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Pourquoi la politique étrangère de l’Algérie devrait être plus modérée

L’affirmation d’Alger intervient alors que le pays doit gérer des défis intérieurs en matière de développement et d’économie qui vont entraver sa capacité à jouer un rôle d’influence
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président russe Vladimir Poutine lors d’une cérémonie de signature faisant suite à leurs négociations au Kremlin, à Moscou, le 15 juin 2023 (AFP)
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président russe Vladimir Poutine lors d’une cérémonie de signature faisant suite à leurs négociations au Kremlin, à Moscou, le 15 juin 2023 (AFP)

Depuis des années, les observateurs remarquent que la politique étrangère algérienne est définie par une stratégie prudente de realpolitik rationnelle.

Ce fut particulièrement le cas lors du Printemps arabe, cette stratégie permettant au pays d’éviter le désarroi qui touchait alors le reste du monde et à préserver la survie de l’État lorsque de nombreux voisins ont plongé dans le chaos.

Face à la polarisation internationale ou régionale accrue de ces dix dernières années, le gouvernement algérien a démontré ses compétences diplomatiques.

Abdelmadjid Tebboune et Recep Tayyip Erdoğan à Ankara, le 16 mai 2022 (AFP/Adem Altan)
Abdelmadjid Tebboune et Recep Tayyip Erdoğan à Ankara, le 16 mai 2022 (AFP/Adem Altan)

Sur le plan régional, il a maintenu une équidistance relative entre les rivaux que sont la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte.

L’Algérie a également entretenu de bonnes relations avec d’autres rivaux internationaux que sont les États-Unis et l’Union européenne d’un côté, et la Russie et la Chine de l’autre, rivalité devenue une dichotomie mondiale. Même à l’apogée de la guerre actuelle en Ukraine, l’Algérie ne s’est pas alignée sur l’un des camps contre l’autre.

Certains pourraient faire valoir les acquis régionaux relatifs obtenus au cours des trois dernières années, dans la période qui a suivi les manifestations du hirak, ce vaste mouvement populaire ayant conduit à la chute de Bouteflika, avec le retour actif du pays et sa détermination à jouer un rôle d’influence et à combler le vide qu’il avait laissé entre 2013 et 2019.

Vers une approche plus offensive ?

Mais la fermeté affichée dans ce retour remarquable a provoqué de grandes tensions entre l’Algérie et certains de ses voisins. Parmi les actions décisives en matière de politique étrangère figure la récente visite d’État de trois jours du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Russie pour chercher à stimuler la coopération bilatérale.

Malgré l’indignation des États-Unis, Tebboune a prononcé un discours provocateur et a négocié des accords économiques et militaires dans un contexte de crise internationale entre Moscou et l’Occident. 

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Ces récents développements ont amené les observateurs à se demander pourquoi l’Algérie a adopté une politique étrangère étonnamment affirmée et si elle se dirige vers une stratégie plus offensive par rapport à son approche habituelle, prudente, préventive et plus modérée.

Il est certain que continuer sur cette voie marquerait la fin de l’approche du « réalisme sage » de l’Algérie, une politique de longue date.

Une politique étrangère moins modérée et hyper-rationnelle ternirait la réputation morale de l’Algérie en raison de prises de décision irréfléchies dans un environnement mondial qui se polarise de plus en plus et qui est de plus en plus imprévisible.

Comment le pays en est-il arrivé là et que faire ?

En novembre 2022, l’Algérie a accueilli le 31esommet de la Ligue arabe. Ce sommet a été reporté pour plusieurs raisons, notamment des divisions entre les dirigeants arabes sur plusieurs sujets dont la crise syrienne.

Si certains s’opposent toujours au retour de la Syrie dans la Ligue arabe tant que le régime d’Assad est au pouvoir, l’Algérie maintient sa position consistant à reconnaître les régimes politiques de facto comme légitimes dans les pays qui connaissent des guerres civiles, tout en travaillant en parallèle sur une médiation constructive entre les belligérants au sein de ces pays, comme elle l’a fait avec la Syrie après 2011.

Les positions de l’Algérie vis-à-vis du régime syrien, en particulier, et des manifestations du Printemps arabe en général sont critiquées et jugées indignes, éloignées de l’histoire révolutionnaire de l’Algérie. Toutefois, d’autres observateurs, en particulier algériens, louent la position du gouvernement comme étant une « approche réaliste » et « sage ».

L’Algérie maintient sa position consistant à reconnaître les régimes politiques de facto comme légitimes dans les pays qui connaissent des guerres civiles

Indépendamment de l’opinion publique, il semblerait pour les décideurs algériens que le temps est venu de résoudre la crise syrienne et de trouver un consensus régional qui ouvrirait la voie pour que les opposants syriens surmontent cette tragédie.

