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La montée en puissance des hommes armés de Jénine

Les résistants de ce camp de Cisjordanie occupée sont devenus une épine dans le pied d’Israël et de l’Autorité palestinienne
Dans le camps palestinien de Jénine, en Cisjordanie, le 10 septembre 2020 (AFP/Jaafar Ashtiyeh)
Dans le camps palestinien de Jénine, en Cisjordanie, le 10 septembre 2020 (AFP/Jaafar Ashtiyeh)
Par Shatha Hammad à JÉNINE, Palestine occupée

Un silence lugubre plane sur le camp de réfugiés de Jénine.

Ces derniers mois, la montée des tensions a accru la nervosité de ses habitants, qui craignent qu’à tout moment, le camp ne soit attaqué par l’armée israélienne ou les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP).

Le malaise qui s’empare du camp découle de la campagne de recherche menée conjointement par Israël et l’Autorité palestinienne en vue de l’arrestation d’une vingtaine de jeunes hommes accusés de se livrer à des actes de résistance contre les soldats israéliens.

Ils sont notamment soupçonnés d’avoir tiré sur des check-points près de Jénine, d’avoir participé à des affrontements armés avec l’armée israélienne lors de ses raids sur la ville et de l’émergence notable d’une présence armée dans le camp, en particulier depuis le soulèvement de mai 2021.

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Les hommes recherchés ne sortent pas le jour et ne se déplacent la nuit que lorsque cela est strictement nécessaire.

Ils n’osent pas quitter le camp, lequel leur sert de refuge depuis le début des recherches, et nombre d’entre eux craignent d’être assassinés ou d’écoper de lourdes peines de prison.

D’autres redoutent d’être victimes d’abus dans les prisons gérées par l’Autorité palestinienne, car des rapports faisant état d’actes de torture dans ces établissements continuent d’émerger.

Middle East Eye s’est entretenu avec trois des hommes recherchés, tous membres des Brigades al-Qods (Saraya al-Quds), la branche armée du Jihad islamique palestinien.

Les trois hommes nous ont donné rendez-vous la nuit et ont refusé de montrer leur visage ou de révéler leurs noms. MEE leur a donc attribué des pseudonymes.

Salman, un natif de Jénine âgé d’une vingtaine d’années et l’un des hommes les plus recherchés, raconte qu’il n’a pas quitté le camp depuis qu’une unité des forces spéciales israéliennes a fait une descente sur son lieu de travail à la périphérie de la ville à sa recherche l’année dernière.

Il a reçu un appel du Shin Bet, le service de renseignement intérieur d’Israël, il y a six mois, le menaçant d’arrestation et lui ordonnant de se rendre.

« Le Shin Bet sait que je ne me rendrai jamais et que je ne capitulerai pas », dit-il. « Je ne leur donnerai pas non plus la chance de m’arrêter, c’est pourquoi je me suis limité au camp et je ne l’ai plus quitté depuis. »

Les hommes armés tels que Salman se sont barricadés à l’intérieur du camp alors que s’intensifient les mesures répressives de l’AP et d’Israël à leur encontre. Dans le camp, la frustration vis-à-vis de l’AP ne cesse de croître, les habitants accusant cette dernière d’utiliser une force excessive et abusive pour les mettre au pas.

Armés et masqués

Le camp de Jénine, qui se trouve au cœur de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée, s’étend sur un demi-kilomètre carré et abrite 13 000 réfugiés.

Il a été créé pour héberger les personnes expulsées de leurs villages en 1948 par les milices sionistes lors de la Nakba (« catastrophe »), la guerre qui a ouvert la voie à la création d’Israël et déplacé de force plus de 750 000 Palestiniens.

Le camp a déjà connu des épisodes de violence : sa longue histoire d’affrontements avec les forces israéliennes a culminé en 2002 lors de la deuxième Intifada, quand il a été dévasté dix jours durant par une campagne militaire israélienne.

