La branche armée du Hamas accuse Israël d’avoir tué un de ses ingénieurs en Tunisie
Pour les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée Hamas, cela ne fait aucun doute : c’est Israël qui a commandité le meurtre de l’ingénieur Mohamed Zouari.
Ce Tunisien de 49 ans, ingénieur en aéronautique, a été tué jeudi dernier par balles, devant son domicile, route de Menzel Chaker au sud de Sfax, alors qu’il se trouvait dans sa voiture.
Traduction : « Clip montrant Mohamed Zouari lancer et piloter un petit drone »
Selon le substitut du procureur général Mourad Turki, la première autopsie a révélé que son corps avait été criblé d’une vingtaine de balles.
Huit personnes soupçonnées de complicité dans l’affaire du meurtre ont été ont été arrêtées à Djerba, Tunis et Sfax. Parmi elles : une journaliste exerçant en Hongrie qui avait interviewé Zouari.
Quatre voitures, deux pistolets, deux silencieux et des téléphones portables utilisés dans le crime ont été saisis par les forces de l’ordre.
Israël n’a pas encore réagi à ces accusations. Le Mossad a été déjà impliqué dans plusieurs assassinats d’activistes palestiniens à l’étranger.
En 2012, la déclassification de documents secrets liés au meurtre de Khalil al-Wazir, alias Abou Djihad, le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) tué en avril 1988 à Tunis, a permis de mettre au jour l’implication de commandos de l’armée israélienne.
Un programme de fabrication d’avions sans pilote
Dans une déclaration publiée sur son site internet, la branche armée du Hamas explique que le chef et combattant Mohamed Zouari était pleinement engagé dans le programme de fabrication des avions sans pilote « Ababil » lancé par les Palestiniens.
« Les drones ‘’Ababil’’ des brigades Ezzedine al-Qassam avaient joué un rôle important notamment pendant l’opération « Bordure protectrice » qui a débuté en juillet 2014 », peut-on lire dans le communiqué.
Selon le Hamas, Mohamed Zouari avait « rejoint la résistance palestinienne il y a à peine dix ans et adhéré ensuite aux brigades Ezzedine al-Qassam ».
« Le sang versé par le martyr Mohamed Zouari ne restera pas impuni », menace également le Hamas dans la déclaration.
Mais dans une interview accordée à la chaîne Al Jazeera, l’épouse de la victime affirme ne pas être au courant des liens de son mari avec le Hamas.
Selon les premiers éléments de l’enquête cités par des médias locaux, Mohamed Zouari était lié à un réseau de trafic d’armes et la piste d’un règlement de compte serait aussi à envisager.
Zouari avait fui la Tunisie en 1991. Il était alors le coup d’un mandat d’amener pour ses activités au sein d’une organisation estudiantine affiliée à un mouvement islamiste radical. Après la révolution de janvier 2011, il avait bénéficié de l’amnistie générale décrétée en mars. Il s’était réfugié alors en Syrie puis en Turquie.
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