports entre Ankara et Damas.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays avaient eu un bref échange informel en marge d’un sommet régional en 2021 et Ankara avait reconnu des contacts entre services de renseignement.

La guerre en Syrie, qui a débuté par des manifestations antigouvernementales avant de se transformer en conflit complexe impliquant plusieurs acteurs internationaux, a considérablement tendu les relations entre Ankara et Damas. 

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Farouchement opposé au régime de Bachar al-Assad depuis le début du conflit en 2011, Ankara s’est en effet posé en soutien indéfectible des groupes rebelles syriens et accueille sur son sol près de quatre millions de réfugiés syriens.

Mais la Turquie, dont des troupes sont déjà présentes en territoire syrien, au sud de sa frontière, a infléchi ces derniers mois sa position à l’égard de Damas, au moment où Ankara cherche à apaiser ses rapports avec les pays arabes.

Recep Tayyip Erdoğan, qui a plusieurs fois qualifié al-Assad « d’assassin » ces dernières années, a ainsi évoqué le mois dernier une « possible » rencontre avec ce dernier.

Mi-décembre, il a aussi indiqué qu’il pourrait rencontrer Bachar al-Assad après des rencontres au niveau des ministres de la Défense et des Affaires étrangères.

Ambitions turques dans le nord-est de la Syrie

Cette rencontre intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdoğan menace depuis plusieurs semaines de lancer une offensive militaire dans le nord de la Syrie contre des groupes kurdes.

La semaine dernière, Hulusi Akar avait d’ailleurs indiqué qu’Ankara était en contact avec Moscou pour obtenir « l’ouverture de l’espace aérien » syrien aux avions de guerre turcs.

Des analystes ont déclaré à Middle East Eye que les États-Unis disposaient d’une influence limitée pour empêcher un assaut turc, car la zone ciblée est principalement sous la sphère d’influence de la Russie sur la carte du champ de bataille syrien. 

Dans une formulation qui est probablement un avertissement adressé aux groupes kurdes, le ministère turc a déclaré que « des efforts conjoints pour combattre toutes les organisations terroristes en Syrie ont été discutés » mercredi.

Le ministre turc de la Défense avait déclaré samedi aux journalistes qu’Ankara était en pourparlers avec la Russie au sujet d’une éventuelle opération contre les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

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