Depuis, les affrontements directs ont été réduits au minimum, mais la violence de mai dernier, provoquée par les raids israéliens sur la mosquée al-Aqsa et les tentatives d’expulsion de familles palestiniennes de Jérusalem-Est occupée, a semblé donner un nouveau souffle à la résistance armée à Jénine.

Des hommes armés appartenant aux branches militaires du Fatah, du Hamas et du Jihad islamique posent pour une photo de groupe sur une place du camp de Jénine, le 18 août 2021 (AFP)
Des hommes armés appartenant aux branches militaires du Fatah, du Hamas et du Jihad islamique posent pour une photo de groupe sur une place du camp de Jénine, le 18 août 2021 (AFP)

À plus d’une occasion, des hommes masqués, armés et vêtus de noir, appartenant à différentes factions palestiniennes, dont le Fatah, le Hamas et le Jihad islamique, ont été vus en train de défiler dans les rues du camp lors des flambées de tensions.

Leur présence a été particulièrement visible quand six prisonniers palestiniens, tous originaires de Jénine, se sont évadés de la prison israélienne de haute sécurité de Gilboa en septembre, dont le célèbre résistant Zakaria Zubeidi.

Avant qu’ils ne soient finalement recapturés, pendant la semaine où les six hommes étaient en cavale, les tensions étaient vives à Jénine. Beaucoup craignaient que le retour des évadés au camp ne pousse Israël à une action militaire et ne conduise à des affrontements ouverts.

Les combattants armés du camp ont rapidement exprimé leur volonté d’aider les prisonniers évadés. Certains ont tiré sur des check-points israéliens à proximité, tandis que d’autres ont organisé des rassemblements militaires au grand jour en jurant de se venger si quelque chose arrivait aux six hommes.

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« En tant que combattants de la résistance, nous étions prêts à mourir pour protéger les six prisonniers et leur offrir un refuge sûr… mais les circonstances les ont conduits ailleurs », confie Salman à MEE.

Depuis, les choses ne sont plus les mêmes à Jénine. Les provocations israéliennes contre le camp ont augmenté, affirme Salman, ce qui, selon lui, est le signe de plans visant à le prendre à nouveau pour cible.

« Israël a recommencé à décrire le camp comme un nid de guêpes, tandis que l’AP a qualifié la résistance dans le camp de chaos et d’anarchie, juste une bande de hors-la-loi. Tout ce discours vise à traquer les combattants du camp et à les tuer », estime-t-il.

Les combattants comme Salman se considèrent comme une extension de ceux qui ont défendu le camp lors de la bataille de 2002. Pour eux, les raids israéliens sur le camp, qui ont considérablement augmenté l’année dernière, franchissent une ligne rouge et nécessitent une riposte.

En juin, un échange de tirs entre l’armée et des hommes armés locaux a fait trois morts, dont Jamil al-Amuri, membre des Brigades al-Qods, et deux officiers de l’AP. Un autre raid violent a eu lieu en août, qui a conduit à de violents affrontements au cours desquels quatre Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne.

Chasse aux armes

À l’entrée du camp de réfugiés de Jénine, les drapeaux des différents groupes palestiniens sont placés au-dessus de la silhouette d’une clé symbolisant le droit au retour. Des affiches de martyrs et de prisonniers sont collées partout, et au centre même du camp se trouve un panneau imposant orné des photographies de ceux qui ont été tués lors des récents raids israéliens.

Sur le chemin menant au lieu du rendez-vous, des affiches sont visibles au plus profond des ruelles reculées du camp, tandis que des slogans de la résistance et des peintures murales décorent la plupart des murs. Les combattants que MEE doit rencontrer émergent alors avec leurs M16, prêts à toute confrontation inattendue.

« De nombreuses familles du camp nous accueillent et nous invitent à venir dormir chez elles. Mais nous craignons pour leur sécurité, nous ne voulons pas les mettre en danger »

- Bâle, combattant palestinien

Basel et Tamer ont une vingtaine d’années et figurent parmi les hommes inscrits en premier sur la liste des personnes recherchées par Israël.

