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Loin de Cannes, Bollywood récompense ses artistes à Abou Dabi

Bollywood exporte ses productions à travers le monde, notamment en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord
L’actrice de Bollywood Nora Fatehi participe à la 23e édition de l’Indian Film Academy and Awards (IIFA) à Abu Dabi, le 26 mai 2023 (AFP/Giuseppe Cacace)
L’actrice de Bollywood Nora Fatehi participe à la 23e édition de l’Indian Film Academy and Awards (IIFA) à Abou Dabi, le 26 mai 2023 (AFP/Giuseppe Cacace)
Par AFP à ABU DABI, Émirats arabes unis

Au moment du clap de fin du 76e Festival de Cannes, la cérémonie des Oscars indiens s’est tenue samedi à Abou Dabi pour récompenser les meilleurs films de Bollywood, mastodonte du cinéma indien, le plus prolifique au monde.

La 23e édition du Indian Film Academy and Awards (IIFA), l’une des cérémonies les plus prestigieuses de Bollywood, se tient généralement à l’étranger et depuis 2022 dans la capitale des Émirats arabes unis.

La vedette Salman Khan a côtoyé d’autres stars comme Hrithik Roshan, Nora Fatehi, Abhishek Bachchan, Vicky Kaushal, Sara Ali Khan, Kriti Sanon et Jacqueline Fernandez sur le tapis vert, clin d’œil écologique de Bollywood.

Traduction : « Voici un aperçu d’une nuit inoubliable de pure brillance et de sens du spectacle alors que les plus grandes célébrités de Bollywood livrent une performance épique sur scène. »

« L’IIFA représente une ouverture sur la scène mondiale », s’est réjouit l’actrice Jacqueline Fernandez, l’une des plus célèbres à Bollywood.

« C’est important pour moi d’être ici pour représenter la communauté [de Bollywood] », a abondé l’acteur indien de 63 ans Boman Irani.

En tête du palmarès figure le film d’aventure fantastique Brahmastra : Part One - Shiva mais le prix du meilleur film a été décerné au policier Drishyam de Nishikant Kamat.

1 600 films par an

Comme chaque année, la cérémonie a été ponctuée de plusieurs tableaux spectaculaires avec des dizaines de danseurs sur scène, dont l’une des plus célèbres, la Canado-Marocaine Nora Fatehi, star montante de Bollywood qui s’est dite « honorée » de participer à l’événement. 

L’Inde produit en moyenne 1 600 films par an, soit plus que n’importe quel autre pays au monde, une industrie largement dominée par le cinéma de Bollywood en langue hindi.

Le géant asiatique aux plus de 1,4 milliard d’habitants exporte ses productions à travers le monde, notamment en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord.

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Le film Pathaan, avec la superstar Shah Rukh Khan, a battu tous les records au box-office indien à sa sortie en janvier, avec environ 30 millions de dollars de recettes au cours de ses cinq premiers jours à l’affiche.

Mais ce succès tranche avec la crise que traverse Bollywood depuis la pandémie de covid-19, le marché indien n’échappant pas à la tendance de baisse de fréquentation des salles obscures à travers le monde.

Avec environ la moitié de la population indienne ayant accès à internet, les plateformes de streaming ont porté un coup dur à Bollywood, la crise s’étant encore accentuée avec les périodes de confinement.  

Pour le spécialiste des médias Karan Taurani, le public a de plus en plus accès à des contenus divers et devient plus exigeant, refusant de se contenter d’œuvres sans originalité au scénario léger, souvent des « remakes », comme c’était le cas par le passé.

« Dans l’ère post-covid, on a vu un grand changement : même si un film a une grande star à l’affiche, mais que le scénario est mauvais, le public va s’en détourner », explique cet analyste à Elara Capital, une société d’investissement.

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Et des films indiens non produits à Bollywood connaissent ainsi de plus en plus de succès, souligne-t-il, comme RRR qui « s’est distingué » car le marché attend plus que les « deux ou trois stars » qui dominent les affiches.

Produit par l’industrie cinématographique en langue telugu – appelée Tollywood – du sud de l’Inde, RRR a connu un succès jusqu’à Hollywood, remportant, en début d’année, un Golden Globe et un Oscar de la meilleure bande originale. 

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Par Aziz El Massassi.

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