Le nouveau Call of Duty comprend une mission où il faut « assassiner Qasem Soleimani »
Le dernier Call of Duty comprend une mission très ressemblante à l’assassinat du général iranien Qasem Soleimani selon les joueurs qui ont eu accès en avant-première au nouvel épisode de la licence.
Call of Duty: Modern Warfare II, qui sort ce 28 octobre, comprend une mission consistant à frapper un dirigeant de l’armée iranienne appelé « Ghorbrani » avec un missile dans les cinq premières minutes du jeu, selon les images partagées sur Twitter.
Soleimani a été tué par une frappe de missile sur l’aéroport international de Bagdad, frappe ordonnée par l’ancien président américain Donald Trump en janvier 2020 qui a tué aussi Abou Mahdi al-Mouhandis, chef adjoint des forces paramilitaires des Hachd al-Chaabi soutenues par l’Iran.
Évoluant dans un paysage poussiéreux qui ressemble vaguement au Moyen-Orient dans la région fictive d’Al Mazrah dans la République d’Adal, Ghorbrani est dépeint comme impliqué dans une vente d’armes avec les Russes qui sont « très heureux de le voir », selon un personnage.
Traduction : « Dans les cinq premières minutes, le nouveau Call of Duty vous fait piloter un missile qui tue Soleimani lol – irréel lol. »
Les avant-premières de la scène ont suscité des critiques des fans du jeu. Certains internautes ont posté des images côte à côte pour comparer Soleimani et Ghorbrani.
De plus, son nom ressemble fortement à celui du commandant de l’aviation iranienne, le général Yousef Ghorbani.
Activision, développeur de Call of Duty, n’avait pas répondu aux sollicitations de Middle East Eye au moment de la publication.
« Antagoniste »
On en sait peu sur le personnage. Cependant, un profil du général Ghorbrani est disponible sur le CoD Fandom Wiki, dans la catégorie « antagonistes ».
Certains joueurs se sont sentis mal à l’aise face à cette mission étant donné l’actuel climat géopolitique.
« C’est sinistre de contrôler un missile balistique en chemin pour tuer un général iranien lors d’une vente d’armes avec des Russes, étant donné tout ce qui se passe dans le monde actuellement », explique Wes, qui a parlé du jeu au site Euro Gamer, faisant référence à la guerre en Ukraine et aux récentes manifestations en Iran après la mort de la jeune Mahsa Amini.
« Soyons clairs, je ne suis pas dégoûté, seulement mal à l’aise. Je ne pense pas que cette partie était nécessaire. »
Pour un autre internaute, ce scénario « Ghorbrani » est le dernier exemple en date qui montre que Call of Duty sert la « propagande américaine ».
Ce n’est pas la première fois que cette licence populaire est sous le feu des critiques pour la façon dont elle montre le Moyen-Orient et la foi musulmane.
Traduction : « Le nouveau #CallofDuty commence par l’assassinat du général Soleimani. Le joueur doit le tuer afin de commencer à jouer. Ils ont changé le nom, mais… #États-UnisTerroristes
« Un jeu baptisé Battlefield 3 avait fait la même chose il y a quelques années lorsqu’ils avaient imaginé l’invasion de Téhéran… C’est la seule façon pour eux de gagner face à l’Iran, dans les jeux et dans les films d’Hollywood. »
En novembre dernier, Call of Duty: Vanguard's Zombies montrait des pages déchirées d’un Coran éparpillées sur le sol et maculées de sang, suscitant la colère de nombreux musulmans, qui considèrent leur livre saint comme sacré.
Après des accusations de publication de contenus islamophobes, Call of Duty Middle East a présenté ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés et confirmé que les scènes en question avaient été retirées. Pour de nombreux fans, cette déclaration était « insuffisante » et ils ont boycotté le jeu.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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