Cette dernière comporte douze noms d’hommes recherchés depuis dix mois, expliquent-ils. Al-Amuri, tué par l’armée israélienne en juin, en faisait partie.

Ces hommes sont toujours sur le qui-vive, ne séjournant jamais deux fois dans la même maison. Maintenant plus que jamais, leurs mouvements nécessitent un très grand degré de discrétion, déclarent-ils.

« De nombreuses familles du camp nous accueillent et nous invitent à venir dormir chez elles », déclare Basel à MEE. « Mais nous craignons pour leur sécurité, nous ne voulons pas les mettre en danger. »

Fin décembre, le chef d’état-major des forces armées israéliennes, Aviv Kochavi, a déclaré dans une interview à Channel 12 qu’Israël était sur le point de lancer une opération majeure à Jénine trois mois plus tôt, avant de demander à l’AP d’intervenir.

Les trois hommes avec qui MEE s’est entretenu n’ont pas voulu montrer leur visage ni révéler leur nom (MEE/Shatha Hammad)
Les trois hommes avec qui MEE s’est entretenu n’ont pas voulu montrer leur visage ni révéler leur nom (MEE/Shatha Hammad)

Kochavi a déclaré qu’Israël avait « encouragé les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne via la coordination régulière en matière de sécurité, et [que c’étaient les forces de l’AP] qui s’[étaient] rendues à Jénine, [avaient] confisqué des armes et arrêté de nombreux militants ».

Les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne ont en effet procédé à une campagne sécuritaire répressive au cours des trois derniers mois, qui a inclus l’arrestation de plusieurs résidents du camp et le harcèlement d’autres personnes via diverses menaces et sommations. Tout cela a accru la colère qui couve chez les résidents du camp et du gouvernorat de Jénine envers l’AP.

Mais les combattants comme Basel sont toujours en fuite, ce qui fait croire à ce dernier qu’un grand raid israélien approche, dans la mesure où l’Autorité palestinienne n’a pas encore réussi à prendre le contrôle total du camp.

« L’AP veut que nous poussions des combattants à lui tirer dessus, mais nos armes restent toujours pointées vers l’occupation, personne d’autre »

- Tamer, combattant palestinien

Tamer, assis à côté de Basel avec son fusil d’assaut, insiste sur le fait qu’ils ne se battent pas contre l’Autorité palestinienne.

« L’AP veut que nous poussions des combattants à lui tirer dessus, mais nos armes restent toujours pointées vers l’occupation [Israël], personne d’autre », déclare le jeune homme, qui a passé plusieurs années dans une prison israélienne.

Alors qu’augmente la pression pour qu’ils remettent leurs armes, Tamer estime que s’ils coopèrent avec les forces de sécurité de l’AP, ils risquent d’être tués ou torturés.

Les armes que portent les combattants, principalement des fusils d’assaut légers, ont été acquises grâce à leurs deniers personnels, précisent les deux hommes à MEE. Une raison supplémentaire pour que l’idée de déposer les armes leur paraisse inacceptable.

« J’ai travaillé très dur pendant un an et demi pour pouvoir acheter mon arme », indique Basel. « Ces armes servent à la défense du camp, elles ne tomberont pas de nos mains. »

« Israël se sert de l’AP »

L’Autorité palestinienne insiste sur le fait que la campagne de sécurité menée à Jénine ne cible pas les combattants de la résistance qui luttent contre Israël, mais vise à éradiquer les « voyous » qui opèrent en dehors de la loi.

Akram Rajoub, le gouverneur de Jénine, a déclaré en novembre que les récents efforts de l’AP en matière de sécurité visaient à « imposer l’État de droit », s’inquiétant de ce qu’il appelle les « fugitifs ».

