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Des responsables de l’Autorité palestinienne s’opposent à la libération de Marouane Barghouti, selon une source

Majid Faraj et Hussein al-Sheikh auraient demandé à ce que le leader du Fatah soit exclu de l’éventuel accord d’échange entre Israël et le Hamas, d’après une source de Middle East Eye
Des Palestiniens passent devant une peinture murale représentant le prisonnier palestinien Marouane Barghouti dans la ville d’Abu Dis, en Cisjordanie occupée, le 13 mars 2018 (Thomas Coex/AFP)
Par MEE

De hauts responsables de l’Autorité palestinienne (AP) ont demandé aux médiateurs qu’un leader du Fatah, Marouane Barghouti, soit exclu d’un éventuel accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, a déclaré une source à Middle East Eye.

La source proche des négociations a indiqué dimanche à MEE que la demande avait été formulée par Majid Faraj, directeur des renseignements généraux palestiniens, et Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

La source a ajouté que les hauts dirigeants de l’AP pensaient que la libération de Barghouti menaçait la présidence de Mahmoud Abbas.

Selon la source, les États-Unis, l’un des trois médiateurs impliqués dans les négociations indirectes de cessez-le-feu à Gaza, auraient accepté de retirer le nom de Barghouti de toute liste potentielle que le Hamas devrait présenter.

Citant des sources anonymes, le site d’information Arabi21, basé à Londres, a rapporté en mars que les États-Unis et Israël s’opposaient à la libération de Barghouti.

MEE a contacté la Maison-Blanche et le département d’État américain pour savoir s’ils s’opposaient à la libération de Barghouti ou à la libération d’autres responsables palestiniens reconnus coupables par des tribunaux israéliens du meurtre d’Israéliens, mais n’avait pas reçu de réponse au moment de la publication.

Barghouti, emprisonné par Israël depuis 2002, est l’une des personnalités du Fatah les plus populaires en Cisjordanie et à Gaza. Un récent sondage du Palestinian Centre for Policy and Survey Research a révélé que l’homme de 64 ans emporterait haut la main une élection contre son rival de 88 ans Mahmoud Abbas.

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Barghouti purge actuellement une peine d’emprisonnement à perpétuité pour son implication dans des actes meurtriers de résistance armée contre Israël lors de la deuxième Intifada qui a débuté en 2000.

Selon la source de MEE, le Hamas a déclaré qu’il insisterait sur la libération de Barghouti et d’autres personnalités palestiniennes emprisonnées. Cependant, les pourparlers n’ont pas atteint le stade de l’échange de noms et de listes, a précisé la source.

Le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, a déclaré que le groupe palestinien souhaitait parvenir à un cessez-le-feu global qui mettrait fin à « l’agression » israélienne, garantirait le retrait d’Israël de Gaza et contiendrait un accord sérieux d’échange de prisonniers.

Néanmoins, dimanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a durci son rejet des demandes du Hamas de mettre fin à la guerre, affirmant que cela maintiendrait ce dernier au pouvoir et constituerait une menace pour la sécurité d’Israël.

Dans sa déclaration, Haniyeh a accusé Netanyahou de « poursuivre l’agression et d’élargir le cercle du conflit, ainsi que de saboter les efforts déployés par les médiateurs et les différentes parties ».

Barghouti victime de maltraitance

Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar mènent depuis des mois des négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et un accord d’échange de prisonniers.

Le Hamas a insisté sur le fait que tout accord potentiel devait inclure une fin permanente de la guerre, alors qu’Israël ne recherche qu’une pause temporaire.

Le groupe palestinien a lancé une attaque surprise contre Israël le 7 octobre qui a fait environ 1 200 morts et 240 otages, selon les autorités israéliennes.

En réponse, Israël a lancé une campagne de bombardements dévastatrice, une invasion terrestre et un siège de Gaza, tuant au moins 34 500 personnes et provoquant une grave crise humanitaire, selon des responsables palestiniens et onusiens.

Depuis le début de la guerre, Israël mène également une campagne massive de répression en Cisjordanie occupée, où des centaines de personnes ont été tuées et des milliers d’autres arrêtées.

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Selon des organisations de défense des droits de l’homme, au moins 9 500 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, tandis que 5 000 autres ont été arrêtés à Gaza et emmenés vers des lieux tenus secret.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont également été accusées d’avoir intensifié les mesures punitives à l’encontre des prisonniers palestiniens depuis le 7 octobre, notamment Barghouti.

Ces mesures incluent des actes de torture, des passages à tabac et le refus de nourriture. Au moins dix Palestiniens sont morts en détention dans ces circonstances.

Plus tôt cette année, il a été rapporté que Barghouti, placé en isolement après les attaques du 7 octobre, avait été roué de coups dans sa cellule de la prison d’Ayalon-Ramla.

Les États-Unis auraient demandé à Israël d’enquêter sur ces allégations, ce que les services pénitentiaires israéliens ont démenti.

La famille de Barghouti a également déclaré que ce dernier était confronté à une intensification des actes de maltraitance à son encontre ces derniers mois. Son frère cadet Muqbel a déclaré vendredi au Globe and Mail que Marouane Barghouti ne serait pas découragé par ces tentatives d’intimidation.

« Ce n’est pas une option facultative pour eux – les Israéliens seront contraints de le libérer », a-t-il assuré, faisant référence aux négociations de cessez-le-feu.

Il a ajouté que son frère avait l’intention de retourner en Cisjordanie occupée et qu’il n’accepterait pas un accord de libération qui l’obligerait à l’exil.

MEE a contacté l’AP et l’OLP pour obtenir leurs commentaires, mais n’avait pas reçu de réponse au moment de la publication de cet article.

Traduit de l’anglais (original).

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