Les forces israéliennes tuent une Palestinienne de 15 ans la veille de son anniversaire
Lundi, les forces israéliennes ont abattu une adolescente palestinienne à la veille de son 16e anniversaire dans la ville de Beitunia en Cisjordanie occupée, a annoncé le ministère palestinien de la Santé.
Fulla Rasmi al-Masalma a été touchée à la tête par les troupes israéliennes lors d’un raid de l’armée à Beitunia, à l’ouest de Ramallah.
Elle était passagère d’un véhicule et une autre personne a été blessée dans la fusillade.
« Lorsque les soldats ont vu la voiture, ils n’ont pas attendu un seul instant avant de tirer »
- Ahmed Faraj, municipalité de Beitunia
L’armée israélienne affirme que les soldats ont tiré sur un véhicule « suspect » qui accélérait dans leur direction et n’a pas obtempéré quand ils lui ont demandé de s’arrêter.
Les témoins oculaires réfutent les allégations israéliennes et soutiennent que l’adolescente a été privée de soins médicaux, selon Ahmed Faraj, porte-parole de la municipalité de Beitunia.
Celui-ci assure que les deux passagers n’auraient pu « en aucune façon » savoir qu’un raid israélien était en cours et qu’ils sont tombés sur les soldats par hasard.
« Comment auraient-ils pu savoir qu’il y avait des soldats dans cette rue ? Les soldats auraient pu simplement arrêter la voiture, mais ils leur ont tiré dessus sans hésitation, sans même vérifier qui était à l’intérieur. Il n’y a eu aucun tir de semonce », déclare Faraj à Middle East Eye.
« Ils tiraient pour tuer, pas pour les arrêter. »
Il ajoute que l’adolescente de 15 ans a été privée de soins médicaux et qu’on l’a laissée perdre son sang pendant près de 25 minutes, selon les images des caméras de sécurité et les récits des témoins.
Les forces israéliennes ont rendu le corps au service ambulancier palestinien à environ 6 h 30. La personne blessée qui se trouvait dans la même voiture est aux mains des Israéliens.
« Tuer pour tuer »
Les forces israéliennes sont depuis longtemps critiquées pour leur politique du « tirer pour tuer » à l’égard des Palestiniens dans des cas où les victimes ne constituaient pas une menace imminente pour la vie des soldats israéliens qui ont causé leur mort.
Pour les organisations des droits de l’homme, cette politique équivaut à des « exécutions sommaires ».
Ahmed Faraj soutient que c’est le cas avec la mort de Fulla Rasmi al-Masalma et que cela constitue un « crime de guerre ».
« Lorsque les soldats ont vu la voiture, ils n’ont pas attendu un seul instant avant de tirer. Cela a été filmé », rapporte-t-il, faisant référence aux caméras de sécurité sur les lieux qui montrent la voiture ralentir avant d’être visée.
MEE n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante ces images.
« Le soldat ne savait même pas qui était dans la voiture. Ils ont voulu tuer pour tuer », ajoute Faraj.
La fusillade de lundi matin s’est produit lors d’une opération des forces israéliennes visant à procéder à une arrestation.
Ces opérations se produisent quasiment toutes les nuits en Cisjordanie occupée et engendrent souvent des blessés et des morts chez les Palestiniens.
Au moins 138 Palestiniens (dont au moins une trentaine de mineurs) ont été tués en Cisjordanie cette année, qui est la plus meurtrière pour les Palestiniens sur une moyenne mensuelle depuis que l’ONU a commencé à dénombrer les victimes en 2005.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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