« L’appareil de sécurité a déjà commencé à s’attaquer au récent problème des armes, et nous allons l’éradiquer », a déclaré Rajoub à la radio locale.

« Ceux qui incitent à la violence seront arrêtés avant ceux qui ont tiré. Nous ne laisserons pas la dignité de notre personnel de sécurité être dégradée par ces voyous, et nous les pourchasserons et les arrêterons […] ce qui se passe à Jénine est illégal et constitue un affront à notre personnel de sécurité. »

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Les commentaires de Rajoub ont été rejetés par les factions palestiniennes du camp, qui y ont vu une tentative de diabolisation de la résistance.  Si les groupes se disent prêts à travailler avec l’AP pour éradiquer tout signe d’anarchie dans le camp, s’opposer à la résistance est pour eux « une ligne rouge ».

« Israël se sert de l’AP pour réprimer la résistance à Jénine, et cela vise à provoquer des conflits et des effusions de sang en interne, ainsi qu’à délégitimer l’AP aux yeux de son peuple, un fait auquel la direction palestinienne devrait prêter attention », déclare à MEE Bassam al-Sadi, une figure de proue du Jihad islamique à Jénine.

Même certaines factions au sein du Fatah, le parti de facto au pouvoir à Ramallah, s’opposent à l’approche sécuritaire de l’AP.

Shami al-Shami, ancien membre du Conseil législatif palestinien (CLP) et haut responsable du Fatah à Jénine, affirme que l’usage croissant de la violence par Israël est ce qui alimente le sentiment nationaliste et encourage davantage les jeunes palestiniens à intensifier les activités de résistance.

Al-Shami s’attend à ce que les tensions refoulées entre les habitants du camp et l’Autorité palestinienne perdurent tant que cette dernière continuera d’opter pour une approche autoritaire.

« Nous n’appelons pas à combattre l’AP ou à l’attaquer, nous appelons l’AP à freiner ses actions contre les habitants du camp et à corriger ses erreurs », a déclaré al-Shami.

Remaniement des forces de sécurité

La colère contre l’Autorité palestinienne a culminé en novembre, lorsque les funérailles très suivies d’un responsable du Hamas, Wasfi Qabaha, décédé des suites du coronavirus, ont suscité la colère des dirigeants à Ramallah.

Un remaniement dans les rangs des forces de sécurité a alors eu l’allure de représailles contre ceux qui avaient assisté à l’enterrement, en particulier les hommes qui étaient venus armés.

« Les services de renseignement palestiniens ont dressé une liste de vingt résidents du camp recherchés, dont deux mineurs », raconte Salman. « Tous sont également recherchés par l’armée israélienne... cela a représenté un moment charnière dans la chasse à la résistance, et a conduit à l’escalade des tensions entre le camp et l’AP. »

L’une des personnes arrêtées pendant la campagne était Muhammad Azmi Husseiniyyeh.

Son frère Eyad Husseiniyyeh, interviewé par MEE près de l’étal de légumes où il travaillait sur le marché de Jénine, indique que Muhammad aurait été arrêté pour avoir reçu un appel du chef du Hamas Ismaël Haniyeh.

Haniyeh aurait téléphoné à Muhammad en octobre pour lui présenter ses condoléances à la suite du décès de son neveu, Amjad Husseiniyyeh, lors du raid d’août.

Des affiches de martyrs et de prisonniers palestiniens sont collées partout dans le camp de réfugiés de Jénine (AFP)
Des affiches de martyrs et de prisonniers palestiniens sont collées partout dans le camp de réfugiés de Jénine (AFP)

Muhammad, 33 ans, a été transféré du quartier général des forces de sécurité à Jénine à la prison de Juneid à Naplouse, puis au quartier général des renseignements à Ramallah, où il a été soumis à un interrogatoire intensif de 40 jours.

Selon Eyad, Muhammad a été placé dans des positions de stress et suspendu enchaîné pendant 25 jours lors de ses interrogatoires.