Les efforts algériens à cet égard ont pris fin avant le début du sommet, lorsque certains pays opposés à Assad ont décidé de boycotter le sommet en Algérie si le président syrien Bachar al-Assad y assistait. Ces pressions ont amené Assad à battre en retraite et à annoncer qu’il ne participerait pas au sommet pour ne pas faire obstruction aux efforts de l’Algérie. 

Parmi les autres problèmes dont l’Algérie souhaitait discuter avec les dirigeants arabes : sa sécurité nationale, la guerre en Libye sur son flanc oriental, la crise au Sahara occidental, les inquiétudes de l’Algérie pour sa sécurité après la conclusion par le Maroc d’un accord de normalisation avec Israël sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump, en plus de la cause palestinienne que l’Algérie a toujours mis au premier rang de ses priorités.

Tandis que le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne depuis les années 1970 a valu au pays une grande réputation morale dans le monde arabe et africain – et renforcé la légitimité de son discours politique dans les institutions régionales et internationales –, sa position vis-à-vis de la Syrie et son approche de neutralité hyper-rationnelle envers le Printemps arabe ces dix dernières années l’ont affaiblie.

Le camp des « États voyous »

Elles ont exposé la politique de l’Algérie comme moins morale que ce que les autorités essayaient de démontrer via leur discours politique, sur la base de l’héritage historique du pays, la faisant apparaître comme un acteur extrêmement pragmatique, proche du régime peu recommandable d’Assad, en particulier vu que l’attitude d’Alger envers le Printemps arabe est grandement similaire à celle du régime syrien.

L’Algérie entretient également de bonnes relations avec les principaux alliés d’Assad, la Russie et l’Iran, considérés par une grande partie du monde arabe et de la communauté internationale comme des acteurs clés responsables de l’aggravation de cette tragédie pour le peuple syrien.

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L’Algérie a souvent été qualifiée par les médias arabes hostiles à Assad de soutien et des pressions ont été exercées pour qu’elle condamne le régime et revienne sur ce qu’Alger considère comme une position neutre sur la crise syrienne.

Par ailleurs, les proclamations américaines de soutien aux manifestations pro-démocratie à travers le monde arabe en contraste avec la position de l’Algérie, qui a observé le Printemps arabe d’un œil suspect, ont miné un peu plus son image morale ces dernières années.

Bien que les États-Unis n’aient pas soutenu de manière significative les efforts de démocratisation sur le terrain, le discours de l’administration Obama, et plus tard de l’administration Biden, disait le soutien américain à la démocratie libérale. La lutte idéologique entre démocraties et autocraties est devenu le cœur des politiques étrangères de ces administrations.

Cette vision continue à dominer la politique étrangère de l’administration Biden, qui a adopté un programme internationaliste libéral, le menant à exercer une plus grande pression sur les « régimes non démocratiques » et à les faire changer si possible, y compris les « régimes amis » de Washington dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Certaines des puissances majeures avec lesquelles Alger entretient des relations stratégiques, telles que la Russie et la Chine, sont dans le camp des « autocraties » et des « États voyous », selon les États-Unis, et cherchent à changer le statu quo de l’ordre international libéral mené par les États-Unis. Cela comprend également les amis historiques de l’Algérie tels que l’Iran, la Syrie, le Venezuela et Cuba.

Tous ces facteurs placeront certainement l’Algérie sous une pression régionale et internationale accrue, ce qui pourrait entraver une fois de plus sa quête pour redevenir une puissance régionale influente.

Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, est présent lors du 31e sommet de la Ligue arabe à Alger en novembre 2022, mais les relations entre Alger et Rabat n’ont jamais été aussi mauvaises (AFP)
Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, est présent lors du 31e sommet de la Ligue arabe à Alger en novembre 2022, mais les relations entre Alger et Rabat n’ont jamais été aussi mauvaises (AFP)

Cela pourrait également nuire à ses tentatives futures de poursuivre une stratégie de couverture fructueuse et un équilibre prudent au niveau international et reléguer le pays dans le « camp des dictatures » avec une politique étrangère affirmée loin des normes et morales démocratiques.

Depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir en novembre 2019, les tensions montent entre l’Algérie et son voisin marocain autour de la question en suspens du Sahara occidental, en particulier après la crise de Guerguerat en novembre 2020 et l’accord de normalisation signé par le régime marocain avec Israël sous l’égide de Donald Trump en décembre 2020, d’où la détermination de Rabat à résoudre cette crise du Sahara occidental par la force.

La tension a culminé lorsque Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021.

