Séisme en Turquie : les victimes piégées sous les décombres appellent à l’aide sur les réseaux sociaux
« Je suis sous les débris, aidez-moi s’il vous plaît. »
Il n’a pas fallu longtemps après le tremblement de terre dévastateur qui a ravagé le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie lundi matin pour que des appels désespérés comme celui-ci inondent les réseaux sociaux.
Les personnes qui n’ont pas réussi à contacter leurs proches dans les zones touchées par le séisme ont également commencé à publier des photos d’eux avec leurs adresses, suppliant quiconque le pouvant de partir à leur recherche.
La méthode a eu un certain succès. Un homme a tweeté que lui, sa mère et son frère étaient sous les décombres à Hatay, l’une des villes les plus touchées près de la frontière syrienne. Après avoir reçu des milliers de retweets en moins d’une heure, la famille a été secourue par des personnes vivant à proximité.
« S’il vous plaît, aidez-moi ! Nous sommes sous les décombres. Il y a beaucoup de monde ici »
- Un Turc coincé sous les décombres
Un autre homme a également affiché son adresse. « S’il vous plaît, aidez-moi ! Nous sommes sous les décombres. Il y a beaucoup de monde ici », a-t-il écrit. Une heure plus tard, il a annoncé que lui et sa mère avaient été sauvés, mais que son père n’avait pas eu cette chance.
Selon le dernier bilan officiel, qui risque de s’alourdir, plus de 5 000 personnes en Turquie et en Syrie ont trouvé la mort.
Lundi, alors que les victimes piégées partageaient leur emplacement, Kağan Sarıkaya, un politologue turc, et son équipe ont commencé à collecter les informations pour créer une carte avec les adresses des personnes attendant toujours d’être secourues et l’ont diffusée sur Twitter.
Mais les lignes téléphoniques et les connexions internet se sont parfois effondrées, renforçant l’angoisse.
Mehmet Solmaz, un journaliste turc basé à Londres, a partagé l’adresse de ses proches résidant à Kahramanmaraş, l’épicentre du premier séisme. Aucune équipe de secours n’a pu atteindre les lieux pendant des heures. Le journaliste a finalement annoncé que quatre de ses proches étaient morts, espérant toujours que les autres puissent être sauvés.
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Merve, une infirmière en puériculture, était pleine d’espoir après que sa sœur eut réussi à envoyer une photo d’elle sous les décombres près de douze heures après le tremblement de terre. Quelqu’un sur Twitter lui a suggéré d’utiliser une application d’urgence qui partage les emplacements avec les équipes de secours et émet une alarme sonore.
Mais l’application, qui a été développée par la Présidence de la gestion des catastrophes et des urgences, n’a pas fonctionné en raison d’un trop grand nombre d’utilisateurs.
Sa sœur a été secourue et hospitalisée, mais l’attente anxieuse de Merve pour ses frères et son père s’est poursuivie.
Mobilisation en ligne
Les réseaux sociaux ont également été un lieu pour exprimer son mécontentement, beaucoup critiquant la réponse des autorités. Pourtant, les équipes de secours ont elles-mêmes été piégées sous les décombres, alors que de nombreuses répliques et un autre séisme important ont de nouveau frappé la zone.
Alors que la nuit commençait à tomber lundi et que les températures déjà glaciales baissaient encore, des groupes d’aide se sont mobilisés en ligne.
Haluk Levent, chanteur de rock et fondateur de l’association caritative Ahbap, a organisé l’arrivée de deux camions pour les besoins d’hygiène ainsi que l’eau potable. Dans certaines villes, les autorités avaient averti les habitants de ne pas utiliser l’eau du robinet en raison du risque de contamination. Ahbap a également créé une carte indiquant l’emplacement des abris.
Il semble toutefois que ceux-ci ne soient pas en nombre suffisant au vu des millions de personnes affectées. Certaines images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des personnes qui attendent sous une neige abondante pour obtenir de l’aide.
Une vidéo déchirante est venue de la ville de Malatya. On y voit les patients d’une maison de retraite, qui avaient réussi à évacuer le bâtiment, allongés sans vêtements adéquats sur des matelas en plastique dans la neige, la plupart d’entre eux étant handicapés et incapables de bouger.
En l’absence d’abris à proximité, leurs infirmières craignaient de les perdre à cause de l’hypothermie.
Traduit de l’anglais (original).
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