« Toutes les accusations portées contre Muhammad concernent la résistance à l’armée d’occupation, en plus d’avoir reçu un appel d’Ismaël Haniyeh... et Muhammad n’a avoué aucune de ces accusations. »

La famille Husseiniyyeh a reçu plusieurs promesses selon lesquelles Muhammad serait renvoyé à Jénine et présenté devant le juge, fait savoir Eyad à MEE, mais aucune ne s’est concrétisée, ce qui l’a amené à entamer une grève de la faim le 10 décembre.

Une attaque « sans précédent »

Le 7 janvier, les choses ont empiré à Jénine. Trois jeunes hommes du camp, dont Muhammad Zubeidi, 18 ans, fils de l’évadé de Gilboa Zakaria Zubeidi, ont été agressés par des agents de sécurité de l’AP.

Une vidéo documentant l’incident est devenue virale et les tensions ont augmenté d’un cran. Des tirs nourris sur le quartier général des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’à la Muqata’a de Jénine, qui représente le siège souverain de l’AP dans la région, ont suivi.

L’oncle de Muhammad, Jibreel Zubeidi, indique à MEE que c’était la troisième fois en deux mois que l’AP harcelait son neveu.

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« S’il s’avérait qu’il a commis une infraction au code de la route, il devrait être puni comme n’importe qui d’autre en lui imposant une amende, mais pas avec des coups et des violences », déplore-t-il.

L’AP a accusé Muhammad de posséder de la drogue, une accusation que la famille a rejetée, la qualifiant de calomnieuse dans la mesure où aucune preuve n’a été présentée.

Depuis l’arrestation en 2019 de Zakaria Zubeidi, qui était autrefois commandant des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fatah, c’est à Muhammad qu’incombent toutes les responsabilités familiales.

« Muhammad est responsable de sa mère, de ses frères et sœurs et de tout le reste à la maison », raconte son oncle Jibreel.

« Il est également chargé d’emmener sa famille aux audiences de son père... Il a eu tellement de responsabilités qu’il n’a pas pu vivre son enfance. »

Le lycéen souffre en outre de blessures par balle subies lors d’affrontements avec l’armée israélienne près du check-point militaire de Jalameh il y a huit mois. Des éclats de balles sont toujours logés dans sa tête.

« Nous sommes inquiets pour les enfants de Zakaria, nous avons toujours l’impression qu’ils ont une cible dans le dos. Nous avons tout essayé pour les protéger… mais ce que l’AP a fait en attaquant Muhammad est sans précédent », déclare Jibreel à MEE.

Lorsque Muhammad a indiqué aux officiers de l’AP qui ils agressaient, ils n’ont fait que le battre davantage, d’après sa famille, qui suggère que l’Autorité palestinienne l’a pris pour cible délibérément pour envoyer un message aux résidents du camp.

La Commission palestinienne indépendante pour les droits de l’homme (ICHR) a appelé le ministère de l’Intérieur et les forces de police palestiniennes à mener une enquête sur l’incident et revoir la manière dont les arrestations avaient été effectuées afin de protéger les droits des prisonniers et faire respecter l’État de droit.

Dans un communiqué publié le 8 décembre, l’ICHR a déploré que « certains membres des forces de sécurité se [soient] livrés à plusieurs reprises à des violations tout au long de l’arrestation, ce qui nécessite un examen complet des procédures visant à traduire les fautifs en justice ».

L’incident et la fusillade qui a suivi ont marqué un tournant dans le camp, dont les habitants semblent de plus en plus excédés par l’approche brutale de l’AP.

« Les clips vidéo ont énervé le camp de réfugiés de Jénine et toute la Palestine, et la réaction que nous avons vue n’est pas due au fait que Muhammad est le fils de Zakaria », déclare Jibreel. « Elle est due au fait qu’il s’agit d’une attaque violente incluant des passages à tabac et [l’usage de] décharges électriques de manière arbitraire contre de jeunes hommes. »

Traduit de l’anglais (original).

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