Une diplomatie plus « éloquente »

De plus, les tensions se sont accrues entre l’Algérie et les pays arabes qui soutiennent Khalifa Haftar en Libye, emmenés par l’Égypte et les Émirats. L’Algérie s’est montrée septique vis-à-vis des tentatives de faire obstruction à ses efforts diplomatiques pour résoudre la crise libyenne sur son flanc est par ces pays. Sa position s’est reflétée davantage dans le slogan de Tebboune : « Tripoli est une ligne rouge pour l’Algérie ».

Cela a montré que le pays abandonne explicitement et de manière sans précédent sa politique non interventionniste et de non-alignement envers les factions libyennes, et, plus important encore, sa « diplomatie silencieuse » qui a fonctionné dans les corridors diplomatiques fermés. Au contraire, elle a évolué vers une diplomatie plus affirmée et plus « éloquente ».

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L’Algérie a par ailleurs démontré sa politique affirmée face à la France et à l’Espagne. Au cours des trois dernières années, les relations franco-algériennes ont connu des tensions manifestes, en particulier à cause de l’insistance de l’Algérie à régler le sujet de la mémoire historique et à pousser la France à reconnaître ses crimes historiques lors de la période coloniale.

En outre, l’Algérie a officiellement adopté pour la première fois l’anglais comme première langue étrangère dans les écoles et universités au lieu du français, ce qui est vu comme une restriction intentionnelle de l’influence culturelle traditionnelle française.

Alger a également gelé un certain nombre de projets énergétiques et économiques avec la France, au motif de son « ingérence » néfaste dans des problématiques régionales et internes contre les intérêts de l’Algérie, en particulier au Sahara occidental et dans les crises africaines.

À l’inverse, l’Algérie a accordé une préférence économique et commerciale à d’autres partenaires tels que l’Italie et la Turquie.

Un lobby au Congrès américain pour réclamer des sanctions

Enfin, la récente crise du gaz avec l’Espagne montre son évolution vers une politique affirmée. En raison de l’escalade des tensions avec le Maroc, en octobre 2021, l’Algérie a décidé de fermer le gazoduc Maghreb-Europe, qui alimente l’Espagne en gaz grâce à des conduites qui traversent le Maroc.

Le président et le ministre des Affaires étrangères algériens l’ont justifié par des « actes hostiles menés par le Royaume du Maroc », en référence à son accord de normalisation avec Israël et la crise du Sahara occidental.

L’Algérie a décidé d’activer le « gazoduc Medgaz » pour acheminer directement le gaz à l’Espagne et de là vers l’Europe.

Mais en avril 2022, l’Algérie a menacé de couper l’approvisionnement en gaz vers l’Espagne à cause de ce qu’elle considérait comme une « violation par l’Espagne du nouvel accord conclu et de ses conditions », par lequel l’Espagne s’engageait à ne pas rediriger le gaz algérien vers le Maroc. Cette décision faisait également suite à la déclaration de soutien de Madrid vis-à-vis de la position marocaine sur le Sahara occidental.

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La querelle de l’Algérie avec l’Espagne est survenue lorsque cette dernière, et l’Europe en général, connaissaient une grave crise de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine. Cela a engendré des critiques accusant l’Algérie de jouer la « carte du gaz » comme la Russie pour « faire du chantage » à l’Union européenne. 

Pourtant, la préparation militaire de l’Algérie et ses accords d’armement avec la Russie étayent ces critiques, à tel point qu’un lobby s’est formé au sein du Congrès américain pour réclamer des sanctions contre l’Algérie en raison de son acquisition d’armes russes.

D’un autre côté, il n’est pas objectif d’interpréter le comportement affirmé de l’Algérie sans appliquer l’adage réaliste conventionnel : « Qui veut la paix prépare la guerre ». Étant donné l’instabilité régionale, les menaces externes potentielles maintiennent le pays en état d’alerte militaire élevée.

Cependant, la progression de l’Algérie vers une politique d’escalade moins modérée ne lui permettra pas de se frayer aisément un chemin, tant au niveau régional qu’international, et cela rendra toujours le pays vulnérable à des pressions superflues.

Cela ne servira pas le pays, en particulier alors qu’il doit concentrer urgemment ses efforts au niveau interne pour aborder les défis économiques et de développement qui resteront un obstacle pour toute tentative de jouer un rôle régional d’influence. Comme le disent les Américains : « La politique étrangère commence chez soi. »

Rétablir le rôle régional d’influence de l’Algérie pourrait amener les décideurs à adopter une approche pragmatique hyper-rationnelle et à les rendre moins prudents vis-à-vis des normes.

L’Algérie ne doit pas ignorer le cadre international d’aujourd’hui avec une polarisation accrue et l’actuelle guerre en Ukraine, qui a mené l’Europe au bord d’une grave crise énergétique

Mais l’Algérie ne doit pas ignorer le cadre international d’aujourd’hui avec une polarisation accrue et l’actuelle guerre en Ukraine, qui a mené l’Europe au bord d’une grave crise énergétique.

L’Europe espérait que l’Algérie – proche d’un point de vue géographique – apporterait un soutien énergétique dans cette crise. Cela place Alger dans une position plus difficile entre les pressions occidentales et son partenariat stratégique historique avec Moscou.

C’est pourquoi la modération, la nuance et la prudence sont les approches les plus appropriées dans cette situation critique.

Le but premier de toute politique étrangère d’un pays est « d’accroître sa sécurité et sa prospérité sans trop nuire aux valeurs politiques qu’il exprime ». Depuis son indépendance, les valeurs de l’Algérie sont profondément ancrées dans une doctrine de politique étrangère qui lui a donné une bonne réputation. Elle doit faire attention à ne pas nuire à ses valeurs en cherchant la sécurité.

La politique affirmée de l’Algérie ces trois dernières années prouve sans l’ombre d’un doute sa capacité à sauvegarder sa sécurité et ses intérêts nationaux lorsqu’ils sont ignorés par d’autres acteurs. Toutefois, se montrer moins modéré dans sa politique pourrait se retourner contre elle.

Une réaction temporaire au chaos régional

Dans les années à venir, l’Algérie devrait rappeler à ses voisins sa capacité à résoudre des crises et expliquer que sa politique affirmée était une réaction temporaire au chaos régional et qu’il est possible de revenir dessus en fonction de l’évolution des circonstances.

En outre, l’Algérie devra affirmer son rôle de stabilisateur actif pour la région, son rôle de toujours, et se rétablir comme modèle de réalisme politique, de modération et de diplomatie. Cela ouvrira la porte à la coopération et à la confiance avec les pays du nord de la Méditerranée comme l’Espagne, surtout que l’escalade récente d’Alger vis-à-vis de Madrid était due à des problèmes maghrébins, rien de plus.

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En somme, l’Algérie doit créer un équilibre entre ses relations de longue date avec la Russie et la Chine sans nuire à la perspective de partenariat stratégique avec les États-Unis et ses relations économiques avec l’Union européenne, comme elle l’a fait avec succès entre 1999 et 2010.

C’est l’essence même de cette politique de couverture. Bien qu’il puisse être difficile pour le pays d’adopter cette stratégie lorsque les tensions mondiales sont au plus haut, l’emplacement géographique de l’Algérie, relativement éloigné des points de collusion directe entre superpuissances rivales, pourrait permettre son succès.

Mais cela signifie exercer une plus grande modération et neutralité, ce qui pourrait aider le pays à échapper à la tempête alentours due à l’incertitude stratégique et à l’instabilité régionale.

- Djallel Khechib est chercheur au Center for Islam and Global Affairs (CIGA) à l’Université Zaim d’Istanbul en Turquie. Il travaille sur la géopolitique, la théorie des relations internationales, la politique des grandes puissances, la politique étrangère turque, la politique étrangère algérienne, la géopolitique d’Afrique du Nord, l’Eurasie et la mer de Chine méridionale. Les articles et traductions de Djallel Khechib sont publiées dans divers journaux académiques, en arabe et en anglais. Il a écrit « The Liberal International Order: Rise or Fall? John Ikenberry Versus John Mearsheimer » (2021, en arabe), « The Inoperative Regional Power: Algerian Classical Foreign Policy in a Changing World (Critical Reflections in the Light of Soft Power Approach) » (2022, en arabe). « Geopolitics in the 21st Century: The Triumph of Geography and Return of Thucydides's World » (2021, en arabe), entre autres articles.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

Djallel Khechib is a Research Fellow at the Center for Islam and Global Affairs (CIGA) at Istanbul Zaim University in Turkey. His work focuses on Geopolitics, International Relations theory, Great Power Politics, Turkish Foreign Policy, Algerian Foreign Policy, Geopolitics of North Africa, Eurasia, and the South China Sea. Khechib's articles and translations appear in a number of academic journals in Arabic and English. He is the author of “The Liberal International Order: Rise or Fall? John Ikenberry Versus John Mearsheimer” (2021/in Arabic), "The Inoperative Regional Power: Algerian Classical Foreign Policy in a Changing World (Critical Reflections in the Light of Soft Power Approach)" (2022/ In Arabic). "Geopolitics in the 21st Century: The Triumph of Geography and Return of Thucydides's World" (2021/ In Arabic), among many other articles.
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